Biden dévoile un budget aux allures de programme de campagne

Joe Biden a déjà distillé quelques propositions budgétaires, sans se faire d'illusion sur sa capacité à les concrétiser. (Photo, AFP)
Joe Biden a déjà distillé quelques propositions budgétaires, sans se faire d'illusion sur sa capacité à les concrétiser. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Biden dévoile un budget aux allures de programme de campagne

  • Le budget 2024 prévoit de réduire le déficit de près de 3 000 milliards sur 10 ans, a annoncé la Maison Blanche
  • Le président américain veut introduire un impôt minimum de 25% pour les milliardaires, soit les 0,01% d'Américains les plus riches

PHILADELPHIE: Promesses sociales et taxes sur les riches: Joe Biden a présenté jeudi un projet de budget aux allures de programme de campagne dans la perspective de 2024, dont les mesures les plus fortes n'ont toutefois aucune chance ou presque de passer la barrière du Congrès.

Le budget 2024 prévoit de réduire le déficit de près de 3 000 milliards sur 10 ans, a annoncé la Maison Blanche.

Pour cela, le président américain veut introduire un impôt minimum de 25% pour les milliardaires, soit les 0,01% d'Américains les plus riches.

Le démocrate souhaite aussi relever le taux d'imposition des entreprises à 28%, contre 21% aujourd'hui, toujours inférieur cependant aux 35% qui étaient en vigueur avant la réforme de l'ancien président Donald Trump en 2017.

Dans le même temps, Joe Biden entend réduire certaines dépenses jugées "inutiles", ciblant notamment "Big Pharma", c'est-à-dire le secteur pharmaceutique, et "Big Oil", l'industrie pétrolière.

"Mon budget demandera aux riches de payer leur juste part afin que les millions de travailleurs qui ont contribué à bâtir cette richesse puissent prendre leur retraite avec l'assurance-maladie pour laquelle ils ont cotisé", avait-il indiqué sur Twitter mercredi soir.

Dans cet exercice austère au possible qu'est la présentation du budget, le président américain espère trouver un élan politique supplémentaire.

« Proposition imprudente »  

Le démocrate de 80 ans -- qui officiellement n'a que "l'intention" de se représenter en 2024, mais semble déjà en campagne -- exposera en début d'après-midi son plan à Philadelphie, en Pennsylvanie, un Etat stratégique du point de vue électoral.

Il ne se fait toutefois pas d'illusions sur sa capacité à concrétiser ses propositions: depuis le début de l'année, il ne contrôle plus que le Sénat. L'autre chambre du Congrès (celle des représentants) est désormais dominée par les républicains, bien décidés à ne laisser passer aucune hausse d'impôt.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a d'ailleurs qualifié ce budget de "proposition imprudente qui reproduit les mêmes politiques de dépenses d'extrême gauche qui ont conduit à une inflation record et à notre crise actuelle de la dette".

Il faut au contraire, a-t-il affirmé dans un communiqué, "réduire les dépenses publiques inutiles".

"Un budget, c'est le reflet de nos valeurs", avait tweeté Joe Biden mercredi.

C'est aussi, en l'occurrence, une arme politique.

Le démocrate tente, avec ses propositions, de mettre dans l'embarras le parti républicain, qui réclame plus de rigueur budgétaire mais n'a jusqu'ici pas exposé exactement dans quelles dépenses il entendait tailler.

Joe Biden se fait donc un plaisir d'accuser constamment la droite de vouloir saper les régimes sociaux tels que Medicare -- ce dont les conservateurs se défendent.

Car avec ce surcroît de revenu, Joe Biden estime qu'il peut assurer pour 25 années supplémentaires le financement d'un régime d'assurance-santé bénéficiant aux Américains de plus de 65 ans, le "Medicare", et ce sans toucher aux prestations.

Mais aussi augmenter les salaires des fonctionnaires fédéraux de plus de 5%, affirme le Washington Post.

« Dette »  

Cette présentation de budget intervient sur fond de bras de fer entre démocrates et républicains sur un autre sujet financier, plus pressant que l'élection de 2024: ce que l'on appelle le "relèvement du plafond de la dette".

Les Etats-Unis, seule puissance industrialisée dans ce cas, doivent régulièrement augmenter, via un vote du Congrès, la capacité d'endettement du gouvernement.

Or ce vote, qui a longtemps été une formalité, est de plus en plus politisé. Le patron de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, assure que ses troupes ne voteront pas pour relever le plafond de la dette tant que Joe Biden ne bridera pas la dépense publique.

Le président démocrate, lui, refuse jusqu'ici de négocier, faisant valoir que la dette accumulée au cours des ans par le pays est une responsabilité partagée.

L'enjeu n'est pas mince: si le bras de fer se prolonge trop, les Etats-Unis seraient sous la menace d'un défaut de paiement, du jamais-vu, à partir de juillet.

La dette de la première économie du monde a atteint le 19 janvier 31.400 milliards de dollars, soit le plafond au-delà duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, et ne peut donc plus honorer ses paiements. Des mesures d'urgence temporaires ont été prises pour continuer à payer.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.