Au meeting de Mélenchon, «reprendre des forces et repartir» contre la réforme des retraites

Jean-Luc Mélenchon prononce un discours lors d'un meeting LFI à Chevilly-Larue, en périphérie de Paris, le 15 mars 2023 (Photo, AFP).
Jean-Luc Mélenchon prononce un discours lors d'un meeting LFI à Chevilly-Larue, en périphérie de Paris, le 15 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Au meeting de Mélenchon, «reprendre des forces et repartir» contre la réforme des retraites

  • Jean-Luc Mélenchon a confié à la tribune qu'il fallait comme lui tenter de «donner l'image de la force»
  • «Nous sommes la force parce que nous sommes le grand nombre. (...) Ne vous laissez pas détrousser»

CHEVILLY- LARUE: "Le doute est chez nous mais aussi chez eux" : Jean-Luc Mélenchon et les députées LFI Rachel Keke et Mathilde Panot ont tenté, mercredi en meeting dans le Val-de-Marne, de requinquer les militants à la veille d'une possible adoption de la réforme des retraites.

Céline Jiquelle occupe l'une des 200 chaises en plastique disposées dans la salle Joséphine Baker de Chevilly-Larue, l'un des plus petits théâtres de meeting pour Jean-Luc Mélenchon et ses trois campagnes présidentielles.

La bataille des retraites, "on pense que c'est un peu perdu", "avec ce qui a été voté en commission paritaire mixte", soupire cette fonctionnaire territoriale de 41 ans, très attentive à la procédure parlementaire.

Céline Jiquelle suivra bien sûr le vote final au Parlement, jeudi. "Mais bon", souffle-t-elle, "il y a le 49.3", "et le contexte économique" car l'inflation dissuade de faire grève, synonyme de perte de salaire.

Pour contrer la résignation face à un gouvernement susceptible de faire adopter dès jeudi le report de l'âge de départ en retraite à 64 ans, Jean-Luc Mélenchon a confié à la tribune qu'il fallait comme lui tenter de "donner l'image de la force".

"Nous sommes la force parce que nous sommes le grand nombre. (...) Ne vous laissez pas détrousser".

Les deux dernières journées de manifestations drainent moins de participants, le taux de grévistes baisse. "Chaque fois que commence une grève, le jour de la première manif, on vous dit le mouvement s'essouffle", encourage le tribun.

Nerfs et cacahuètes

Avant lui, l'animateur de la soirée et conseiller municipal, Hadi Issahnane, a concédé que "le doute est dans le coeur et dans les esprits". "Il est chez nous mais aussi chez eux, regardez leur fébrilité, les bras d'honneur dans l'Assemblée nationale : quand le doute s'instille, les manières s'effacent".

Et les opposants à la réforme ont un avantage sur le gouvernement, assure-t-il : "Nous on a l'habitude d'être dans le doute, c'est une seconde peau, quand nous consultons notre compte en banque, quand nous pensons à l'avenir de nos enfants".

Un éboueur en grève, Ibrahim Sidibé, a aussi sonné le rappel des troupes : "Ne nous décourageons pas, ils jouent sur nos nerfs, en disant que le mouvement s'essouffle".

Il prévient, avec le sourire : "Certes c'est dur de faire grève mais je peux encore continuer trois semaines, me nourrir de cacahuètes".

A Paris et dans plusieurs autres villes, depuis une semaine, les ordures s'amoncellent dans les rues et les éboueurs sont devenus des héros du mouvement social.

Leur grève "fait paniquer les grands bourgeois", a raillé Rachel Keke, la députée de la circonscription, ancienne leader de la lutte des femmes de chambre de l'hôtel Ibis-Batignolles.

Elle dit avoir organisé le meeting "pour nous organiser, reprendre des forces et repartir" au combat.

Dans le public, Abdelaziz Elkrout, 41 ans, gardien d'immeuble et délégué syndical d'un bailleur social de Créteil, veut croire que la lutte n'est pas finie. Il mise sur la grève et la rue : "Les gens sont là, on lâche pas l'affaire. À l'Assemblée nationale, c'est déjà plié, mais c'est à nous de nous faire entendre, le peuple est pas encore totalement sorti".

"Une loi, ça peut s'abroger", renchérit Florent, professeur des écoles qui souhaite rester anonyme. Lui qui, avec sa compagne, a fait "cinq ou six manifestations" promet : "Pas question de baisser les bras".


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, Guillaume Ancel répond à Arab News en français. Il confie avoir espéré « ne plus jamais voir, ou avoir à témoigner » sur pareilles horreurs.

Mais le voilà de nouveau face à la guerre de Gaza, qu’il décrit dans un article publié sur son blog comme étant « le champ de la mort », depuis l’attaque du 7 octobre.

 


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
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  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.