Au Maghreb, les Libyens aussi veulent mettre leur couscous à l'honneur

Des chefs préparent une grande assiette de couscous lors d'un événement célébrant la Journée du couscous libyen dans la ville de Qasr al-Haj, à environ 130 kilomètres de la capitale Tripoli, le 10 mars 2022. (Photo de Mahmud Turkia / AFP)
Des chefs préparent une grande assiette de couscous lors d'un événement célébrant la Journée du couscous libyen dans la ville de Qasr al-Haj, à environ 130 kilomètres de la capitale Tripoli, le 10 mars 2022. (Photo de Mahmud Turkia / AFP)
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Au Maghreb, les Libyens aussi veulent mettre leur couscous à l'honneur

  • Sur le site du théâtre antique romain de Sabratha, à environ 70 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, des dizaines de cuisiniers s'activent: dans quelques heures, ils présenteront au public un couscous géant
  • La Libye est le seul pays du Maghreb ne figurant pas dans les traditions du couscous inscrites depuis 2020 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

SABRATHA: Plat du Maghreb associé au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie, le couscous est aussi une affaire libyenne. Après un demi-siècle de dictature et de chaos, les Libyens aspirent à une reconnaissance internationale pour leur patrimoine gastronomique et culturel.

Sur le site du théâtre antique romain de Sabratha, à environ 70 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, des dizaines de cuisiniers s'activent: dans quelques heures, ils présenteront au public un couscous géant, spécialité berbère cuisinée dans toute l'Afrique du Nord.

"Je n'ai pas dormi de la nuit", confie à l'AFP l'un des marmitons, se reposant quelques minutes sur une chaise de jardin, un grand sourire fatigué sur le visage.

Dans d'immenses faitouts en inox, d'autres continuent de remuer la semoule rougie par la sauce tomate et entassent les ingrédients déjà prêts dans de grandes assiettes recouvertes de papier d'aluminium.

Sur un plat de quatre mètres de diamètre, on verse ensuite les près de 2.400 kilogrammes de semoule, de viande de mouton, de potiron, et, surtout, de l'incontournable "bossla", ces oignons confits au beurre clarifié.

Les familles se rassemblent joyeusement autour du plat géant, gardé par des policiers, pendant que des jeunes filment la scène avec leurs téléphones.

Portant un manteau noir et un voile rouge, Ahlam Fakhri, venue de Tripoli, se réjouit de voir les Libyens se réunir, dans un contexte de tensions politiques et après les violences armées ayant suivi la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

"Je viens d'un village connu pour son couscous, qu'on peut sentir à des kilomètres à la ronde", vante cette femme médecin qui a beaucoup voyagé.

«Patrimoine pas protégé»

"Tout le Maghreb est réputé pour son couscous, qui nous distingue de l'Orient arabe", s'enorgueillit-elle: "C'est une partie de notre identité, de notre culture, de notre patrimoine et nous en sommes fiers".

Pourtant, la Libye est le seul pays du Maghreb ne figurant pas dans les traditions du couscous inscrites depuis 2020 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. La raison: l'Etat n'a pas adhéré à cette convention onusienne.

Alors sur le terrain, la société civile se mobilise à travers diverses initiatives pour faire "avancer le dossier en mettant la pression" sur les autorités, embourbées dans une grave crise politique dans ce pays divisé entre camps rivaux.

Avec son association destinée à soutenir le tourisme et préserver le patrimoine, Ali Messaoud Al-Ftimi organise chaque année un couscous géant sur un site historique, pour faire passer "un message au Parlement".

"Adhérer à cette convention ne permettra pas uniquement de préserver le couscous, la Libye est riche en culture et patrimoine et ce patrimoine n'est pas protégé", regrette le militant associatif de 54 ans.

Le couscous géant, comme la journée nationale des vêtements traditionnels et d'autres initiatives, est le fruit "d'un élan populaire", dit-il, espérant que les parlementaires ratifieront la convention internationale "dans un avenir proche".

«Plus qu'un plat»

La Libye pourrait ainsi rejoindre la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie sur le dossier du couscous "car une inscription ne signifie pas la propriété ou l'exclusivité" définitive par un ou plusieurs pays, assure l'Unesco.

A Tripoli, Monira Zwait dit l'espérer de tout son coeur. Cette cheffe de 43 ans a ouvert son propre restaurant dans la capitale, partageant sur Facebook et YouTube ses créations pâtissières inspirées des tendances actuelles. Mais le couscous reste une "ligne rouge": elle respecte scrupuleusement la recette traditionnelle.

Des broderies dorées libyennes sur son uniforme blanc de cheffe, elle prépare son mets préféré en versant une pincée de sel, un peu de piment en poudre et une petite touche de cannelle qui laissera un arrière-goût de friandise.

"Le couscous n'est pas qu'un plat qu'on mange, c'est le miroir d'une civilisation et d'un savoir- faire transmis de génération en génération", insiste Monira Zwait, initiée très jeune par sa mère.

Très attachée au patrimoine, elle le défend de la manière "la plus simple", en continuant de cuisiner les plats traditionnels. La nourriture "parle à tout le monde", dit-elle, car elle nous renvoie à une expérience "à la fois collective et intime".


Le Paraguay soutient la candidature de l'Arabie saoudite à l'organisation de l'Exposition universelle de 2030

Le président Santiago Peña Palacios, à gauche, rencontre le ministre d'État saoudien aux affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, en marge de l'AGNU78 à New York. (X : KSAMofaEN)
Le président Santiago Peña Palacios, à gauche, rencontre le ministre d'État saoudien aux affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, en marge de l'AGNU78 à New York. (X : KSAMofaEN)
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  • Le président Santiago Peña Palacios a annoncé le soutien de son pays en marge de l'AGNU78
  • La possible Expo 2030 de Riyad promet de devenir la « première exposition respectueuse de l'environnement dont les émissions de carbone seront nulles »

RIYAD : Le Paraguay a apporté son soutien à la candidature de l'Arabie saoudite pour l'organisation de l'Exposition universelle 2030, rejoignant ainsi la liste croissante des pays qui l’appuient, a déclaré tôt samedi le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Le président Santiago Peña Palacios a annoncé la position de son pays à l'issue d'une réunion avec le ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, en marge de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Le président Palacios a souligné que ce soutien est le résultat des relations privilégiées entre les deux pays », indique le communiqué du ministère publié sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter.

Le ministre Al-Jubeir a, à son tour, transmis les remerciements du Royaume pour le soutien du Paraguay.

Riyad est en concurrence avec Rome et la ville sud-coréenne de Busan pour accueillir l'exposition universelle de 2020.

Les États membres du Bureau international des expositions (BIE), basé à Paris, choisiront le pays hôte de l'exposition universelle de 2030 lors de leur 173e assemblée générale en novembre.

Si le BIE choisit Riyad plutôt que Busan ou Rome, la capitale saoudienne deviendra le deuxième pays de la région MENA à accueillir un événement aussi prestigieux. Dubaï a été la première à abriter l'Expo 2020.

La possible Expo 2030 de Riyad promet de devenir la « première exposition respectueuse de l'environnement dont les émissions de carbone seront nulles ».

L'objectif d'accueillir une exposition sans émission de carbone s'aligne également sur l'engagement de Vision 2030 en faveur de l'énergie propre et de la durabilité.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: des migrants syriens secourus par l'armée après un naufrage

L'armée libanaise a secouru samedi 27 migrants syriens après le naufrage de leur embarcation de fortune en Méditerranée orientale, dans le nord du Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué. (AFP)
L'armée libanaise a secouru samedi 27 migrants syriens après le naufrage de leur embarcation de fortune en Méditerranée orientale, dans le nord du Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué. (AFP)
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  • Les migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe depuis le Liban se dirigent en règle générale vers l'île de Chypre, située à quelque 175 kilomètres des côtes libanaises
  • Lors de leur interrogatoire, des Syriens ont déclaré avoir payé de 5 000 à 7 000 dollars par personne pour migrer vers l'Europe

BEYROUTH: L'armée libanaise a secouru samedi 27 migrants syriens après le naufrage de leur embarcation de fortune en Méditerranée orientale, dans le nord du Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La marine libanaise, avec le soutien de la défense civile, "a secouru 27 clandestins à bord d'un canot pneumatique qui coulait au large de Chekka", selon la même source. Ils étaient tous syriens, a précisé à l'AFP un responsable de l'armée.

Les migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe depuis le Liban se dirigent en règle générale vers l'île de Chypre, située à quelque 175 kilomètres des côtes libanaises.

Par ailleurs, la police a annoncé samedi avoir arrêté un passeur libanais et 42 ressortissants syriens. L'homme était au volant d'une camionnette "remplie de Syriens", selon la police.

Le suspect a avoué qu'il envisageait de les faire passer clandestinement par bateau à Chypre, a ajouté la police dans un communiqué.

Lors de leur interrogatoire, des Syriens ont déclaré avoir payé de 5 000 à 7 000 dollars par personne pour migrer vers l'Europe via Chypre, ajoute le communiqué.

"Nous avons essayé de les arrêter avant qu'ils ne partent par la mer", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire, sous couvert d'anonymat.

Jeudi, l'armée libanaise a indiqué avoir empêché 1 000 passages illégaux via la frontière poreuse avec la Syrie cette semaine.

Le Liban a le ratio le plus élevé de réfugiés par habitant au monde, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), avec près de deux millions de Syriens sur son sol d'après les estimations officielles. Près de 830 000 d'entre eux sont enregistrés auprès de l'ONU.

L'économie libanaise s'est effondrée fin 2019, poussant à l'exode de nombreux migrants -- des Libanais rejoignant les Syriens et les réfugiés palestiniens dans leurs périlleux voyages vers l'Europe.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.


La négociation est un art qui se travaille

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  • Une bonne négociation aide à faire la différence, promouvoir un point de vue, convaincre les autres parties, créer de la valeur, prévenir les tensions et résoudre les conflits
  • Une bonne négociation aide à faire la différence, promouvoir un point de vue, convaincre les autres parties, créer de la valeur, prévenir les tensions et résoudre les conflits

RIYAD : La Fédération des Chambres de Commerce saoudiennes en collaboration avec le Conseil d’affaires franco-saoudien a organisé à Riyad le 19 septembre dernier, une journée de formation consacrée exclusivement au thème de la négociation : « Négociation et établissement de partenariats : un ensemble stratégique de compétences en leadership » sous la direction de Monsieur Aurélien Colson.

Aurélien Colson est professeur associé de science politique à l’ESSEC, École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales où il dirige l’Institut de Recherche et d’Enseignement sur la Négociation, IRENÉ.

Durant cette journée d’études, le professeur Aurélien Colson a mis l’accent sur les principes fondamentaux d’une négociation dans l’établissement de partenariats avec des partenaires commerciaux, des autorités publiques ou avec d’autres entités.

Mr Guillaume Rebiere, directeur administratif du Conseil d’affaires franco-saoudien a déclaré au micro d’Arab News en français : « Le but de cette journée de formation, c’est d’aider les chefs d’entreprises à développer leurs compétences. Le marché saoudien s’ouvre, il y a de plus en plus d’investisseurs étrangers en Arabie Saoudite. Aujourd’hui, il y a 160 filiales d’entreprises françaises dans le pays, ce qui représente un chiffre important avec en plus des entreprises qui sont à la pointe dans leur secteur et qui cherchent aussi à localiser la production ici dans le pays. »     

Monsieur Colson affirme que négocier requiert des compétences en leadership et qu’une négociation efficace repose sur des méthodes et des outils qui peuvent être appris.

Une bonne négociation aide à faire la différence, promouvoir un point de vue, convaincre les autres parties, créer de la valeur, prévenir les tensions et résoudre les conflits.   

Savoir écouter son interlocuteur est avant tout une preuve de respect et permet de créer une relation de confiance entre les interlocuteurs. Les deux parties doivent se sentir reconnues, appréciées et conscientes de la compréhension des points de vue dans la recherche de solutions.

Il est aussi indispensable d’établir et d’organiser un processus de travail méthodique, respecter le temps et l’agenda des négociations. Il est également vivement recommandé de faire preuve de créativité, d’innovation, de réalisme, de collecter des informations sur ses partenaires, connaître la culture des personnes avec lesquelles on veut négocier, procéder à une évaluation objective avant toute prise de décision.

En conclusion, toute négociation doit être préparée en amont, en se fixant des objectifs clairs, réalistes et précis, en sachant à qui l’on s’adresse. L’argumentaire doit être structuré et hiérarchisé car de sa clarté dépend souvent la signature d’un accord. Il faut être précis sur les objectifs et avoir une connaissance pointue du sujet, prévoir des solutions alternatives qui pourront être valorisées, savoir faire des concessions, être à l’écoute, être prêt à négocier, faire fi des ultimatums, demander à son interlocuteur s’il est satisfait, et enfin être prêt à renoncer si les conditions ne sont pas source de bénéfices.