Soudan: L’échec annoncé de la transition d’un régime militaire à une démocratie

Le chef des forces armées soudanaises, Abdel Fattah al-Burhan, (à gauche) et son adjoint, Mohammed Hamdan Dagalo, commandant des forces de soutien rapide (Photo, AFP).
Le chef des forces armées soudanaises, Abdel Fattah al-Burhan, (à gauche) et son adjoint, Mohammed Hamdan Dagalo, commandant des forces de soutien rapide (Photo, AFP).
Des Soudanais accueillent les soldats de l'armée fidèles au chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, dans la ville de Port-Soudan sur la mer Rouge, le 16 avril 2023 (Photo, AFP).
Des Soudanais accueillent les soldats de l'armée fidèles au chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, dans la ville de Port-Soudan sur la mer Rouge, le 16 avril 2023 (Photo, AFP).
Cette image satellite prise le 17 avril 2023 par Maxar Technologies montre de la fumée s'échappant d'un bâtiment près de l'aéroport international de Khartoum (Photo, Maxar Technologies via AFP).
Cette image satellite prise le 17 avril 2023 par Maxar Technologies montre de la fumée s'échappant d'un bâtiment près de l'aéroport international de Khartoum (Photo, Maxar Technologies via AFP).
Les étals des vendeurs sont abandonnés le long d'un marché de rue au sud de Khartoum le 17 avril 2023 alors que les combats dans la capitale soudanaise ont fait rage pour un troisième jour (Photo, AFP).
Les étals des vendeurs sont abandonnés le long d'un marché de rue au sud de Khartoum le 17 avril 2023 alors que les combats dans la capitale soudanaise ont fait rage pour un troisième jour (Photo, AFP).
Cette image satellite prise le 17 avril 2023 par Maxar Technologies montre des camions de carburant détruits dans un dépôt de carburant à Khartoum, au milieu des combats entre les forces armées soudanaises et l'organisation paramilitaire des FSR (Photo, Maxar Technologies via AFP).
Cette image satellite prise le 17 avril 2023 par Maxar Technologies montre des camions de carburant détruits dans un dépôt de carburant à Khartoum, au milieu des combats entre les forces armées soudanaises et l'organisation paramilitaire des FSR (Photo, Maxar Technologies via AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Soudan: L’échec annoncé de la transition d’un régime militaire à une démocratie

  • «On ne peut pas avoir deux armées et deux généraux concurrents dans un pays en situation désespérée», déclare Eric Reeves, spécialiste du Soudan
  • Les analystes estiment que la rivalité militaire a saboté le passage du Soudan à un gouvernement dirigé par les civils et à la reprise économique

LONDRES: Avec au moins 185 personnes tuées au cours des affrontements entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ces derniers jours, les rêves de passage d'un régime militaire à une démocratie dirigée par des civils ont été anéantis, révélant que le plan de transition était probablement voué à l'échec dès le départ.

On est loin des événements de 2019, lorsque les mêmes forces qui s'affrontent aujourd'hui ont travaillé ensemble pour chasser le dirigeant autocratique du pays, Omar al-Bachir. À l'époque, les analystes avaient décrit la transition naissante du Soudan vers une démocratie dirigée par des civils comme une «lueur d'espoir».

«La plupart des gens ignorent la manière dont la déclaration constitutionnelle d'août 2019 a mis en place une tension insoutenable entre les forces de sécurité et les forces armées soudanaises, toutes deux reconnues comme les forces armées officielles du Soudan», a déclaré à Arab News Eric Reeves, un universitaire qui a plus de vingt-cinq ans d'expérience dans la recherche sur le Soudan.

Deux images montrant le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, (à gauche) saluant une foule dans la ville jumelle de Khartoum, Omdurman, le 29 juin 2019, et le chef des FSR, Mohammed Hamdan Dagalo, saluant ses partisans dans le village d'Aprag, à l'extérieur de Khartoum, le 22 juin 2019 (Photo, AFP & Reuters).

Aujourd'hui en conflit, le général Fattah al-Burhane, chef des forces armées, dirige le Conseil souverain de transition du pays, tandis que son ancien adjoint, le général Mohammed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, est à la tête des Forces de soutien rapide (FSR).

«Le problème, c'est qu'on ne peut pas avoir deux armées et deux généraux concurrents dans un pays en situation désespérée et s'attendre à une transition pacifique, surtout avec tant de civils mécontents qui ont connu un déclin catastrophique de l'économie, qui souffrent de malnutrition et de chômage, et la liste est encore longue», a prévenu Reeves.

TROUBLES AU SOUDAN: LES DATES CLÉS

• 11 avril 2019:  Un coup d'État militaire renverse le dictateur Omar al-Bachir à la suite d'un long soulèvement populaire.

• 17 août 2019:  Le Conseil militaire au pouvoir et l'alliance de l'opposition civile signent un accord constitutionnel.

• 3 octobre 2020:  Signature de l'accord de paix de Juba entre le gouvernement de transition et l'alliance des groupes armés.

• 8 février 2021:  Le Premier ministre, Abdallah Hamdok, annonce la formation d'un nouveau Cabinet, comprenant sept anciens chefs rebelles.

• 25 octobre 2021:  Le général Abdel Fattah al-Burhane dissout le gouvernement, arrête Hamdok et prend le pouvoir.

• 21 novembre 2021:  Après des mois de manifestations de masse en faveur de la démocratie, Hamdok est rétabli dans ses fonctions mais démissionne deux mois plus tard.

• 25 octobre 2022: Des milliers de personnes descendent dans la rue pour réclamer un gouvernement civil.

• 5 décembre 2022:  Un accord-cadre politique est signé par les dirigeants civils et les militaires pour lancer une transition politique de deux ans.

• 15 avril 2023: Des combats éclatent entre les forces d'Al-Burhane et les forces de soutien rapide dirigées par le général Mohammed Hamdan Dagalo.

«Vous avez comme chef d'État les chefs des deux organisations militaires opérationnelles approuvées par la Déclaration constitutionnelle. Tôt ou tard, cela devait arriver.»

Les combats au Soudan ont aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, environ 15,8 millions de Soudanais ont besoin d'une aide humanitaire, soit 10 millions de plus qu'en 2017.

Des personnes font la queue pour obtenir du pain devant une boulangerie au milieu d’une crise alimentaire dans le sud de Khartoum, le 17 avril 2023, alors que les combats dans la capitale soudanaise font rage pour le troisième jour (Photo, AFP).

Cette distribution de l'aide a été perturbée ces derniers jours après la mort de trois employés du Programme alimentaire mondial (Pam) au cours des combats, ce qui a conduit l'organisme soutenu par les Nations unies à interrompre ses opérations, aggravant encore les effets de la malnutrition sévère qui fait des ravages dans le pays.

«Nous ne parlons pas ici de bien et de mal, mais de mal et de pire», a averti Reeves. «Tant qu’une rivalité entre les deux hommes existe, elle se fera au détriment de toute chance pour les Soudanais d'évoluer vers un gouvernement dirigé par les civils ou de se remettre d'un effondrement économique catastrophique.»

Après le renversement d'Al-Bachir en 2019, un coup d'État militaire en octobre 2021 a démantelé toutes les institutions civiles et annulé l'accord de partage du pouvoir qui avait été mis en place. Après un tollé général, les acteurs militaires et civils ont signé un accord-cadre en décembre 2022 en vue de revenir sur la voie d'une démocratie dirigée par les civils.

Cependant, une lutte de pouvoir entre les deux principaux acteurs militaires du Soudan s'est poursuivie malgré l'accord-cadre, qui prévoyait l'intégration des FSR dans les forces armées soudanaises.

Les forces armées d'Al-Burhane avaient demandé que l'intégration soit réalisée sur une période de deux ans, tandis que les FSR d'Hemedti était catégorique sur le fait qu'elle devait se dérouler sur une période de dix ans.

«Le processus de transition avançait lentement (même) avant le début des affrontements», a révélé à Arab News Zouhir Chimale, responsable de la recherche chez Valent Projects, une startup spécialisée dans la technologie des médias qui s'attaque à la manipulation en ligne.

«Beaucoup de gens pensaient que cet accord allait être signé et se terminer par une lutte politique après le coup d'État d'octobre 2021, en particulier parce que les deux acteurs militaires ont fait preuve d'une collaboration relative», a-t-il ajouté.

Des manifestants sont descendus dans les rues de Khartoum en octobre dernier, exigeant que les auteurs du coup d'État de 2021 remettent le pouvoir à un gouvernement civil (Photo, AFP).

Outre l'intégration des FSR aux forces armées soudanaises, les civils impliqués dans le processus de transition ont également exigé le transfert de plusieurs exploitations militaires clés et rentables dans les domaines de l'agriculture et du commerce au contrôle civil. Ces exploitations représentent une source importante de pouvoir et de profit pour l'armée. Reeves est donc sceptique quant à l'éventualité d'un tel transfert.

«Il n'y aura pas de gouvernement civil tant qu'Al-Burhane et Hemedti s'affronteront», a-t-il affirmé. «Et il n'y aura pas de transition vers un état civil si l'un ou l'autre l'emporte, à moins qu'ils ne soient tellement affaiblis que les civils soient en mesure d'exercer plus de pouvoir qu'ils n'en ont actuellement. Mais ils sont impuissants. Les civils ne peuvent rien faire pour l'instant.»

Les tensions se sont intensifiées lundi lorsque l'ambassade américaine à Khartoum a déclaré que les forces de sécurité avaient pris pour cible l'un de ses convois diplomatiques. Cela a incité Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, à appeler Hemedti et Al-Burhane pour leur demander un cessez-le-feu, ce qu'ils ont tous deux accepté.

Des civils saluent des soldats de l'armée fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane dans la ville de Port-Soudan sur la mer Rouge, le 16 avril 2023 (Photo, AFP).

Les experts sont convaincus que les combats ne dégénéreront pas en une véritable guerre civile, étant donné que les forces armées soudanaises jouissent d'une supériorité aérienne – un avantage crucial et stratégique sur les forces de soutien rapide (FSR).

«J'ai observé comment les FSR se sont développées en tant que force militaire. Elles n'ont pas de force aérienne. Elles ne disposent pas d'une quantité significative de blindés lourds», a dévoilé Reeves. Il ne s'agit pas d'une milice très motivée, si ce n'est par l'appât du gain. Le gouvernement civil ne les intéressent pas.

Chimale partage l'avis de Reeves selon lequel il est peu probable que les FSR aient la volonté ou les ressources nécessaires pour organiser une campagne militaire d’envergure visant à prendre le pouvoir.

«Les forces armées soudanaises ont l’avantage dans cette lutte et réussiront à prendre le dessus sur les FSR, même si cela peut prendre un certain temps», a souligné Chimale.

«Je crois que si les combats se termineront probablement dans la capitale, ils se déplaceront géographiquement vers le sud, où des combats prolongés se poursuivront pendant un certain temps, notamment au Darfour, où se trouvent la principale base de soutien d'Hemidti et son QG paramilitaire», a-t-il ajouté.

La communauté internationale suit de près la situation, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'étant entretenu avec les deux généraux et ayant appelé à la fin des hostilités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.


Faisal ben Farhane: La visite de Trump «reflète la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume»

Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
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  • Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume
  • "Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

RIYAD: La visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite a reflété la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan lors d'une conférence de presse à Riyad mercredi.

"Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté.

Le ministre a déclaré que l'Arabie saoudite partageait un partenariat économique solide et stratégique avec les États-Unis et qu'elle visait à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays.

M. Bin Farhan a déclaré que le Royaume était d'accord avec les États-Unis sur la nécessité d'arrêter la guerre à Gaza et a salué la décision du président Trump de lever les sanctions contre la Syrie.

"La réunion entre le prince héritier, Trump, Sharaa et Erdoğan a souligné l'importance de soutenir la Syrie", a-t-il ajouté.

"Le Royaume sera un pionnier dans le soutien à l'économie syrienne".


Près de 30 morts dans des raids israéliens à Gaza selon les secours

Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
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  • "Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza
  • Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang

GAZA: La Défense civile palestinienne a fait état mercredi d'au moins 29 Palestiniens tués dans des frappes dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où Israël a annoncé une intensification de son offensive.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a envoyé dans le même temps une délégation mardi à Doha pour des négociations sur les otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza, au moment où Donald Trump effectue une tournée au Moyen-Orient.

Le Hamas, lui, a appelé le président américain à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre" à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent menée par ce mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

"Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal. Quatre Palestiniens ont péri dans une frappe à l'ouest de Khan Younès (sud).

Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.

"C'est un bébé de neuf mois. Qu'est-ce qu'il a fait de mal?", hurle l'une d'elles.

"Ceux qui ne meurent pas à cause d'un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments", se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement.

"Avec toute notre force" 

Après une courte pause lundi pour permettre la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander enlevé pendant l'attaque du 7-Octobre, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur le territoire palestinien, frappant notamment deux hôpitaux ou leurs environs à Khan Younès mardi.

Selon l'armée, chacun de ces établissements abritait "un centre de commandement et de contrôle" du Hamas, un mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré Benjamin Netanyahu lundi.

Il a ajouté que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, après un plan annoncé par son gouvernement pour la "conquête" du territoire palestinien.

Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée israélienne a repris son offensive à Gaza, où elle s'est emparée de vastes régions.

Les forces israéliennes bloquent aussi depuis le 2 mars toute entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, où elles assiège depuis octobre 2023 quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique.

"Risque critique de famine" 

Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant.

"Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide" à Gaza?, a lancé mardi le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, aux membres du Conseil de sécurité.

"Israël impose délibérément et sans la moindre gêne des conditions inhumaines aux civils du territoire palestinien occupé", a-t-il dit.

Le territoire est confronté "à un risque critique de famine", selon le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) publié lundi.

L'attaque du 7-Octobre dans le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont désormais encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.928 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.