Dans une économie au ralenti, la Fed reste focalisée sur l'inflation

Le président de la Fed, Jerome Powell (Photo, AFP).
Le président de la Fed, Jerome Powell (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 01 mai 2023

Dans une économie au ralenti, la Fed reste focalisée sur l'inflation

  • «La grande question est de savoir si, et à quelle vitesse, l'inflation poursuivra sa trajectoire à la baisse»
  • Pour la majorité des analystes, la probabilité d'une récession s'est sensiblement renforcée

WASHINGTON: Les nuages s'amoncellent petit à petit au-dessus de l'économie américaine mais la Réserve fédérale (Fed), qui doit se réunir cette semaine, compte garder le cap malgré la tempête qui s'annonce et poursuivre dans ses efforts pour réguler l'inflation.

Car la priorité pour la banque centrale américaine, maintes fois répétée, reste encore et toujours de la juguler au plus vite, éviter qu'elle ne s'ancre dans les anticipations et qu'elle devienne impossible à ramener vers la cible, ou alors à un coût économique encore plus élevé.

"La grande question est de savoir si, et à quelle vitesse, l'inflation poursuivra sa trajectoire à la baisse vers notre objectif de 2%", déclarait ainsi le 21 avril l'une de ses gouverneurs, Lisa Cook, qui alertait également sur le risque d'une inflation "généralisée dans l'économie".

Jusqu'ici, la Fed a fait le choix d'aller très vite et fort, en faisant passer en à peine plus d'un an ses taux d'une fourchette comprise entre 0% et 0,25% à un taux désormais situé entre 4,75% et 5% -- parfois avec des hausses marquées de 0,75 point de pourcentage.

Le président de la Fed, Jerome Powell, ne l'a d'ailleurs jamais caché. "Le chemin pour ramener l'inflation à 2% sera long et risque d'être cahoteux", a-t-il répété à plusieurs reprises.

Or les signes de ralentissement économiques sont désormais nombreux, à commencer par la croissance, de tout juste 0,3% sur le premier trimestre par rapport au précédent, et à 1,1% en rythme annuel.

Pour la majorité des analystes, la probabilité d'une récession s'est sensiblement renforcée et pourrait même être un peu plus marquée qu'initialement anticipé.

"Nos données nous laissent à penser que le resserrement monétaire et les récentes tensions dans le système bancaire vont entraîner une légère récession, plus forte cependant que ce que nous avions anticipé jusqu'à présent", avait ainsi souligné le chef économiste d'Oxford Economics, Ryan Sweet, interrogé par l'AFP.

D'autant que désormais, le resserrement monétaire est réel. Jusqu'ici, si les taux continuaient à s'élever, le taux réel lui, c'est-à-dire en tenant compte de l'inflation, restait négatif.

Ce n'est désormais plus le cas: au mois de mars, l'inflation est tombée à 4,2% selon l'indice PCE, qui est celui pris en compte par la Fed, un chiffre inférieur à son principal taux directeur, situé entre 4,75% et 5%.

Une hausse qui fait peu de doute 

Dans le même temps, la situation du secteur financier ne s'est pas nécessairement améliorée depuis la réunion précédente.

Les remous autour de SVB, Signature Bank mi-mars et plus récemment First Republic ont rappelé à quel point le secteur bancaire, en particulier les banques de taille intermédiaires, commencent à souffrir de la hausse des taux.

Une situation qui peut conduire à "des conditions de crédit plus strictes pour les ménages et les entreprises, ce qui pourrait ralentir l'activité et l'embauche", avait estimé le 20 avril le président de l'antenne régionale de la Fed à Philadelphie, Patrick Harker.

Or il s'agit précisément de l'objectif de la banque centrale américaine, ce qu'a d'ailleurs souligné Jerome Powell à l'issue de la dernière réunion, du 22 mars, qui estimait que ce resserrement était susceptible d'avoir le même effet qu'une hausse des taux.

La Fed va-t-elle dès lors poursuivre sa hausse de taux? Cela ne fait quasiment aucun doute pour le marché, qui anticipe très largement une nouvelle hausse de 0,25 point mercredi, après ses deux jours de réunion.

D'ailleurs, aucune des dernières prises de paroles de responsables de la Réserve fédérale n'ont laissé anticiper une autre issue.

Non sans raison: si l'inflation a fortement baissé en mars, l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire n'intégrant pas les prix de l'alimentaire et de l'énergie, a baissé plus lentement et est désormais plus élevée que l'inflation elle-même.

Mais plus encore, elle est désormais portée par les services, signe que, pour l'essentiel, le choc lié à la hausse des prix de l'énergie et à la désorganisation des chaînes d'approvisionnement avec la réouverture rapide de l'économie mondiale est bel et bien dans le rétroviseur.

Jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé les banques centrales européennes à "tuer la bête" de l'inflation sans être tentées par "une pause", au risque de faire "une deuxième fois des dégâts à l'économie".

La logique est la même de ce côté de l'Atlantique, plus encore dès lors que le chômage reste faible, permettant ainsi à la Fed de se concentrer uniquement sur la lutte contre l'inflation.


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.

 


«Les villes de demain seront construites pour les visiteurs, pas seulement pour les résidents», déclare le ministre saoudien du tourisme

 Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
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  • Pour Ahmed Al-Khateeb, la durabilité sert de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain
  • "Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus

RIYAD: L'Arabie saoudite se positionne à l'avant-garde de l'évolution du tourisme mondial en concevant des destinations qui cibleront les touristes du futur, a déclaré le ministre du tourisme du Royaume.

Ahmed Al-Khateeb a ajouté que la durabilité servirait de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain.

Les habitudes des voyageurs et les sources de revenus de l'industrie du tourisme ont radicalement changé ces dernières années, a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Arab News.

"Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus.

Al-Khateeb ajoute que les jeunes générations, aidées par la technologie, redéfinissent également la façon dont les voyages sont planifiés et vécus. "Elles définissent leurs propres itinéraires en déplacement, ce qui met la pression sur les agences de voyage traditionnelles qui organisaient autrefois des voyages en groupe. Nous assistons à de grands changements sur le marché mondial du voyage.

La Chine et l'Inde, qui comptent parmi les marchés touristiques à la croissance la plus rapide au monde, sont en train de remodeler les flux de voyages internationaux. "La Chine est devenue le marché source le plus important pour les voyageurs sortants, tandis que l'Inde devrait doubler le nombre de ses voyageurs dans les années à venir", a déclaré le ministre. "Le Moyen-Orient, et l'Arabie saoudite en particulier, ont ainsi l'occasion de devenir une destination de choix pour les touristes internationaux.

Depuis 2019, l'Arabie saoudite a enregistré la croissance touristique la plus rapide de tous les pays du G20, a déclaré Al-Khateeb. "Nous avons un marché intérieur très fort et un marché religieux très fort. Maintenant, nous avons ouvert nos portes aux voyageurs de loisirs, d'affaires et de vacances - qu'ils recherchent la côte de la mer Rouge, les montagnes du sud, nos grandes villes ou nos magnifiques îles."

Il a ajouté que la vision à long terme du Royaume en matière de tourisme va bien au-delà du présent et que les destinations sont construites pour servir les visiteurs et les résidents de manière durable.

"Dans les années 1950 et 1960, les villes étaient construites pour les résidents", a déclaré M. Al-Khateeb. "Aujourd'hui, dans des pays comme la Grèce, les visiteurs sont trois fois plus nombreux que les résidents. Les villes du futur doivent être conçues pour les visiteurs également - et c'est ce que nous faisons en Arabie saoudite.

La durabilité est devenue un élément non négociable de tout développement touristique dans le Royaume, a-t-il ajouté. "Au cours des deux dernières décennies, la durabilité est devenue extrêmement importante. Lorsque nous construisons de nouvelles destinations comme la mer Rouge, nous nous alignons totalement sur les réglementations en matière de durabilité. Tout ce que nous construisons aujourd'hui est respectueux de l'environnement, garantissant ainsi une durabilité non seulement environnementale, mais aussi sociale et économique."

Ce principe est au cœur de la transformation du tourisme dans le cadre de la Vision 2030 : "La durabilité est au premier plan chaque fois que nous construisons ou exploitons une nouvelle destination", a-t-il ajouté.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.