Séisme en Turquie et en Syrie: des ONG racontent le «chaos» des premiers jours

Les secouristes recherchent les corps des victimes sous les décombres d'un immeuble effondré à Antakya, le 18 février 2023. (Photo, AFP)
Les secouristes recherchent les corps des victimes sous les décombres d'un immeuble effondré à Antakya, le 18 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Séisme en Turquie et en Syrie: des ONG racontent le «chaos» des premiers jours

  • Présent dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, Handicap International n'a pu compter, dans les heures qui ont suivi le séisme de magnitude 7,8 survenu le 6 février, «que sur elle-même», explique Myriam Abord-Hugon
  • En Turquie, où l'aide internationale a commencé à arriver dès le lendemain du séisme, certains bénévoles se sont retrouvés immobilisés par les autorités locales

PARIS: Volontaires bloqués par les autorités, absence d'aide extérieure, météo compliquée: un mois après le séisme qui a fait plus de 50 000 morts en Syrie et en Turquie, des ONG racontent les conditions "chaotiques" sur le terrain aux premiers jours de la catastrophe. 

Présent dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, Handicap International n'a pu compter, dans les heures qui ont suivi le séisme de magnitude 7,8 survenu le 6 février, "que sur elle-même", explique Myriam Abord-Hugon, directrice du programme Syrie de l'ONG. 

D'abord parce que son équipe locale, composée d'une centaine de personnes vivant en Syrie, a elle-même subi le tremblement de terre et ses nombreuses répliques. 

"On a passé les premières heures à multiplier les appels pour faire le compte de nos effectifs. Quand on a vu qu'une personne manquait à l'appel et que sa maison avait été détruite, ça a été l'effroi", raconte Myriam Abord-Hugon, soulagée d'avoir pu la retrouver vivante sous les décombres trois jours plus tard. 

Les groupes de secouristes déployés sur place se sont cependant plus d'une fois retrouvés dans l'incapacité d'intervenir dans les débris des bâtiments sous lesquels se trouvaient des victimes. 

Autant en raison de "l'immensité de la catastrophe", qui a généré selon les estimations de l'ONU jusqu'à 210 millions de tonnes de gravats dans les deux pays, note la responsable, que par manque d'équipement, notamment de bulldozers. 

L'impossibilité de recevoir du renfort et du matériel de l'extérieur du pays a considérablement "limité les choses" pour les équipes humanitaires dans cette zone rebelle enclavée de la Syrie, dont le seul poste-frontière alors ouvert avec la Turquie, Bab al-Hawa, a été endommagé pendant le séisme. 

"Même si les hôpitaux étaient habitués, avec la guerre, à prendre en charge des patients polytraumatisés à la suite d'un effondrement, ils ont été débordés par le nombre de blessés du séisme", note Myriam Abord-Hugon. 

En Turquie, où l'aide internationale a commencé à arriver dès le lendemain du séisme, certains bénévoles se sont retrouvés immobilisés par les autorités locales. 

Ce fut notamment le cas pendant une douzaine d'heures particulièrement cruciales à l'aéroport de Kahramanmaras, dans le sud-est du pays, relate Ezgi Karakus, une bénévole d'ONG présente sur place. 

Retour précipité 

"Il a fallu que notre chef d'équipe réquisitionne un autobus municipal pour qu'on puisse se rendre à Islahiye au bout de vingt-quatre heures", se souvient-elle. 

La bénévole déplore que les ONG aient été contraintes d'agir uniquement dans les zones désignées par l'Afad, l'autorité gouvernementale turque en charge des situations d'urgence. 

Président de l'association d'aide d'urgence SOS Attitude, John Diksa a pu distribuer, grâce à l'Afad, du matériel d'urgence (tentes, sacs de couchage, couvertures) aux villages de la région d'Elbistan, près de l'épicentre du deuxième séisme qui a frappé la Turquie le 6 février. 

Mais son équipe a initialement été confrontée à des conditions météorologiques compliquées. 

"Il faisait entre -15 et -20 degrés la nuit, et il fallait compter près de cinq heures pour parcourir seulement cinq kilomètres à cause de la neige", détaille le bénévole. 

Ce n'est que lors de sa deuxième semaine sur le terrain, dans la région agricole de Pazarcik, que les choses sont "devenues plus compliquées" pour SOS Attitude, après la réquisition soudaine par l'armée, la gendarmerie et la police turques du centre de distribution d'aide local et l'expulsion de tous ses bénévoles. 

Privée de base opérationnelle, en pleines tractations avec les douanes pour récupérer du matériel bloqué au port de Mersin, l'association a dû précipiter son retour en France à cause d'un problème mécanique avec sa voiture, qui l'empêchait de poursuivre son travail de terrain. 

Un mois après la catastrophe, John Diksa se prépare à repartir en Turquie pour poursuivre ses efforts d'aide au logement des réfugiés, "leur plus grand besoin actuel", tandis qu'Ezgi Karakus s'inquiète des "gros problèmes d'hygiène" causés par le manque d'eau dans les zones sinistrées. 

En Syrie, où des points de passage transfrontaliers avec la Turquie ont été ouverts temporairement par les autorités mi-février, Handicap International focalise désormais ses efforts sur l'appui psychologique et la réadaptation physique des rescapés. 

Avec un objectif clair, souligne Myriam Abord-Hugon: "éviter que leurs blessures ne deviennent des handicaps permanents". 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com