En crise, Adidas se donne un an avant de rebondir

Le nouveau patron d'Adidas Bjorn Gulden pose avec un ballon avant la conférence de presse annuelle de l'entreprise à Herzogenaurach, dans le sud de l'Allemagne, le 8 mars 2023. (Photo, AFP)
Le nouveau patron d'Adidas Bjorn Gulden pose avec un ballon avant la conférence de presse annuelle de l'entreprise à Herzogenaurach, dans le sud de l'Allemagne, le 8 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

En crise, Adidas se donne un an avant de rebondir

  • «En 2023 nous devons créer la base pour être à nouveau performant», a déclaré Bjorn Gulden devant la presse, vêtu d'un sweat-shirt blanc
  • Côté «lifestyle», Adidas a récemment conclu des partenariats avec les griffes Montcler, Prada, Gucci et Balenciaga, qu'il faut «mieux exécuter», a-t-il promis

HERZOGENAURACH: Solder la rupture avec le rappeur américain Kanye West, remettre la Chine en ordre de marche et écouler partout des stocks surabondants: le nouveau patron d'Adidas Bjorn Gulden aura fort à faire en 2023 après une année de marasme pour la marque aux trois bandes. 

"En 2023 nous devons créer la base pour être à nouveau performant", a déclaré Bjorn Gulden devant la presse, vêtu d'un sweat-shirt blanc. 

Il vient de quitter le rival Puma, qu'il dirigeait depuis 2013 et qui a affiché en 2022 un résultat record, pour rejoindre Adidas qui a accusé de son côté un recul annuel de 83% du bénéfice net, à 254 millions d'euros, comme annoncé dès février. 

La guerre russe en Ukraine a conduit à démanteler la filiale en Russie, la Chine confinée a vu les ventes s'effondrer et la fin de la collaboration fructueuse avec Kanye West --  connu sous le nom de Ye -- après des propos antisémites tenus par le rappeur, ont en particulier pesé sur l'exercice. 

"Perdre Yeezy a été très difficile", s'agissant d'une des personnes "les plus créatives dans le monde", a souligné M.Gulden. 

L'arrêt en octobre des ventes des baskets "Yeezy" a déjà fait manquer 600 millions d'euros de ventes. 

Conséquence directe, la collection conçue avec Kanye West s'est arrêtée et des millions de paires de baskets dorment depuis dans des entrepôts éparpillés dans le monde, en attendant d'être bradées un jour... ou simplement détruites. 

"Aucune décision n'a été prise" à cet égard, a martelé M.Gulden, car le sujet "est complexe" avec des aspects juridiques et environnementaux notamment. 

En cas de destruction du stock, le manque à gagner serait de 1,2 milliard d'euros en termes de ventes cette année. 

Selon le scénario qui va s'imposer, le groupe s'attend in fine à afficher en 2023 au mieux un résultat d'exploitation (Ebit) nul et au pire un solde négatif de 700 millions d'euros, dans un environnement géopolitique et macro-économique compliqué, comme indiqué en février. 

« Tout pour réussir » 

Adidas a "tout pour réussir" à terme, est convaincu le patron danois qui est retourné chez son ancien employeur dans les années 1990. 

Il en veut pour preuve un parc d'usines ultra-modernes, un statut d'employeur coté sachant attirer les talents, des produits performants de la course aux sports collectifs et en grande partie recyclables. 

Côté "lifestyle", Adidas a récemment conclu des partenariats avec les griffes Montcler, Prada, Gucci et Balenciaga, qu'il faut "mieux exécuter", a-t-il promis. 

De même pour les collaborations avec Pharrel Williams, Beyoncé, le rappeur porto-ricain Bad Bunny et l'actrice américaines Jenna Ortega, dont il espère des nouveautés dans les mois à venir après la pause forcée pendant le Covid. 

La Chine cale 

Une autre urgence est de faire repartir l'activité en Chine, jadis son marché locomotive mais dont les ventes ont chuté en 2022 de 36% à taux de change constants, à 3,2 milliards d'euros. 

Le recul est même de près de moitié au dernier trimestre. 

Ses activités en Chine ont pâti des blocages sanitaires stricts et d'un boycott des consommateurs après l'appel du groupe en 2020, avec d'autres marques, à ne pas acheter de coton du Xinjiang sur fond d'allégations de travail forcé de Ouïghours. 

En Europe et en Amérique du Nord, c'est l'inflation record qui a retenu les acheteurs. 

Conséquence, les stocks ont augmenté globalement de 50% sur un an, à près de 6 milliards d'euros, et il s'agit de les faire fondre. 

JO de 2024 en vue 

Tout doit s'arranger d'ici 2024, l'année des JO à Paris qui vont "changer la donne", est persuadé M.Gulden. 

Les objectifs stratégiques ambitieux définis en 2021 par le précédent patron Kasper Rorsted à l'horizon 2025 devront être revisités en temps voulu. 

"C'est encore trop tôt" pour refaire l'exercice mais "il y a aura bien sûr la cible d'un Ebit à deux chiffres" en points de pourcentage, après la dégringolade à 3% l'an dernier, a assuré M.Gulden. 

Il s'apprête à faire la tournée mondiale des investisseurs, surtout aux Etats-Unis, pour les convaincre d'investir dans le titre. 

A la Bourse de Francfort, l'action Adidas perd 1,45% à mi-séance mais reste sur un gain proche de 12% depuis janvier. 

Pour l'exercice écoulé, les actionnaires ne recevront eux qu'un dividende de 0,70 euro par action, contre 3,30 euros il y a un an. 

En compensation de son départ prématuré, M.Rorsted va quant à lui toucher une indemnité de 12 millions d'euros, selon le rapport annuel publié mercredi. 


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".