Le FMI valide 15 mds USD d'aide pour l'Ukraine, dans un grand plan de 115 mds USD

Le FMI assure avoir pris en compte les nombreux aléas liés au conflit en cours, prévoyant notamment un scénario pessimiste "qui consiste à considérer que la guerre se prolonge jusque fin 2025, alors que notre scénario central est pour l'heure un conflit qui se prolonge jusqu'à l'été 2024". (Photo d'illustration/AFP)
Le FMI assure avoir pris en compte les nombreux aléas liés au conflit en cours, prévoyant notamment un scénario pessimiste "qui consiste à considérer que la guerre se prolonge jusque fin 2025, alors que notre scénario central est pour l'heure un conflit qui se prolonge jusqu'à l'été 2024". (Photo d'illustration/AFP)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Le FMI valide 15 mds USD d'aide pour l'Ukraine, dans un grand plan de 115 mds USD

  • Signé le 21 mars, le plan du FMI était déjà connu.  L'accord de son conseil d'administration permet à l'institution de verser la première tranche d'aide, de 2,7 milliards de dollars
  • L'objectif affirmé:  permettre de «soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne»

WASHINGTON : Avec 115 milliards de dollars d'aide internationale, dont 15,6 milliards via un plan d'aide validé vendredi par le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), les organisations internationales et soutiens de l'Ukraine ont commencé à préparer la reconstruction et l'après-conflit.

Signé le 21 mars, le plan du FMI était déjà connu.  L'accord de son conseil d'administration permet à l'institution de verser la première tranche d'aide, de 2,7 milliards de dollars.

L'objectif affirmé:  permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne" (UE), a rappelé le FMI dans un communiqué.

Mais ce soutien s'intègre dans un programme d'aide bien plus important de 115 milliards de dollars, impliquant d'autres organisations ainsi que les créanciers bilatéraux de l'Ukraine.

Une aide qui prend plusieurs formes, outre le plan du FMI: d'un côté un allègement de la dette existante de 20 milliards de dollars, de l'autre 80 milliards de la part des créanciers et autres institutions financières, qui se divisent "pour 20 milliards de dollars sous forme de dons, les 60 milliards de dollars restant prenant la forme de prêt concessionnel", a précisé un responsable du FMI.

Quand au plan d'aide du FMI, il est également garanti par les Etats qui soutiennent l'Ukraine depuis le début de l'invasion de son territoire par la Russie, en février 2022.

"L'annonce d'aujourd'hui s'intègre dans une stratégie globale soigneusement construite en collaboration avec les autorités ukrainiennes. La première étape était le financement d'urgence accordé l'année dernière", a détaillé Gavin Gray, le chef de mission sur place, lors d'un point de presse en distanciel.

Le nouveau plan doit permettre dans un premier temps d'aider le gouvernement ukrainien à garantir un "budget solide pour 2023" en permettant de renforcer les ressources fiscales de l'Etat, tout en aidant à limiter l'inflation.

La seconde étape visera à réaliser les réformes structurelles nécessaires "afin de garantir la stabilité macro-économique et soutenir la reprise et la reconstruction après-guerre".

Garanties pour l'avenir

Le FMI assure par ailleurs avoir pris en compte les nombreux aléas liés au conflit en cours, prévoyant notamment un scénario pessimiste "qui consiste à considérer que la guerre se prolonge jusque fin 2025, alors que notre scénario central est pour l'heure un conflit qui se prolonge jusqu'à l'été 2024".

Dans ces conditions, les prêts seraient prolongés et des financements supplémentaires pourraient être envisagés de manière à permettre au pays de prendre en compte les destructions et effets supplémentaires sur l'économie qu'une prolongation du conflit entraînerait nécessairement.

Le Fonds a par ailleurs cherché à rassurer quant à la capacité du gouvernement ukrainien de respecter ses engagements, alors que le pays n'a jusqu'ici jamais été en mesure de rembourser les sommes que le FMI avait pu lui prêter.

"Si vous comparez l'Ukraine aujourd'hui et en 2014 (date du précédent programme, NDLR), il y a eu de nombreuses réformes structurelles de menées. Cela concerne notamment la banque centrale ou les agences anti-corruption. Ces aspects font partie de ceux sur lesquels nous entendons continuer à travailler avec les autorités, elles s'y sont aussi engagées auprès de la Commission européenne", assure un responsable du FMI.

L'Ukraine a bénéficié d'un soutien important depuis le début du conflit, le 24 février 2022, tant de la Banque mondiale, qui lui a d'ores et déjà accordé plus de 20 milliards de dollars, sous forme de prêts ou de dons, que des Etats-Unis, qui lui ont apporté plus de 110 milliards de dollars en intégrant le soutien militaire.

Une part importante de ces fonds a permis de maintenir les services publics à flot et de payer les salaires des fonctionnaires, ainsi que d'assurer la prise en charge des déplacés internes.

Le pays a connu une véritable saignée en terme de richesse nationale en 2022, avec une chute de plus de 30% de son PIB mais le FMI table sur une reprise partielle et graduelle dès cette année, estimant que, selon les scénarios, l'économie ukrainienne devrait se situer entre une récession de 3% et une croissance de 1%.

L'institution prévoit une accélération en 2024 à 3,2% puis jusque 6% en 2025, et un retour en 2025 de son taux de chômage à son niveau d'avant guerre, autour de 9,8%.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.