Tunisie: censure ou pas censure, à la Foire du Livre les avis divergent

Des visiteurs lors de la 37e Foire internationale du livre de Tunis dans la capitale tunisienne le 29 avril 2023. (Photo, AFP)
Des visiteurs lors de la 37e Foire internationale du livre de Tunis dans la capitale tunisienne le 29 avril 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 29 avril 2023

Tunisie: censure ou pas censure, à la Foire du Livre les avis divergent

  • Vendredi, des agents de sécurité avaient saisi tous les exemplaires en vente et fermé le stand de « La Maison du Livre», un important éditeur tunisien, arguant d'une « possession de livre non autorisé»
  • Et cela moins d'une heure après l'inauguration de la Foire par le président Saied, venu lancer un appel fervent « à libérer la pensée»

TUNIS: Retour de la censure ou pas en Tunisie ? Samedi à la Foire internationale du livre de Tunis, les avis divergent au lendemain du retrait d'un essai critiquant le président Kais Saied et de la fermeture du stand de sa maison d'édition.

L'éditeur du livre "Le Frankenstein tunisien", illustré par une caricature de M. Saied, a rouvert son stand en fin de matinée, assurant à l'AFP avoir "dissipé des incompréhensions" avec les organisateurs de la Foire.

Vendredi, des agents de sécurité avaient saisi tous les exemplaires en vente et fermé le stand de "La Maison du Livre", un important éditeur tunisien, arguant d'une "possession de livre non autorisé".

Et cela moins d'une heure après l'inauguration de la Foire par le président Saied, venu lancer un appel fervent "à libérer la pensée".

Après avoir enlevé la bâche couvrant son stand sur laquelle il avait apposé l'écriteau "fermé par une décision arbitraire", Habib Zoghbi de la Maison du Livre s'est rétracté samedi de ses accusations de "censure".

"Le livre en question n'a pas été confisqué pour son contenu mais parce qu'il n'était pas sur la liste présentée initialement à la direction de la foire comme le veut le règlement", a assuré son éditeur.

Cet essai romancé est présenté par son auteur Kamel Riahi comme un livre "politique", évoquant un Frankenstein personnifié par Kais Saied, élu selon lui en surfant sur les colères et frustrations d'un peuple déçu par le système en place depuis la Révolution de 2011, la première du Printemps arabe.

Regrettant des "déclarations à chaud", l'éditeur a martelé que le retrait du livre "n'était pas de la censure mais une question de procédure". Il a dit l'avoir omis de sa liste initiale, suite à des retards à l'impression.

M. Zoghbi a assuré que quelques exemplaires "sont disponibles en librairie à Tunis", qu'il sera réimprimé et devrait revenir à la Foire d'ici son terme le 7 mai.

Sur le stand voisin, de l'éditeur Meskiliani, fermé vendredi "en solidarité" avec la Maison du Livre, le responsable reste convaincu que le refus d'un livre non inscrit au préalable n'est qu'un "prétexte pour le censurer".

Mortadha Hamza évoque "un ouvrage qui retrace ce qui se passe pour les opposants au président" qui dénoncent "une dérive autoritaire" depuis le coup de force de Kais Saied du 25 juillet 2021 par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs.

«Pas normal»

"Ce n'est pas normal qu'en 2023 on puisse censurer l'idée, l'écriture, sous n'importe quel prétexte", lance-t-il.

Malgré tout, il a rouvert son stand samedi, "premier vrai jour de la Foire" où les familles affluent pour profiter de fortes remises sur les livres, habituellement très couteux.

Sur le stand de l'éditeur Nirvana qui fait face à la Maison du Livre, Mohamed Bennour relativise du haut de ses 70 ans, dont plus de 40 dans l'édition, l'incident autour de l'ouvrage.

Selon lui, l'obligation de fournir à l'avance une liste des livres exposés "existe depuis belle lurette" et remonte à l'ère du père de l'indépendance Habib Bourguiba (1956-1987).

Elle était destinée, dit-il, à éviter l'introduction de livres "de salafistes et intégristes enseignant les techniques du terrorisme ou pour lutter contre l'Etat laïc".

La procédure a été maintenue sous le dictateur Ben Ali qui avait également mis en place des comités de censure pour la littérature et le cinéma.

Et elle a perduré après la Révolution de 2011 et la chute du régime par peur de l'exposition d'ouvrages "incitant à fabriquer des armes ou des explosifs", ajoute-t-il.

"Cette règle est connue et l'éditeur l'avait acceptée comme nous tous. Donc, soit on joue le jeu, soit on décide de ne pas participer à la Foire comme l'ont fait certains éditeurs", estime M. Bennour.

En revanche, l'éditeur voudrait une révision de cette procédure "en concertation entre les autorités culturelles, les éditeurs et les libraires".

"Le fait d'imposer une liste est une forme de censure et de contrôle des livres exposés, et ça c'est anormal", admet-il.


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Short Url
  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Short Url
  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
Short Url
  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."