Otan: le président finlandais en Turquie pour rencontrer Erdogan

Le président finlandais Sauli Niinisto se rendra en Turquie vendredi pour discuter avec son homologue turc Tayyip Erdogan de la candidature de son pays à l'adhésion à l'OTAN. (AFP)
Le président finlandais Sauli Niinisto se rendra en Turquie vendredi pour discuter avec son homologue turc Tayyip Erdogan de la candidature de son pays à l'adhésion à l'OTAN. (AFP)
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Otan: le président finlandais en Turquie pour rencontrer Erdogan

  • Le chef de l'Etat finlandais, accompagné du ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto, doit d'abord se rendre dans la zone sinistrée par les séismes du mois dernier dans le sud-est de la Turquie
  • La rencontre avec M. Erdogan doit notamment porter sur les chantiers de la reconstruction et l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, bloquée pour l'heure par Ankara

HELSINKI : Le président finlandais Sauli Niinistö se rend jeudi en Turquie, où il doit rencontrer vendredi le président Recep Tayyip Erdogan au moment où Ankara se dit prêt à finaliser son feu vert à l'entrée dans l'Otan du pays nordique.

Le chef de l'Etat finlandais, accompagné du ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto, doit d'abord se rendre dans la zone sinistrée par les séismes du mois dernier dans le sud-est de la Turquie.

La rencontre avec M. Erdogan doit notamment porter sur les chantiers de la reconstruction et l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, bloquée pour l'heure par Ankara.

La Turquie, dont le feu vert est indispensable en tant que membre de l'Otan, a refusé pour l'heure de ratifier les deux candidatures.

Mais ses reproches, qui portent notamment sur les militants kurdes habitant dans les deux pays, concernent essentiellement la Suède, accusée de passivité contre le PKK kurde honni d'Ankara.

La voie est donc largement dégagée pour Helsinki. Même si la Hongrie doit, elle aussi, encore ratifier l'adhésion suédoise et finlandaise. Les 28 autres membres (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne...) l'ont déjà ratifiée au Parlement.

Si ela Turquie a dit être prête à ratifier séparément l'adhésion de la Finlande, aucune date n'a toutefois été fixée par le Parlement turc, à l'approche d'élections le 14 mai.

Face à l'enlisement des négociations entre la Suède et la Turquie, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait pour la première fois évoqué, mi-février, la possibilité d'une adhésion en deux temps.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait lui reconnu mardi que la probabilité que la Finlande entre dans l'Otan avant la Suède avait augmenté ces dernières semaines, tout en gardant l'espoir de boucler rapidement l'entrée de Stockholm après les élections turques.

Les négociations tripartites, un temps suspendues après l'autodafé d'un Coran par un extrémiste en Suède, ont repris la semaine dernière.


Le chef de l'ONU dénonce la «pure folie» du nucléaire, la Corée du Nord menace d'une «guerre»

«Je me suis engagé (...) à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mobiliser les pays autour de la nécessité de faire disparaître ces engins de destruction de la surface de la terre», a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres (Photo, AFP).
«Je me suis engagé (...) à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mobiliser les pays autour de la nécessité de faire disparaître ces engins de destruction de la surface de la terre», a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres (Photo, AFP).
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  • En pleines tensions géopolitiques accrues, les arsenaux nucléaires de plusieurs pays, la Chine en particulier, ont augmenté en 2022
  • Les chercheurs craignent que le monde ait atteint la fin d'une longue période de déclin du nombre d'armes nucléaires

NATIONS UNIES: Le chef de l'ONU a dénoncé mardi la "pure folie" d'une nouvelle "course aux armements" atomiques, tandis que la Corée du Nord a menacé les Etats-Unis et la Corée du Sud d'être "au bord d'une guerre nucléaire" dans la péninsule coréenne.

"Je me suis engagé (...) à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mobiliser les pays autour de la nécessité de faire disparaître ces engins de destruction de la surface de la terre", a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres.

"Il y a urgence. Une inquiétante course aux armements se prépare. Le nombre d'armes nucléaires pourrait augmenter pour la première fois depuis des décennies", a-t-il alerté en regrettant que "l'architecture mondiale du désarmement et de la non-prolifération se délite".

"A la faveur de la modernisation des arsenaux nucléaires, ces armes deviennent plus rapides, plus précises et plus furtives. A nouveau, la menace du recours à l’arme nucléaire est brandie. C'est de la pure folie. Nous devons renverser la vapeur", a martelé Antonio Guterres.

"Le monde vit depuis trop longtemps à l'ombre de l’arme nucléaire. Eloignons-nous du précipice", a-t-il encore imploré.

Le secrétaire général n'a nommé aucun pays mais ses propos à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires interviennent au moment où la guerre en Ukraine a réveillé les craintes de l'utilisation de l'arme atomique.

«Confrontation fratricide»

En pleines tensions géopolitiques accrues, les arsenaux nucléaires de plusieurs pays, la Chine en particulier, ont augmenté en 2022 tandis que d'autres puissances nucléaires ont, elles, continué à moderniser leurs outils, selon un rapport de chercheurs publiés en juin.

Le nombre total de têtes nucléaires parmi les neuf puissances nucléaires -- Royaume-Uni, Chine, France, Inde, Israël, Corée du Nord, Pakistan, Etats-Unis et Russie -- est tombé à 12.512 début 2023, contre 12.710 début 2022, selon l'Institut international de recherche sur la paix à Stockholm (SIPRI).

Les chercheurs craignent toutefois que le monde ait atteint la fin d'une longue période de déclin du nombre d'armes nucléaires.

Certaines régions du monde inquiètent la communauté internationale.

En particulier l'Iran, qui dément vouloir obtenir l'arme nucléaire mais dont les stocks d'uranium enrichi ont dépassé les niveaux autorisés par l'accord de 2015 sur le nucléaire civil iranien.

Et la Corée du Nord, qui a prévenu mardi à la tribune de l'ONU que la péninsule était "au bord d'une guerre nucléaire", montrant du doigt Washington et sa stratégie en Asie.

Les actions "imprudentes" et "l'hystérie continue des Etats-Unis et de leurs alliés en termes de confrontation nucléaire (...) conduisent la péninsule coréenne vers une situation militaire au bord d'une guerre nucléaire", a mis en garde son ambassadeur à l'ONU Kim Song.

S'en prenant à la politique américaine dans la région, il a dénoncé une "situation actuelle, dangereuse (qui) est le fait des Etats-Unis, lesquels cherchent à parfaire leur ambition hégémonique par tous les moyens en surestimant leur puissance".

«Réponse écrasante»

Pour le représentant du régime communiste de Kim Jong Un, "la responsabilité en incombe aussi" à la Corée du Sud qui "cherche à imposer le fléau d'une guerre nucléaire".

Séoul serait "obsédée par la soumission volontaire aux Etats-Unis et par une confrontation fratricide", a conclu le diplomate nord-coréen.

A l'autre bout du monde, Séoul a organisé mardi son premier grand défilé militaire depuis dix ans avec une participation américaine inédite, une démonstration de force au moment où les tensions avec Pyongyang sont à leur comble.

"Si la Corée du Nord utilise des armes nucléaires, son régime sera stoppé par une réponse écrasante de l'alliance américano-sud-coréenne", avait auparavant déclaré le président Yoon Suk Yeol, un conservateur qui a intensifié la coopération militaire avec les Etats-Unis et le Japon.

"Croyez-vous réellement, comme le prétend la Corée du Nord, que la Corée du Sud et les Etats-Unis complotent pour provoquer une guerre nucléaire dans la péninsule?", a lancé mardi à l'ONU un des représentants de Séoul, qualifiant d'"absurdes" ces "allégations".


Karabakh: Paris demande une «action diplomatique internationale»

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2023 (Photo d'Ed JONES / AFP).
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2023 (Photo d'Ed JONES / AFP).
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  • Le Nagorny Karabakh, enclave du Caucase peuplée en majorité d'Arméniens mais reconnue comme partie de l'Azerbaïdjan, a été l'objet d'une nouvelle offensive meurtrière de Bakou la semaine dernière
  • Paris met en garde contre le risque d'un conflit sur le territoire arménien

PARIS: La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a appelé mardi à "une action diplomatique internationale" face "à l'abandon de l'Arménie par la Russie".

Le Nagorny Karabakh, enclave du Caucase peuplée en majorité d'Arméniens mais reconnue comme partie de l'Azerbaïdjan, a été l'objet d'une nouvelle offensive meurtrière de Bakou la semaine dernière, avant que les séparatistes ne rendent les armes.

Paris met en garde contre le risque d'un conflit sur le territoire arménien.

"L'abandon de l'Arménie par la Russie et la complicité de la Russie avec les opérations militaires engagées par l'Azerbaïdjan rendent encore plus nécessaires une action diplomatique internationale", a estimé la cheffe de la diplomatie lors des questions à l'Assemblée nationale.

En 2020, la Russie avait parrainé un accord de cessez-le-feu qui avait mis fin aux hostilités et déployé des soldats de la paix, qui n'ont pas empêché l'offensive éclair et victorieuse de l'Azerbaïdjan contre les séparatistes.

L'Union européenne "doit prendre acte de cette réalité, agir avec nous pour le respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie et préserver les droits des Arméniens du Haut Karabakh à vivre, s'ils le souhaitent, dans le respect de leurs droits historiques" dans l'enclave, a souligné Catherine Colonna.

Elle a rappelé que Paris tiendrait "pleinement responsable l'Azerbaïdjan du sort de la population arménienne", précisant que la France apportait "son soutien à l'Arménie", qui s'efforce d'accueillir plus de 19 000 personnes venant du Nagorny Karabakh.

Paris a ainsi décidé de porter l'aide "à plus de 12 millions d'euros" pour les réfugiés et déplacés en Arménie et au Haut-Karabakh.

Interrogée sur de potentielles sanctions contre l'Azerbaïdjan, la ministre a répondu: "la France prendra, dans les jours qui viennent, des initiatives (...) que ce soit à titre national, à titre bilatéral avec l'Arménie, aux Nations unies en qualité de membre permanent du Conseil de sécurité ou au sein de l'Union européenne".

Catherine Colonna a par ailleurs mis en garde Bakou contre toute entrave de l'aide. "Nous n'accepterons pas que l'aide humanitaire soit entravée et nous nous opposerons à toute tentative de remise en cause de l'intégrité territoriale de l'Arménie".

Plus tôt lors d'un point presse, Anne-Claire Legendre, porte-parole du Quai d'Orsay, avait constaté "avec beaucoup de préoccupation un départ massif des populations arméniennes du Haut Karabakh (...) sous l'oeil complice de la Russie".

L'UE a reçu mardi des hauts représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Mme Legendre a jugé "claire" la position européenne, avec une condamnation de l'offensive menée par Bakou et la demande d'une réouverture du corridor de Latchine, seule voie reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie.

"Les consultations se poursuivent avec nos partenaires européens", a-t-elle également souligné. "Nous aurons l'occasion de les poursuivre à Grenade", dans le sud de l'Espagne, début octobre.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev sont, eux, attendus à une réunion de la Communauté politique européenne, qui regroupe une cinquantaine de pays européens, membres de l'UE ou non, le 5 octobre à Grenade.


Un commandant de la flotte russe, donné pour mort par Kiev, présent à une réunion, selon Moscou

Des militaires ukrainiens montent au sommet d'un véhicule blindé de transport de troupes à Kostyantynivka, dans la région de Donetsk, le 25 septembre 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo: Roman PILIPEY / AFP)
Des militaires ukrainiens montent au sommet d'un véhicule blindé de transport de troupes à Kostyantynivka, dans la région de Donetsk, le 25 septembre 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo: Roman PILIPEY / AFP)
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  • Après la publication des images de Viktor Sokolov, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de "clarifier" leurs informations
  • L'attaque du quartier général de la flotte russe illustre les difficultés croissantes de la Russie à se défendre des frappes de missiles et drones ukrainiens

MOSCOU: Le ministère russe de la Défense a publié mardi une image montrant Viktor Sokolov, commandant de la flotte en mer Noire, en train de participer à une visioconférence, alors que l'Ukraine avait affirmé l'avoir tué.

Sur la photo, le responsable apparaît sur un grand écran, aux côtés d'autres hauts responsables militaires participant à une réunion présidée par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de l'officier, indique que cette réunion a eu lieu mardi.

L'officier paraît avoir un grand coussin ou fauteuil blanc dans son dos.

Dans une vidéo diffusée plus tard, le commandant apparaît à l'image à plusieurs reprises, sans s'exprimer.

L'Ukraine a frappé vendredi avec des missiles le siège de la flotte russe de la mer Noire, à Sébastopol, ville de Crimée annexée par la Russie.

Lundi, l'armée ukrainienne avait affirmé que parmi la trentaine d'officiers tués dans la frappe, se trouvait le commandant Sokolov.

Mais, après la publication des images de Viktor Sokolov, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de "clarifier" leurs informations.

Ces forces ont affirmé sur Telegram que, selon "les sources disponibles", le commandant faisait partie des morts, l'identification des victimes étant toutefois difficile car les corps sont très abîmés.

"Les Russes ayant été contraints de publier en urgence une réponse censée montrer Sokolov vivant, nos services clarifient l'information", ont-elles dit.

La Russie, qui ne donne presque jamais d'informations sur ses pertes militaires, n'a de son côté donné qu'un bilan d'une personne disparue dans la foulée du bombardement.

Moscou n'a pas commenté la revendication ukrainienne, le Kremlin restant très vague mardi sur le sort du commandant.

"Il n'y aucune information à ce sujet provenant du ministère de la Défense", a indiqué à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe,

"Nous n'avons rien à dire", a-t-il ajouté, renvoyant vers le ministère de la Défense.

L'attaque du quartier général de la flotte russe illustre les difficultés croissantes de la Russie à se défendre des frappes de missiles et drones ukrainiens.

Or la Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014, est clé pour la marine russe ainsi que pour la logistique et l'approvisionnement des troupes occupant le sud de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui mène une vaste contre-offensive pour libérer les territoires occupés, essaie de frapper les arrières russes pour désorganiser les défenses et la capacité de résistance des militaires.

Après trois mois, les gains territoriaux ukrainiens restent cependant limités.