En Jordanie, une initiative pour donner aux enfants le goût de lire

Une enseignante jordanienne lit des histoires aux enfants dans une salle de classe à Amman (Photo, AFP).
Une enseignante jordanienne lit des histoires aux enfants dans une salle de classe à Amman (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

En Jordanie, une initiative pour donner aux enfants le goût de lire

  • Rana Dajani, une universitaire jordanienne, a remarqué que les enfants lisaient rarement pour le plaisir
  • Selon elle, l'initiative a aidé jusqu'ici environ un demi-million d'enfants en Jordanie

AMMAN: L'idée est simple: lire des histoires aux enfants pour leur donner le goût de la lecture. L'initiative "We Love Reading" a commencé dans une mosquée avec un petit groupe d'enfants en Jordanie, avant de s'étendre et de s'exporter à des dizaines de pays.

Rentrée dans son pays après cinq ans aux Etats-Unis, Rana Dajani, une universitaire jordanienne, a remarqué que les enfants lisaient rarement pour le plaisir.

Elle a décidé alors de les inciter à lire. C'est ainsi qu'est née "We Love Reading", l'organisation qu'elle a fondée en 2006, présente aujourd'hui dans 65 pays.

"Au début, j'ai remarqué que les enfants ne lisaient que pour l'école, alors j'ai fait des recherches et j'ai découvert que le meilleur moyen était qu'un adulte leur lise des histoires à haute voix", explique à l'AFP Mme Dajani, professeur de biologie et de biotechnologie à l'Université hachémite de Jordanie.

Elle s'est mise aussitôt au travail, commençant dans une mosquée de son quartier à Amman, où elle lisait des histoires à haute voix à un petit groupe d'enfants, une fois par semaine.

"Le premier jour, seuls 25 enfants sont venus", se souvient-elle. L'initiative s'est progressivement développée, pour former des bénévoles dans tout le royaume.

"We Love Reading" compte aujourd'hui 4.000 bénévoles âgés de 18 à 100 ans. "Notre programme forme des leaders. Il est solide et s'appuie sur des recherches scientifiques", souligne Mme Dajani.

Selon elle, l'initiative a aidé jusqu'ici environ un demi-million d'enfants en Jordanie, dont des dizaines de milliers de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays.

De vrais livres 

Chaque "Safir" - ambassadeur en arabe - lit des histoires aux enfants là où ils le souhaitent, dans une mosquée, une église, une école ou une crèche.

Pour Rana Dajani, il est important de ne pas lire sur des supports électroniques, qui doivent être "tenus à l'écart, car sinon ce serait une bataille perdue d'avance".

"Nous voulons de vrais livres en papier", dit-elle. "Grâce à la lecture, les facultés de pensée changent, le cerveau et la santé psychologique de l'enfant se développent."

L'illettrisme dans le royaume a chuté depuis le milieu du 20ème siècle: en 1952, il touchait 88% de la population, baissant progressivement jusqu'à 19,5% en 1990 puis 5,1% en 2020, selon des chiffres officiels.

Jusqu'à présent, "We Love Reading" a produit 33 titres pour les enfants sur des sujets allant de l'environnement, aux réfugiés et aux agressions sexistes, en passant par la communication sociale et la science.

A l'étranger, le réseau s'appuie sur 8.000 bénévoles et a reçu des prix et les éloges de plusieurs organisations, dont l'Unesco.

"J'ai adoré l'idée de ce programme, qui développe le langage, les idées et les connaissances chez les enfants", témoigne Huda Abu al-Khair, bénévole en Jordanie depuis quatre ans.

"C'est pourquoi je lis aux enfants de la maternelle, pendant les sorties scolaires, dans les parcs publics et lors des réunions de famille, à chaque fois que j'en ai l'occasion", ajoute cette enseignante.

Dans une école privée de la capitale Amman, elle a réuni autour d'elle un groupe d'une vingtaine d'enfants âgés de quatre et cinq ans.

"Qui est impatient d'entendre l'histoire?", lance-t-elle. "Moi", répondent en choeur les enfants.

Alors Khair ouvre son livre et commence à lire: "Je m'appelle Dina et voici mon frère Hani. Nous sommes jumeaux. Je suis née quelques minutes avant lui, mais nous nous ressemblons, nous aimons tous les deux les oiseaux, les hirondelles et les colibris".

Son récit est accompagné de gazouillis d'oiseaux qui sortent d'un magnétophone, seul rappel à la technologie. "L'éducation à un jeune âge est comme une gravure dans la pierre", dit Khair. "Elle dure toute la vie".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.