Catastrophe ferroviaire en Grèce : nouvelles violences, la colère s'étend

Manifestation nationale suite à la pire tragédie ferroviaire du pays la semaine dernière (57 morts), le 8 mars 2023 à Thessalonique. (Photo, AFP)
Manifestation nationale suite à la pire tragédie ferroviaire du pays la semaine dernière (57 morts), le 8 mars 2023 à Thessalonique. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Catastrophe ferroviaire en Grèce : nouvelles violences, la colère s'étend

  • Des heurts ont eu lieu à Thessalonique, la deuxième ville du pays où quelque 15 000 personnes ont crié leur colère.
  • Les affrontements entre policiers et manifestants se poursuivaient dans la soirée dans ces deux villes

ATHENES: Des violences entre policiers et manifestants ont de nouveau éclaté en Grèce mercredi alors que la colère s'étend après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, certains réclamant désormais la démission du gouvernement.

Plus de 65 000 personnes ont crié leur indignation à travers la Grèce au cours d'une nouvelle journée de protestation marquée par une grève quasi-générale dans les secteurs public et privé.

Devant le parlement à Athènes, des cocktails Molotov et des pierres ont été lancés par des manifestants en colère à l'issue d'un rassemblement de plus de 40 000 personnes, dont de nombreux jeunes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La police a répliqué par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur la place Syntagma, l'esplanade en contre-bas du Parlement.

Des heurts ont également eu lieu à Thessalonique, la deuxième ville du pays où quelque 15 000 personnes ont crié leur colère.

Les affrontements entre policiers et manifestants se poursuivaient dans la soirée dans ces deux villes.

La Grèce est en proie à une vague d'indignation inédite depuis la crise financière de 2008-2018 avec des manifestations, de plus en plus violentes, qui se succèdent depuis la collision frontale entre un train de voyageurs et un convoi de marchandises le 28 février.

Cette "tragédie nationale", comme l'ont qualifié les autorités, a été provoquée par des erreurs du chef de gare.

Mais la vétusté du réseau ferré, propriété de l'Etat, et de graves lacunes dans le système de sécurité ont été pointés du doigt pour expliquer ce drame.

« Ce gouvernement doit partir »

Dans le cortège athénien fleurissaient des pancartes appelant à la démission le gouvernement du conservateur Kyriakos Mitsotakis, dont la gestion de cet accident est jugée calamiteuse.

"Ce gouvernement doit partir", assure Niki Siouta, une ingénieure civile de 54 ans, rencontrée par l'AFP dans l'une des manifestations dans la capitale.

"Je suis ici pour rendre hommage aux morts mais aussi pour exprimer ma colère et mon ras-le-bol", ajoute-t-elle.

"Ce n'est pas un accident, c'est la politique", proclame aussi un tract de l'Union des élèves d'Athènes tandis que des jeunes scandent "Assassins, assassins !".

"C'est ce même gouvernement qui ne donne pas d'argent pour l'éducation et pour les hôpitaux", s'indignait aussi Thanassis Oikonomou, un représentant syndical de la compagnie des bus d'Athènes.

De nombreux Grecs expriment leur amertume face à ce qu'ils considèrent comme une déliquescence des services publics depuis les plans d'austérité imposés par les créanciers de la Grèce pour sortir le pays du marasme.

Santé publique, éducation et transports ont subi d'importants coups de rabot depuis dix ans.

«Appelle-moi quand tu arrives», un message maternel devenu slogan des Grecs en colère

"Appelle-moi quand tu arrives". Ce message envoyé par de nombreuses mères grecques à leurs enfants lorsque ceux-ci voyagent est devenu le slogan des manifestants en colère après la collision ferroviaire qui a fait 57 morts, dont de nombreux jeunes. 

Dans les cortèges qui ont défilé dans tout le pays mercredi, des banderoles affichaient cette phrase qui s'est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi l'accident de train le 28 février au soir. 

A Athènes, des jeunes en colère ont également scandé : "Envoie-moi un message quand tu arrives. Tu n'es jamais arrivé. Nous allons te venger, petit". 

En quelques jours, "Appelle-moi quand tu arrives" est devenu l'équivalent pour la Grèce indignée du "I can't breathe", le slogan apparu aux Etats-Unis après la mort en mai 2020 de l'Afro-Américain George Floyd, étouffé sous le genou d'un policier blanc. 

Dans un pays où la famille est un marqueur fort de la société, "Appelle-moi quand tu arrives" résume "la mentalité des parents en Grèce, en particulier de la mère qui s'inquiète de savoir si son enfant va bien", explique Pinelopi Horianopoulou, une mère quinquagnéaire de deux enfants, employée municipale, rencontrée mercredi dans la manifestation athénienne. 

"C'est le message que toutes les mères de Grèce envoient", renchérit Giota Tavoulari, 58 ans, du syndicat des pharmaciens. Ce slogan est "repris partout car il est assez significatif : ces enfants ne reverront pas leurs familles parce que des gouvernements, des entreprises n'ont pas pris soin" des systèmes de sécurité ferroviaire. 

Dans de nombreux établissements scolaires, des élèves du primaire, des collégiens et des lycéens ont disposé au sol des dizaines de sacs à dos de manière à former ce message "pare me otan phtasis", "appelle-moi quand tu arrives" parfois décliné aussi en "envoie-moi un message quand tu arrives". 

De nombreuses victimes de cette "tragédie nationale" comme l'ont qualifiée les autorités grecques, étaient des étudiants rentrant à Thessalonique, la grande ville universitaire du nord du pays, après un week-end prolongé. 

Des médias grecs ont affirmé que ce message était parti du témoignage d'une mère de victime assurant avoir reçu un coup de fil de son fils de 23 ans qui voyageait à bord du train Athènes-Thessalonique. 

"Maman, il y a trop de monde dans le train. Je n'ai jamais vu un train aussi bondé. Je t'appelle quand on arrive, viens me chercher", a dit ce jeune homme selon le site d'informations magazines LIFO. 

A Patras, une ville universitaire du Péloponnèse (sud-ouest), les protestaires ont placé en tête de cortège une installation ressemblant à un cerceuil surmmonté de ballons noirs et cette affichette. "Maman, je suis arrivé". 

« Goutte d'eau »

Cette collision ferroviaire est "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", résume une autre manifestante, Spyridoula Togia, 30 ans, professeure dans un collège. "Le pays va mal", renchérit Giota Tavoulari, 58 ans, du syndicat des pharmaciens. "Les politiques qui mettent les profits au dessus de la sécurité des citoyens, cela ne peut plus durer".

A Athènes où les défilés se succèdent depuis une semaine, des banderoles indiquaient également: "Appelle-moi quand tu arrives".

Ce slogan, qui fait référence au message que les parents grecs envoient généralement à leurs enfants, s'est répandu dans les rassemblements et les cours d'école. De nombreuses victimes de cet accident étaient des jeunes et des étudiants.

La Grèce est en outre quasiment à l'arrêt. Aucune liaison maritime n'est assurée entre le continent et les îles et les trains sont restés en gare pour le huitième jour d'affilée.

Les employés du service public ont également débrayé pour 24 heures, tout comme les enseignants du primaire, les médecins et les conducteurs de bus et de métro, rejoints dans les cortèges par les étudiants.

Sans qu'aucune alerte ne soit déclenchée, deux trains, l'un de voyageurs, l'autre de marchandises, ont circulé sur plusieurs kilomètres sur la même voie avant de se percuter frontalement, à Tempé, près de la ville de Larissa, à 350 km au nord de la capitale.

Depuis, les Grecs demandent des comptes à leurs dirigeants.

Le chef du gouvernement, qui doit affronter des élections générales au printemps, est étrillé pour avoir quelques heures après la catastrophe assuré qu'il s'agissait d'"une tragique erreur humaine".

Or les syndicats de cheminots ont rappelé avec colère qu'ils avaient tiré la sonnette d'alarme sur les graves défaillances techniques sur cette ligne bien avant le drame, sans avoir été entendus.

Le Premier ministre a rencontré mercredi de hauts fonctionnaires de l'Union européenne, dont le directeur exécutif de l'agence ferroviaire de l'UE et le directeur des transports terrestres de la Commission européenne, a indiqué son bureau.

Les fonctionnaires européens ont présenté des "premières réflexions" sur l'amélioration de la sécurité du réseau et M. Mitsotakis a déclaré que la Grèce utiliserait "pleinement" leur expertise, a ajouté la même source


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".