Otan: La Turquie a pris sa décision sur l'adhésion de la Finlande, annonce Helsinki

«Les Turcs espéraient que je serais là pour recevoir leur réponse quand ils annonceraient leur décision. Bien sûr, j'ai accepté l'invitation et j'irai pour recevoir l'expression de leurs intentions», a fait savoir le président finlandais Sauli Niinistö (Photo, AFP).
«Les Turcs espéraient que je serais là pour recevoir leur réponse quand ils annonceraient leur décision. Bien sûr, j'ai accepté l'invitation et j'irai pour recevoir l'expression de leurs intentions», a fait savoir le président finlandais Sauli Niinistö (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Otan: La Turquie a pris sa décision sur l'adhésion de la Finlande, annonce Helsinki

  • «Nous ferons notre part, nous respecterons la promesse que nous avons donné», a déclaré Erdogan
  • Les choses sont en revanche beaucoup plus compliquées pour la Suède, qui concentre les objections d'Ankara

HELSINKI: La Turquie et son président Recep Tayyip Erdogan ont pris leur décision concernant l'adhésion de la Finlande à l'Otan, qui sera annoncée officiellement vendredi lors d'une visite du président finlandais, a annoncé Helsinki.

"Les Turcs espéraient que je serais là pour recevoir leur réponse quand ils annonceraient leur décision. Bien sûr, j'ai accepté l'invitation et j'irai pour recevoir l'expression de leurs intentions", a fait savoir le président finlandais Sauli Niinistö dans un communiqué.

Actuellement en campagne pour sa réélection, le président turc, qui bloque l'adhésion de la Finlande et de la Suède depuis l'an dernier, avait déjà laissé entendre mercredi matin qu'il répondrait favorablement à la "promesse" donnée à Helsinki d'entrer dans l'alliance.

"Nous ferons notre part, nous respecterons la promesse que nous avons donné", a déclaré M. Erdogan. "Vendredi nous rencontrerons le président, nous ferons ce que notre promesse nécessite".

C'est le Parlement turc qui doit ratifier l'adhésion de la Finlande à l'Otan, présentée conjointement avec la Suède en mai 2022.

Aucune date n'est connue, la question restant de savoir si le vote aura lieu avant ou après les élections turques du 14 mai.

Même si la Hongrie doit aussi ratifier, un feu vert de la Turquie à Helsinki laisse la voie grande ouverte à la Finlande pour entrer dans l'Otan. Pays frontalier de la Russie, le pays nordique avait été contraint à la neutralité par Moscou après la Deuxième guerre mondiale, avant de devenir non aligné militairement à la fin de la Guerre froide.

Les choses sont en revanche beaucoup plus compliquées pour la Suède, qui concentre les objections d'Ankara.

La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des "terroristes" kurdes qui vivent en Suède.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait reconnu mardi que la probabilité que la Finlande entre dans l'Otan avant la Suède avait augmenté ces dernières semaines.

Tout en gardant l'espoir de boucler rapidement l'entrée de Stockholm avant le prochain sommet de l'Otan, en juillet à Vilnius.

Jusque-là inenvisageables politiquement, les candidatures de la Suède et de la Finlande sont une conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, signe d'une menace majeur de Moscou pour la sécurité européenne selon les deux pays.


La Russie est un «Etat terroriste», accuse Kiev devant la CIJ

Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne à Kiev le 6 juin 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense sur la situation à la centrale nucléaire de Kakhovka, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP PHOTO / SERVICE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENCE UKRAINIENNE)
Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne à Kiev le 6 juin 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense sur la situation à la centrale nucléaire de Kakhovka, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP PHOTO / SERVICE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENCE UKRAINIENNE)
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  • Les deux pays présentent cette semaine leurs arguments aux juges dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir soutenu les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine depuis 2014
  • Ce soutien, bafouant le droit international, a été un signe avant-coureur de l'invasion de février 2022, selon la délégation ukrainienne

LA HAYE : L'Ukraine a qualifié mardi la Russie d'"Etat terroriste" devant la Cour internationale de justice (CIJ), l'accusant notamment d'avoir détruit un important barrage.

Les deux pays présentent cette semaine leurs arguments aux juges dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir soutenu les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine depuis 2014.

Ce soutien, bafouant le droit international, a été un signe avant-coureur de l'invasion de février 2022, selon la délégation ukrainienne.

"La Russie ne peut pas nous vaincre sur le champ de bataille, alors elle cible les infrastructures civiles pour essayer de nous réduire à la soumission", a lâché le représentant ukrainien Anton Korynevych devant la plus haute juridiction de l'ONU.

"Rien qu'aujourd'hui, la Russie a fait sauter un barrage majeur situé à Nova Kakhovka", a-t-il poursuivi.

"Les actions de la Russie sont les actions d'un Etat terroriste, d'un agresseur", qui ne sont "pas apparues de nulle part", a-t-il ajouté.

"Elles sont le résultat tragique mais logique de la situation que nous avons portée à l'attention de cette cour en 2017", lorsque l'Ukraine a déposé sa requête.

La Russie nie avoir financé ou soutenu les rebelles et, aujourd'hui, Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine.

Eradication culturelle

L'Ukraine allègue dans cette affaire portée devant la CIJ en 2017 que la Russie a enfreint les conventions de l'ONU sur le financement du terrorisme et sur les discriminations raciales et demande des dédommagements pour des attaques des rebelles séparatistes.

Le conflit avec les séparatistes prorusses a fait près de 13 000 morts depuis son déclenchement début 2014, un mois après l'éviction du président prorusse Viktor Ianoukovitch suivie de l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée.

Parmi les victimes figurent les 298 personnes tuées dans la destruction par un missile de fabrication russe de l'avion du vol MH17 de Malaysia Airlines en juillet 2014.

Kiev a déposé une autre requête devant la CIJ à la suite de l'invasion de 2022, accusant Moscou de planifier un génocide. La CIJ a dans cette affaire ordonné à la Russie de suspendre son offensive.

Mais, selon l'Ukraine, le mépris de Moscou pour le droit international ne date pas de l'année dernière.

"À partir de 2014, la Russie a illégalement occupé la Crimée, puis s'est engagée dans une campagne d'éradication culturelle, visant les Ukrainiens de souche et les Tatars de Crimée", a martelé M. Korynevych.

Avec son invasion, Moscou "essaie maintenant de nous effacer complètement de la carte", a-t-il lancé.

Les avocats de la Russie s'adresseront jeudi à la CIJ, créée après la Deuxième Guerre mondiale pour régler les différends entre les Etats membres de l'ONU. D'autres audiences sont prévues pour la semaine prochaine.

Exemple tragique

Un tribunal néerlandais a condamné par contumace l'année dernière deux Russes et un séparatiste ukrainien à des peines d'emprisonnement à perpétuité pour la destruction du Boeing du MH17.

Des responsables russes se sont rendus "coupables de financement du terrorisme" en fournissant le missile, en sachant que les rebelles l'utiliseraient pour abattre un avion, a estimé la délégation ukrainienne devant la CIJ.

Ce drame est "un autre exemple tragique des conséquences de la non-coopération totale de la Russie" dans le cadre de la convention de l'ONU contre le terrorisme, a lancé l'avocat David Zionts.

La Russie a également fourni aux rebelles des systèmes lance-roquettes utilisés contre des civils dans l'est de l'Ukraine en 2015, a relevé l'avocate Marney Cheek.

Rendre un jugement dans cette affaire pourrait prendre des années. Pendant ce temps, la Russie fait face à une série d'actions en justice à La Haye. La Cour pénale internationale (CPI) a émis en mars un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.


La Chine et les Etats-Unis ont eu de «franches» discussions à Pékin

Le secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink, s'exprime lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 8 décembre 2021 à Washington, DC. (AFP).
Le secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink, s'exprime lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 8 décembre 2021 à Washington, DC. (AFP).
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  • Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink, était dans la capitale chinoise ces derniers jours en compagnie de Sarah Beran, conseillère du président Joe Biden pour les affaires chinoises et taïwanaises
  • Les deux représentants américains ont rencontré lundi un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et se sont entretenus avec Yang Tao, le directeur pour l'Amérique du Nord et l'Océanie au sein du ministère

PEKIN : De hauts diplomates chinois et américains ont eu à Pékin des discussions "franches" et "constructives" sur la manière d'améliorer les relations bilatérales, abîmées par d'innombrables différends, a indiqué mardi le ministère chinois des Affaires étrangères.

Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink, était dans la capitale chinoise ces derniers jours en compagnie de Sarah Beran, conseillère du président Joe Biden pour les affaires chinoises et taïwanaises.

Les deux représentants américains ont rencontré lundi un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et se sont entretenus avec Yang Tao, le directeur pour l'Amérique du Nord et l'Océanie au sein du ministère.

"Les deux parties ont eu une communication franche, constructive et productive sur l'amélioration des relations sino-américaines et sur la gestion adéquate des différends", a indiqué le ministère.

"La Chine a explicité sa position solennelle sur Taïwan", principal point d'achoppement entre les deux pays, indique le communiqué qui précise que "les deux parties sont convenues de poursuivre leur communication".

La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Pékin dit espérer une "réunification" pacifique avec l'île mais n'exclut pas l'emploi de la force.

La Chine et les Etats-Unis s'opposent sur nombre d'autres dossiers, comme la domination dans le secteur des nouvelles technologies, le traitement des musulmans ouïghours, le commerce, Hong Kong ou encore la mer de Chine méridionale.

L'entretien de lundi était "franc et productif" et s'inscrit dans le cadre des "efforts continus visant à maintenir des lignes de communication ouvertes", a indiqué le département d'Etat américain.

"Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les relations bilatérales, les questions liées au détroit (de Taïwan), les canaux de communication et d'autres sujets", a-t-il souligné.

Les responsables américains ont également "indiqué clairement que les Etats-Unis se battraient vigoureusement et défendraient les intérêts et les valeurs des Etats-Unis", selon le communiqué.

Deux incidents impliquant des navires et avions militaires chinois et américains ont eu lieu ces derniers jours, l'un au-dessus de la mer de Chine méridionale et l'autre dans le détroit de Taïwan.

La Maison Blanche a estimé lundi que les manoeuvres chinoises pour perturber et éloigner l'appareil et le navire américains étaient "agressives". Pékin avait dénoncé des provocations de la part des Etats-Unis.


Le pape François a passé des examens dans un hôpital de Rome

Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
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  • «Ce matin, le pape François s'est rendu à la polyclinique Gemelli pour subir des tests cliniques et est rentré au Vatican avant midi», a indiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni
  • Dès le milieu de matinée, plusieurs médias italiens avait rapporté que le pape s'était rendu pendant une quarantaine de minutes à la Polyclinique Gemelli avant de rejoindre la résidence Sainte-Marthe où il vit au Vatican

ROME : Le pape François, 86 ans, a passé des examens mardi matin à l'hôpital Gemelli de Rome, deux mois après une hospitalisation pour une pneumonie, a annoncé le Vatican.

"Ce matin, le pape François s'est rendu à la polyclinique Gemelli pour subir des tests cliniques et est rentré au Vatican avant midi", a indiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans un communiqué envoyé peu avant 14H30.

Dès le milieu de matinée, plusieurs médias italiens avait rapporté que le pape s'était rendu pendant une quarantaine de minutes à la Polyclinique Gemelli avant de rejoindre la résidence Sainte-Marthe où il vit au Vatican.

Fin mars, François avait déjà été soigné pendant trois jours dans cet établissement pour une infection respiratoire.

Le Vatican avait annoncé que le pape se rendait à l'hôpital pour des examens programmés, avant d'admettre qu'il avait éprouvé des difficultés à respirer et souffrait d'une infection nécessitant un traitement antibiotique.

Le pape François a confié il y a deux semaines lors d'une interview avec la télévision hispanophone Telemundo que cette "pneumonie" avait été traitée "à temps". "Si on avait attendu quelques heures de plus, ça aurait été bien plus grave", a-t-il affirmé.

Quant à ses douleurs au genou, qui l'obligent à se déplacer en fauteuil roulant ou à l'aide d'une canne, il a indiqué se sentir "beaucoup mieux". "Certains jours sont plus douloureux que d'autres, comme aujourd'hui, mais cela fait partie de la récupération", a-t-il affirmé.

Trois voyages prévus

Le pape, dont la santé apparaît de plus en plus fragile, avait également annulé ses rendez-vous le 26 mai en raison d'un état fiévreux, qui n'avait cependant pas nécessité d'hospitalisation. Il avait repris ses activités le lendemain.

En juillet 2021, l'évêque de Rome avait déjà été hospitalisé une dizaine de jours pour une lourde opération du côlon. Il affirme avoir gardé des "séquelles" de l'anesthésie, qui l'ont poussé à écarter jusqu'ici une intervention chirurgicale au genou.

La santé de Jorge Bergoglio, élu en 2013, alimente régulièrement les spéculations sur l'éventualité d'une renonciation à sa charge et sa succession.

Il a déclaré à plusieurs reprises qu'il envisagerait de démissionner -- comme son prédécesseur Benoît XVI, décédé en décembre -- si sa santé venait à faiblir, mais il a affirmé récemment que ce n'était pas d'actualité.

Malgré ces rebondissements, François continue de voyager: le Vatican a publié mardi le programme de sa visite au Portugal du 2 au 6 août, à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui verra le souverain pontife se rendre à Lisbonne et au sanctuaire marial de Fatima.

Le pape doit également se rendre en Mongolie début septembre, ainsi qu'à Marseille le 23 septembre.