Tunisie: expulsés par la grande porte, les partis reviennent par la fenêtre du Parlement

Une photo aérienne prise le 26 mars 2023 montre une vue de la mosquée Sidi Mahrez dans le quartier de Bab Souika à Tunis, pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Une photo aérienne prise le 26 mars 2023 montre une vue de la mosquée Sidi Mahrez dans le quartier de Bab Souika à Tunis, pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 29 mars 2023

Tunisie: expulsés par la grande porte, les partis reviennent par la fenêtre du Parlement

  • Pendant le régime du parti unique (1956-1987) puis celui du parti hégémonique (1988-2011), il n’y avait guère de surprise au sujet de la composition du Parlement
  • Le 30 janvier dernier, les Tunisiens ont à l’inverse vu émerger une nouvelle Assemblée des représentants du peuple – le 16e Parlement depuis l’indépendance du pays en 1956 – qui constitue un parfait «Objet politique non identifié»

TUNIS: C’est du jamais vu dans la vie politique tunisienne. Le 30 janvier dernier, les Tunisiens ont vu émerger une nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) – le 16e Parlement depuis l’indépendance du pays en 1956 – qui constitue un parfait «Objet politique non identifié», dont on ne peut pas de prime abord décrypter la composition politique. C’est la première fois que cela arrive en Tunisie.

Pendant le régime du parti unique (1956-1987) – le Parti socialiste destourien (PSD), sous le premier président de la Tunisie, Habib Bourguiba –, puis celui du parti hégémonique (1988-2011) – le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Zine el-Abidine ben Ali –, il n’y avait guère de surprise au sujet de la composition du Parlement. Les Tunisiens avaient même fini par s’habituer à ce que ces deux formations en rafle la quasi-totalité des sièges.

La situation a changé avec la démocratisation de la vie politique, après le 14 janvier 2011. Les Parlements sont devenus beaucoup plus lisibles. Mais cette fois-ci, l’opposition ayant décidé de boycotter les élections législatives de 2022-2023, et ce scrutin s’étant déroulé selon un scrutin uninominal à deux – destiné à écarter les partis politiques –, au lieu du scrutin de liste qui prévalait jusqu’ici, il était impossible de décrypter la composition de la nouvelle ARP.

Bon nombre de Tunisiens étaient pourtant convaincus que les nouveaux députés seraient, du moins dans leur majorité, de nouveaux venus en politique et, surtout, des partisans du président Kaïs Saïed.

Depuis le 25 juillet 2021, le président Kais Saïed a tout fait pour mettre en place un nouveau régime sans les partis politiques, voire contre eux. Cela n’a pas empêché ces derniers d’être largement représentés dans la nouvelle Assemblée des représentants du peuple.  


Mais, selon une enquête du site web alqatiba.com sur l’identité politique des représentants élus en janvier, la plupart d’entre eux ne seraient pas réellement des novices. Cette enquête indique en effet que, parmi les cent cinquante-quatre députés, près de la moitié (soixante-seize) appartient à des partis politiques, tandis que trente sont des indépendants acteurs de la société civile, et trente-huit n’auraient pas d’identité politique connue. Ces données manqueraient cependant de précision et donc de fiabilité.

Un baron du régime d’avant le 14 janvier 2011 assure, sous le sceau de l’anonymat, que les Destouriens – les cadres et militants du PSD, au pouvoir sous le premier président de la Tunisie, M. Bourguiba, lequel fut renversé par M. Ben Ali, le 7 novembre 1987 – et les RCDistes – membre du RCD, le parti de Ben Ali – seraient majoritaires au sein du nouveau Parlement. Il s’agit pour bon nombre d’entre eux de vieux routiers de la politique.

Si la plupart n’ont cependant pas été identifiés comme tels, c’est parce qu’ils étaient avant 2011 des seconds couteaux de l’ancien régime, affirment des sources concordantes. L’étiquette d’indépendant sert souvent, comme on a pu le constater dans le passé et à l’occasion des dernières élections législatives, à cacher le passé.

Ces nouveaux députés venus d’un monde que le président Kaïs Saïed déteste vont-ils se positionner comme soutien ou comme opposant à celui-ci ? Pour le savoir, il va falloir non seulement attendre la constitution des groupes parlementaires et analyser leur discours mais aussi guetter leurs actes, et plus particulièrement la manière dont ils vont voter les initiatives et les projets de lois qui leur seront présentés par le président.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Short Url
  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Short Url
  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.