Le remarquable parcours de découverte de soi du photographe saoudien

 À gauche: autoportrait de Mohammed Jubran. En haut et en bas à droite: les portraits en noir et blanc de Jubran illustrent la vie de sa ville natale d'Al-Ahsa. (Photos: Mohammed Jubran)
À gauche: autoportrait de Mohammed Jubran. En haut et en bas à droite: les portraits en noir et blanc de Jubran illustrent la vie de sa ville natale d'Al-Ahsa. (Photos: Mohammed Jubran)
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Le remarquable parcours de découverte de soi du photographe saoudien

  • Mohammed Jubran est bien connu des habitants de sa région natale Al-Ahsa, dans l'est de l'Arabie saoudite, pour avoir photographié leurs portraits sur une pellicule en noir et blanc
  • Épuisé par un travail peu épanouissant, Mohammed Jubran se décide à embrasser sa véritable passion, la photographie, et à se reconvertir en tant que thérapeute afin d’aider les autres à surmonter leurs troubles de santé mentale

DUBAÏ: Mohammed Jubran, âgé de 33 ans, passe presque toute sa jeunesse à souffrir de douleurs à l'estomac et de dépression, ce qui affecte ses notes à l’école et le démotive profondément. Il doit interrompre son parcours puis quitter son pays. Regarder le monde à travers l’objectif d’une caméra l’aidera à changer sa vie.

Aujourd'hui, Jubran est bien connu des habitants de sa région natale Al-Ahsa, dans l'est de l'Arabie saoudite, pour avoir fait leurs portraits sur une pellicule en noir et blanc. Il a su utiliser des contrastes saisissants entre la lumière et l'obscurité pour capturer leurs traits anguleux et leurs émotions subtiles. Ce processus lui a permis d’exposer au grand jour sa propre part d’ombre.

«Ce que j'aime dans les portraits, c'est qu’ils représentent des gens avec qui je vis. Ils ont partagé cette terre avec moi et je veux les immortaliser», confie Jubran à Arab News.

C'est au collège qu'il a pour la première fois un appareil photo entre les mains, mais ce n'est que des années plus tard, en 2017, lors d'un voyage en Turquie, que son aventure avec la photographie commence véritablement.

«J'ai commencé à me promener avec mon appareil photo, à prendre des photos, et j'en suis vraiment tombé amoureux. Quand je suis revenu [en Arabie saoudite], j'ai commencé à explorer plus de choses dans ce domaine et à photographier autour de moi dans mon quartier, en réalisant beaucoup de portraits.»

Né à Al-Ahsa mais élevé à Al-Khafji, une ville limitrophe du Koweït, Jubran révèle que ses journées d’étudiant comptent parmi les plus sombres de sa vie, alourdies par une sérieuse dépression. «C'était un véritable obstacle pour moi. J'ai été renvoyé deux fois en raison de notes médiocres, mais ces notes ne reflétaient pas mon intelligence.»

La maladie mentale demeure un sujet tabou dans les sociétés arabes conservatrices. Étant donné les difficultés qu’ils rencontrent – en particulier les jeunes hommes – pour discuter ouvertement de leur situation, les gens qui sont aux prises avec leurs démons intérieurs les gardent souvent pour eux.

Le Dr Haifa al-Gahtani, un psychiatre saoudien qui a fait un véritable travail de pionnier, déclarait en juin dernier à Arab News que, si les médecins sont nombreux dans le Royaume, le nombre de thérapeutes et de professionnels de la santé mentale qualifiés reste relativement faible.

Ne sachant que faire de sa vie lorsqu’il obtient son diplôme en 2011, Jubran se fraie un chemin dans le monde de l'entreprise. Mais huit ans plus tard, il veut en sortir.

«Ma dépression a été diagnostiquée en 2010, mais je peux en retrouver les symptômes en remontant jusqu’à 2003. Donc, pendant toute cette période, je n'avais aucune idée de ce que j’avais, jusqu'à ce que je sois diagnostiqué. Ce n’est pas du tout facile. La culture dans laquelle nous vivons ne fait pas la lumière là-dessus, vous n’en avez donc pas conscience», ajoute-t-il.

Les sources traditionnelles de conseils vers lesquelles il s’est tourné ne lui ont apporté que peu de réconfort. «J'ai rendu visite à tant de cheikhs et de religieux pour obtenir de l'aide», raconte-t-il, mais en vain.

Une grande campagne saoudienne

Une grande campagne nationale intitulée «Votre santé mentale avant tout» a été lancée en Arabie saoudite au mois de novembre. Il s’agit d’une initiative conjointe de l’Association saoudienne pour le développement durable (Talga) et du Centre national pour la promotion de la santé mentale (NCMH) du ministère de la Santé. Son objectif est de sensibiliser à l'anxiété, à la dépression et à l'épuisement professionnel ainsi qu’aux moyens de prévenir et de traiter ces états. D'ici à 2030, les responsables espèrent former au moins un tiers des personnes vivant dans le Royaume au secourisme en santé mentale.

Talga et le NCMH ont récemment organisé le premier de leurs cours de formation collaboratifs de secouriste en santé mentale. Les programmes de formation aux premiers secours en santé mentale (MHFA) ont été arabisés et adaptés culturellement par des experts saoudiens. La formation sur ce sujet devrait contribuer à atteindre les objectifs socio-économiques du plan de réforme Vision 2030 et les objectifs du Programme qualité de la vie.

De nombreuses personnes qui souffrent d'un trouble de santé mentale ont du mal à en déterminer la cause exacte. C'est souvent une combinaison de facteurs. Jubran pense que son éducation conservatrice a généré une pression particulière sur sa psyché.

Il explique: «J'ai grandi dans une famille très conservatrice, mais je ne suis pas vraiment conservateur, et cela a posé un problème. J'avais aussi ces problèmes d'estomac qui, on peut le dire, ont provoqué ma dépression. Habituellement, ces problèmes fonctionnent en cercle vicieux: l'un déclenche l'autre immédiatement.»

Jubran est atteint de la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire de l’intestin qui peut faire naître des crises fréquentes de douleur et d’inconfort. Mais il pense que son état mental ne se résume pas à cette maladie.

«Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je crois que c’est génétique et que j’étais enclin à la dépression. Je ne peux pas exactement en connaître la raison, parce que la dépression est vague. J'étais simplement déprimé et pas du tout motivé.»

Mais quelque chose devait changer. Épuisé par son travail peu épanouissant, Jubran se décide à embrasser sa véritable passion, la photographie, et à se recycler en tant que thérapeute afin d’aider les autres à surmonter leurs troubles de santé mentale.

«J’ai fait un long voyage dans la dépression et j’ai le sentiment d’en sortir. J’ai pensé que cela pourrait aider les gens, c'est pourquoi j’ai tenu à obtenir un certificat de thérapeute. J’en ai fini avec la vie d’entreprise. Je ne peux plus vivre en capitaliste», précise-t-il.

La lumière aura donc finalement dissipé les ombres pour le jeune Saoudien, à partir du moment où sa relation avec la photographie s'est affirmée, et lorsqu’il a commencé à voyager. C'est au cours d'une aventure dans le sous-continent indien qu'il a trouvé le courage de quitter son emploi.

«Mon thérapeute m'a suggéré de suivre des cours de yoga en Inde pendant un mois, et je suis tombé amoureux du pays», raconte Jubran. «J'ai vraiment adoré. Je suis rentré chez moi, j'ai quitté mon emploi, et je suis retourné immédiatement en Inde pour trois mois, jusqu'à ce que la pandémie se déclare. L'ambassade saoudienne nous a alors fourni un moyen de sortir du pays.»

Il décrit son séjour en Inde comme un moment de bonheur, ponctué par des randonnées, qui lui a permis de partir à la découverte de lui-même, pour rencontrer de nouvelles personnes et prendre autant de photos que possible.

«À cause de la dépression, je n’étais pas très sociable; c’est pour cette raison que j’avais beaucoup de mal à communiquer avec d’autres personnes.»

«Pour surmonter ce problème, j'ai voyagé seul. J'ai donc dû interagir avec d'autres personnes et sortir de ma zone de confort, ce qui m'a beaucoup aidé. Je dis que la photographie m'a fait sortir de la dépression, mais elle m'a aussi conduit en Inde. Le yoga m’a beaucoup aidé à faire face à la dépression, et cela m'a motivé à retourner en Inde», déclare-t-il.

Le long des sentiers touristiques populaires de l'Inde, il a été exposé à tous les horizons de la vie, ce qui l'a aidé à mieux se comprendre, à avoir confiance en lui et à se sentir mieux dans sa peau.

«Pendant très longtemps, la dépression m’a immobilisé. Quand je suis allé en Inde, la photographie m'a montré les aspects spirituels et philosophiques du yoga. Elle m'a vraiment guidé pour sortir de mon état dépressif», témoigne-t-il.

En tant que fils aîné ayant perdu son père à un âge précoce, Jubran craignait que sa famille n'accepte pas son choix ni son style de vie. Il a été agréablement surpris par le soutien de sa mère.

«La dépression a faussé beaucoup de choses à propos de ma famille, mais je suis maintenant près de ma mère, qui est très religieuse», confie-t-il. «Quand elle a constaté ma transformation, elle a été heureuse. Une mère aimera toujours ses enfants.»

Jubran a récemment déménagé à Riyad pour poursuivre sa carrière de photographe professionnel, après avoir travaillé pendant un certain temps dans un studio afin de constituer son book. «Il n’existe pas d’opportunité commerciale plus importante que dans la capitale», fait-il remarquer.

Mais son intérêt pour les portraits photographiques en noir et blanc continue d'être une catharsis.

«Je fais des portraits pour moi-même. Je vais dans les souks et les marchés et je prends des photos en fonction de la lumière», explique Jubran.

«L'essence de la photographie n’est que lumière. Même quand j’étais enfant en classe d'art à l'école, je n'ai jamais coloré mes photos. Ce choix me permet d’exprimer ce que j'ai besoin d'exprimer avec la photo. Les couleurs peuvent être gênantes.»

Jubran espère publier un jour son travail dans un beau livre. Après tout, les avantages d'un exutoire créatif sur la santé mentale ne peuvent guère être surestimés.

«C’est une façon de vous identifier grâce à l'expression», déclare-t-il. «Il est crucial pour l'expérience personnelle de chaque individu et en tant que communauté de refléter ses idées.»

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com