Soudan: Lacrymogènes contre les anti-putsch pour un anniversaire sous tension

Des Soudanais participent à une manifestation dans le sud de Khartoum, le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
Des Soudanais participent à une manifestation dans le sud de Khartoum, le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Soudan: Lacrymogènes contre les anti-putsch pour un anniversaire sous tension

  • Dès le départ des cortèges, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur des centaines de manifestants à Omdourman, banlieue nord-ouest de Khartoum
  • D'autres cortèges sont sortis à Wad Madani, à 200 km au sud de Khartoum, selon des témoins sur place, ainsi qu'au Darfour

KHARTOUM: Au Soudan, les prodémocratie conspuent jeudi militaires et paramilitaires qui ont plongé le pays dans une nouvelle impasse politique, marquant l'anniversaire de deux révoltes ayant renversé des putschistes dans ce pays quasiment toujours tenu par des généraux.

Aux traditionnels "Les militaires à la caserne" et "Le peuple veut un pouvoir civil", s'est joint jeudi un nouveau mot d'ordre : "dissolution des Janjawids", ces ex-miliciens de la guerre du Darfour désormais regroupés dans les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo dit "Hemedti".

Car ce n'est plus désormais le conflit entre civils et militaires qui maintient le Soudan dans l'impasse mais la rivalité entre le chef de facto du pays depuis son putsch d'octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son second, Hemedti.

À cause de leur désaccord, la signature de l'accord de sortie de crise censé relancer la transition démocratique a de nouveau été repoussée jeudi.

En réponse, le bloc civil historique des Forces de la liberté et du changement (FLC) avait appelé à des manifestations monstres ce 6 avril qui marque deux anniversaires : ceux des révoltes de 1985 et 2019 qui ont fait tomber deux présidents putschistes.

«Où est la paix ?»

Face aux manifestants, des dizaines de blindés quadrillaient depuis mercredi la capitale, barrant les ponts menant à ses banlieues et encerclant le palais présidentiel vers lequel ont convergé les manifestants.

Dès le départ des cortèges, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur des centaines de manifestants à Omdourman, banlieue nord-ouest de Khartoum, ainsi que dans le centre de la capitale et à Port-Soudan, ville côtière de l'Est, ont rapporté des témoins à l'AFP.

D'autres cortèges sont sortis à Wad Madani, à 200 km au sud de Khartoum, selon des témoins sur place, ainsi qu'au Darfour, déchiré par une guerre qui a éclaté en 2003, où des manifestants brandissaient des pancartes : "Où est la paix ?".

"Liberté, paix et justice" répète inlassablement la rue depuis 2019, quand elle avait poussé l'armée à limoger l'un des siens, Omar el-Béchir, et à promettre de démanteler sa dictature militaro-islamiste.

"On va poursuivre notre révolution jusqu'à ce qu'on obtienne un État civil et démocratique", lance Mohanad Ahmed, manifestant de 23 ans dans le centre de Khartoum.

"On n'abandonnera pas nos rêves parce que nos frères sont morts en se battant pour eux", renchérit Nada Abderrahim, 20 ans, au milieu du cortège où de nombreuses familles brandissent les portraits des centaines de manifestants tués dans la répression depuis quatre ans.

En 2019, alors que le pays, l'un des plus pauvres au monde, entamait son retour dans le concert des nations et se lançait sur la voie de la transition démocratique après trente années de dictature, les FLC formaient même un gouvernement civil de transition, censé s'effacer lors des premières élections libres.

Rivalités

Mais le 25 octobre 2021, alors qu'approchait l'échéance de la remise du pouvoir aux civils, le général Burhane a brutalement refermé la parenthèse démocratique.

Il a mené un putsch, raflant à l'aube la quasi-totalité des ministres et responsables civils. Depuis, le Soudan n'a cessé de s'enfoncer dans le marasme politique et surtout économique, la communauté internationale ayant cessé toute aide.

Un an après, civils, militaires et paramilitaires ont repris le chemin des négociations et promis de signer le 1er avril un accord-cadre censé faire revenir le partage du pouvoir.

D'abord repoussée à jeudi, la signature a de nouveau été reportée dans la nuit "en raison de la reprise des pourparlers entre militaires", ont indiqué tard mercredi les FLC.

"Une dernière question doit encore être finalisée", ont-elles poursuivi. Selon des experts, il s'agit des modalités de l'intégration des paramilitaires des FSR aux troupes régulières.

La secrétaire d'État américaine adjointe chargée de l'Afrique Molly Phee a annoncé avoir appelé le général Daglo jeudi "pour souligner le soutien des États-Unis aux aspirations du peuple soudanais à agir maintenant pur transférer le pouvoir à un gouvernement emmené par les civils".

Lors d'une allocution pour l'anniversaire du 6 avril 1985, le général Burhane a assuré que "les parties oeuvraient désormais sans relâche pour achever les discussions".

"Le report de la signature n'a été fait que dans le but de créer un cadre solide", a-t-il affirmé, sans pour autant calmer la rue --tout comme la répression qui a fait depuis le coup d'État 125 morts, selon des médecins pro-démocratie.


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com