Retraites: Perturbations dans les transports, l'énergie, la collecte des déchets à Paris

Un manifestant grimpe sur un feu de circulation lors d'une manifestation sur la place de la Concorde à Paris (Photo, AFP).
Un manifestant grimpe sur un feu de circulation lors d'une manifestation sur la place de la Concorde à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

Retraites: Perturbations dans les transports, l'énergie, la collecte des déchets à Paris

  • La plupart des raffineries françaises étaient encore en grève jeudi
  • Selon la SNCF il n'y aura toujours aucun train de nuit et un TER sur deux en moyenne nationale

PARIS: La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit jeudi, notamment dans les transports, les ports, le gaz et l'électricité, alors que le gouvernement a choisi le passage en force, via le 49.3, du projet contesté d'Emmanuel Macron.

Trafic aérien et ferroviaire perturbé
Le trafic doit s'améliorer à la SNCF, mais il restera perturbé vendredi avec, comme jeudi, deux TGV sur trois.

Le taux de grévistes dans le groupe de transport s'établissait jeudi matin à 6%: 36% chez les conducteurs, 16% chez les contrôleurs, 11% chez les aiguilleurs, 5% chez les agents du matériel, équipement et commercial, selon une source syndicale.

Selon la SNCF il n'y aura toujours aucun train de nuit et un TER sur deux en moyenne nationale. En région parisienne le trafic restera dégradé sur la ligne R mais il s'améliorera sur le RER D.

La RATP attend un trafic quasiment normal sur le RER A et deux trains sur trois sur sa partie du RER B, contre la moitié des trains sur la partie SNCF.

La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 20% de leurs vols à Paris-Orly, en raison d'une grève des contrôleurs aériens.

Dégradations et violences à Rennes et Nantes

"Un rassemblement sauvage de 700 jeunes, dont une centaine d'ultra, dégradent actuellement la ville", a indiqué dans la soirée la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Vers 19H00, plusieurs centaines de jeunes s'étaient rassemblés place Sainte-Anne dans le centre historique et avaient commencé à allumer des feux. Des forces de l'ordre ont tenté de les éteindre et ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, a constaté un journaliste de l'AFP.

Extrêmement mobiles, les manifestants ont allumé plusieurs feux, dégradé du mobilier urbain et un hôtel, et utilisé des mortiers d'artifice.

Raffineries en grève, Feyzin flanche
La plupart des raffineries françaises étaient encore en grève jeudi, celle-ci étant "reconduite chez TotalEnergies à la raffinerie de La Mède, à Donges et sur le dépôt de Flandres", a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordonnateur CGT pour le groupe.

Mais les grévistes sont réticents à mettre les sites totalement à l'arrêt, les stocks étant quasiment pleins, car l'opération est techniquement délicate et le processus de redémarrage long.

Si bien que quelques expéditions de carburant ont repris partiellement ces derniers jours à la raffinerie de Normandie.

Si la grève est très suivie à Donges et à Flandres avec respectivement 80% et 100% de grévistes sur le quart du matin, la mobilisation fléchissait en revanche à la raffinerie de Feyzin où les grévistes n’étaient "pas assez nombreux pour bloquer les expéditions" jeudi, selon Hakim Bellouz, de FO. Sur la production (raffinage et pétrochimie), "les débits sont réduits", a-t-il ajouté.

À Donges par ailleurs, le dépôt de carburant SFDM appartenant à l'État, situé sur une partie du port, était bloqué par des barricades.

Au Havre, la Compagnie industrielle maritime (CIM), qui alimente en carburants la raffinerie de Normandie (Total), celle de Gravenchon (Exxon) ainsi que les aéroports parisiens, est bloquée depuis jeudi jusqu'à dimanche matin, contre la réforme des retraites et pour le pouvoir d'achat, selon la CGT.

Tensions dans le gaz
La CGT Énergie a lancé un "ultimatum" à Storengy, filiale d'Engie, pour qu'elle mette en œuvre une importante et rare baisse de pression dans les réseaux de gaz, sans quoi les grévistes s'en chargeront, ce qui pourrait priver de gaz des centrales et certains clients industriels. Une demande refusée par la direction.

Certains sites du groupe connaissent "des perturbations opérationnelles, sans impact à ce stade sur la sécurité d'approvisionnement", a indiqué Engie à l'AFP mercredi soir.

Baisses de production et coupures dans l'électricité
Les grévistes d'EDF ont procédé encore jeudi matin à de fortes baisses de production.

La CGT Énergie a revendiqué 17.000 MW de baisse de charge, soit l’équivalent de quelque 12 à 17 réacteurs nucléaires. "A 08h00, la baisse de charge sur l'ensemble des moyens de production était de 8.760 MW", a indiqué la direction d'EDF, dont une large part dans les centrales hydroélectriques.

Les réacteurs nucléaires français produisent entre 900 et 1.450 MW d'électricité.

Des coupures ont été revendiquées par la CGT : 32.000 foyers impactés dans les Ardennes dans les villes de Sedan, Rethel et Vouziers, à partir de 6h00, selon le distributeur Enedis. Le courant a été rétabli à 11h30.

En Occitanie, des militants CGT ont investi des postes électriques gérant des lignes entre la France d'un côté, l'Espagne et Andorre de l'autre, mais sans perte d'interconnexion.

Au poste de Pragnères (Hautes-Pyrénées), quelque 300 personnes, selon le syndicat, ont coupé la ligne reliant l'Espagne à la France entre la fin de matinée et le début de l'après-midi, selon des sources concordantes.

De même, en Ariège, le poste de l'Hospitalet gérant la ligne entre Andorre et la France a été investi par des grévistes et était toujours occupé, aux alentours de 14h30 selon la RTE qui ajoutait que ça ne générait "aucune perturbation".

Poubelles à Paris: déblocage d'un dépôt par la police
À Paris jeudi matin, 9.400 tonnes de déchets n'avaient pu être ramassées, selon la mairie. Une augmentation brutale par rapport à la veille (7.600 tonnes).

La mairie a refusé de réquisitionner des éboueurs mais, sommée de donner la liste de ses agents pouvant être réquisitionnés, elle a envoyé jeudi matin la liste de ses 4.000 agents affectés au nettoyage de la voie publique et au ramassage des déchets.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a dit jeudi qu'il devrait signer les réquisitions.

Par ailleurs, les forces de l'ordre ont débloqué jeudi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) un dépôt géré par Pizzorno Environnement, qui collecte les ordures du 15e arrondissement de Paris notamment. Une intervention consécutive à une décision mercredi du tribunal de Créteil, saisi par Pizzorno Environnement.

Ports morts
Les ports de Nantes-Saint-Nazaire, mais aussi ceux de Brest, du Havre et de Calais, étaient à l'arrêt jeudi dans le cadre de la journée "ports morts" lancée par la CGT, selon le syndicat et les préfectures.

À Brest, une cinquantaine de grévistes, des travailleurs portuaires et dockers, se trouvaient sur place, a constaté l'AFP. Trois conteneurs bloquaient la voie d'accès au port.

Au Havre, les accès aux terminaux portuaires étaient bloqués depuis 6h00, par des camions, grues, feux de pneus et de palettes, selon la fédération CGT des ports et docks (FNPD).

À Calais, les grévistes empêchaient camions et véhicules particuliers d'accéder aux ferries pour le Royaume-Uni, selon la CGT. Des camions étaient immobilisés sur plusieurs kilomètres dans des zones de délestage le long des routes menant au port.

Transport maritime et fluvial
Depuis lundi, la grève impacte les traversées de la compagnie de ferries Corsica Linea, contrainte d'annuler plusieurs traversées de Marseille vers la Corse et de reporter une traversée vers Alger, prévue mardi et qui pourrait finalement avoir lieu vendredi.

Dans l'est, c'est la navigation fluviale sur le Rhin qui est ralentie en raison d'un mouvement des salariés CGT à l'écluse d'Ottmarsheim, près de Mulhouse.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.


Des socialistes au RN, Lecornu reçoit ses opposants avant une grande journée d'action

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025.  (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu entame une série de réunions avec les oppositions avant une grande journée de mobilisation, dans un climat tendu marqué par les revendications sociales et les divergences sur le plan de redressement budgétaire

PARIS: Sébastien Lecornu reçoit mercredi ses opposants politiques, à la veille d'une journée importante de mobilisation sociale, sans grande marge de manœuvre pour discuter, au vu des lignes rouges qu'ils posent et des menaces de censure.

Tous les dirigeants de gauche - à l'exception de La France insoumise qui a refusé l'invitation -  ainsi que ceux du Rassemblement national vont défiler dans le bureau du nouveau Premier ministre, à commencer par les socialistes à 09H30.

Sébastien Lecornu a déjà échangé la semaine dernière avec les responsables du "socle commun" de la droite et du centre, ainsi que les syndicats et le patronat.

"Le premier qui doit bouger, c'est le gouvernement", a estimé pour sa part le président du groupe des députés Liot Laurent Panifous, reçu mardi, ajoutant que "le sujet des retraites ne peut pas être renvoyé uniquement à 2027".

François Bayrou avait obtenu la mansuétude du PS sur le budget 2025 en ouvrant un "conclave" sur la réforme des retraites, qui s'est soldé par un échec. Puis il a présenté à la mi-juillet un sévère plan de redressement des finances publiques qui a fait hurler toutes les oppositions.

Mercredi, "ça va être un round d'observation. La veille des grosses manifs, on sera dur, exigeant. Ce qui se joue ce n'est pas au premier chef un sujet budgétaire", mais un "sujet démocratique" car ce sont les "battus qui gouvernent", anticipe un responsable socialiste.

- Gestes -

Ces entretiens ont lieu sous la pression de la rue, alors qu'une mobilisation massive est attendue jeudi, de l'ordre de celles contre la réforme des retraites en 2023. Les syndicats contestent notamment les mesures budgétaires "brutales" de François Bayrou.

Avant d'entamer les discussions, Sébastien Lecornu a fait plusieurs gestes en direction de la gauche et de l'opinion: retrait de la proposition impopulaire de supprimer deux jours fériés, et promesse de ne pas rouvrir le conclave sur les retraites.

Il a aussi consacré son premier déplacement samedi à l'accès aux soins, avant d'annoncer la suppression très symbolique, dès l'an prochain, des avantages restants octroyés aux ex-Premiers ministres.

Les socialistes ont eux posé leurs conditions dès dimanche face aux offres appuyées de dialogue du Premier ministre.

Ils considèrent que le plan Bayrou "ne doit pas servir de base de discussion", alors que Sébastien Lecornu a l'intention d'en faire un point de départ, puis de mettre les parlementaires devant leur responsabilité pour l'amender.

- "Rupture" -

Mercredi, les socialistes viendront avec en main un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

Parmi elles, la création d'une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros - la fameuse taxe Zucman, qui enflamme ce débat budgétaire - à laquelle 86% des sondés sont favorables, dont 92% des sympathisants Renaissance et 89% des sympathisants LR.

Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant que se posaient "des questions de justice fiscale".

La taxe Zucman, "c'est une connerie, mais ils vont la faire quand même parce que ça permet d'obtenir un accord de non-censure" avec la gauche, a de son côté prédit mardi Marine Le Pen, sans pour autant fermer la porte à une mise à contribution des plus fortunés.

"Si la rupture consiste à un retour aux sources socialistes du macronisme, c'est contraire à l'aspiration majoritaire du pays", a également mis en garde la cheffe des députés RN, attendue à 16H00 à Matignon avec Jordan Bardella.

Un avertissement auquel le patron des députés LR Laurent Wauquiez a fait écho mardi en dénonçant "la pression du PS", craignant qu'il "n'y ait plus rien sur l'immigration, la sécurité ou l'assistanat" dans le budget.

Autre point au cœur des discussions, le niveau de freinage des dépenses. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à chercher un accord autour "de 35 à 36 milliards" d'euros d'économies, soit moins que les 44 milliards initialement prévus par François Bayrou, mais plus que les 21,7 milliards du PS.

"Les socialistes donnent l'air d'être déterminés et de poser des conditions mais c'est un moyen de rentrer dans les négociations", estime Manuel Bompard, coordinateur de LFI, grinçant sur la politique des "petits pas" du PS, au détriment des "grands soirs".