Retraites: Nouvelles manifestations et actions coup de poing en France

Des manifestants tenant une banderole se rassemblent devant l'Hôtel de Ville lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, à Paris le 20 avril 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants tenant une banderole se rassemblent devant l'Hôtel de Ville lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, à Paris le 20 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 21 avril 2023

Retraites: Nouvelles manifestations et actions coup de poing en France

  • La CGT a revendiqué deux coupures de courant à l'aéroport de Montpellier et dans un collège de l'Hérault, à l'occasion d'un déplacement d'Emmanuel Macron
  • L'intersyndicale a appelé à faire du 1er mai «une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale»

PARIS:Barrages filtrants, voies de chemin de fer occupées, manifestations ou actions coup de poing: la contestation de la réforme des retraites s'est poursuivie jeudi dans plusieurs villes de France, sous forme de "tour de chauffe" avant le 1er mai.

Côté transports, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF avaient appelé à une "journée d'expression de la colère cheminote". Mais les perturbations étaient limitées.

A Rennes, quelque 5.000 manifestants selon les syndicats, 1.200 selon la préfecture, ont défilé contre la réforme.

"On peut prendre cette manifestation comme un petit tour de chauffe avant le 1er mai, où j’espère qu’on sera très très très nombreux. C’est par des vagues qui peuvent paraître petites, à force de répétitions, qu'on envoie quand même un message", estime un des manifestants, Olivier Le Moigne, retraité de 63 ans.

L'intersyndicale a appelé à faire du 1er mai "une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale".

En attendant, à Paris, des cheminots et salariés d'autres secteurs en grève ont envahi brièvement le hall de la tour d'Euronext à La Défense, après des actions similaires les semaines précédentes contre d'autres entreprises jugées symboliques.

Parties d'une assemblée générale à Gare de Lyon, environ 300 personnes ont emprunté le RER jusqu'à La Défense puis ont couru pour entrer dans le hall de la tour, qu'ils ont inondé de fumigènes en scandant des slogans, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Pétard»
Plus tard, en début d'après-midi, une manifestation s'est élancée depuis l'Hôtel de ville, forte de plusieurs centaines de personnes, a constaté une journaliste de l'AFP. Quelques poubelles brûlées, vitrines et vitres d'arrêts de bus cassées ont été recensées.

"La mobilisation est en pente descendante car tout le monde se réserve pour le 1er mai qui, je pense, va marquer les esprits", a déclaré Armand Courty, syndicaliste CGT à la préfecture de police de Paris.

La mobilisation à l'occasion de cette journée des travailleurs promet d'être "historique", a aussi jugé Jérôme Schmitt (Sud-Energie).

Autre action coup de poing, la CGT a revendiqué deux coupures de courant à l'aéroport de Montpellier et dans un collège de l'Hérault, à l'occasion d'un déplacement d'Emmanuel Macron dans le département.

Et à Lyon, les bureaux de SNCF Réseau ont été momentanément envahis par plus d'une centaine de cheminots, déterminés à ne pas tourner la page.

Dans l'après-midi, environ 80 manifestants ont bloqué le trafic de la gare de Besançon pendant deux heures, là encore en occupant les voies. 14 TER et un TGV ont été impactés par des retards de 45 minutes entre 18H00 et 19H00, avant que le trafic ne soit complètement rétabli, a indiqué la SNCF.

A Bordeaux, quelque 300 manifestants selon la CGT s'étaient aussi rassemblés à la mi-journée devant la gare pour un "village des luttes" à l’appel des syndicats de cheminots. Des manifestants ont brandi une marionnette affublée du visage d’Emmanuel Macron, avec la mention "Super menteur", avant de faire sauter cette effigie avec un pétard.

Dans plusieurs autres gares, dont celles de Niort (Deux-Sèvres) ou Montauban (Tarn-et-Garonne), des manifestants ont momentanément occupé les voies, tandis qu'à Lorient (Morbihan), un passage à niveau a été bloqué jeudi matin. Des opérations de barrage filtrant ou de blocage routiers ont été recensées à Figeac (Lot) ou à Auch (Gers).

Les actions se sont poursuivies jusqu'en soirée où à Nantes, environ 200 à 300 personnes ont déambulé dans le centre-ville en faisant du bruit avec des casseroles et en scandant "Nantes, debout! Soulève-toi" ou encore "tout le monde déteste la police".


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".