Deux Palestiniens membres du Jihad islamique tués dans un raid israélien en Cisjordanie occupée

Les sœurs de Sufian al-Khawaja, tué par les forces israéliennes près d'une colonie juive dans le village cisjordanien de Nilin en 2020, pleurent lors de ses funérailles à Ramallah le 18 mars 2023 après que son corps a été rendu pour l'inhumation un jour plus tôt. (Photo d'illustration Jaafar ASHTIYEH / AFP)
Les sœurs de Sufian al-Khawaja, tué par les forces israéliennes près d'une colonie juive dans le village cisjordanien de Nilin en 2020, pleurent lors de ses funérailles à Ramallah le 18 mars 2023 après que son corps a été rendu pour l'inhumation un jour plus tôt. (Photo d'illustration Jaafar ASHTIYEH / AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Deux Palestiniens membres du Jihad islamique tués dans un raid israélien en Cisjordanie occupée

  • Il s'agit de Ahmed Jamal Tawfiq Assaf, âgé de 19 ans, et de Rani Walid Ahmed Qatanat, 24 ans, tués à Qabatiyah, une localité proche de Djénine dans le nord de la Cisjordanie, par les forces israéliennes
  • Ce raid intervient alors qu'Israël a lancé mardi des frappes sur la bande de Gaza, visant le Jihad islamique

JENINE: Deux membres du Jihad islamique palestinien ont été tués mercredi par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, au lendemain de frappes israéliennes sur la bande de Gaza visant ce groupe armé, qui ont fait 15 morts incluant des combattants et des enfants.

Ahmed Assaf, 19 ans, et Rani Qatanat, 24 ans, ont été tués par balles par l'armée israélienne à Qabatiyah, une localité proche de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.

Un adolescent de 17 ans a également été blessé par balles à l'abdomen et à la poitrine, d'après cette source, qui a précisé que ses blessures étaient "décrites comme très graves".

Le mouvement Jihad islamique, mouvement palestinien qualifié de "terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, a indiqué dans un communiqué que les deux Palestiniens tués mercredi près de Jénine étaient membres de sa branche armée.

L'organisation a été la cible mardi de frappes israéliennes à Gaza, dans lesquelles plusieurs de ses combattants ont péri ainsi que des civils, laissant craindre une nouvelle spirale de violences.

Mercredi avant l'aube, des assaillants à bord d'une voiture ont ouvert le feu sur ses soldats à Qabatiyah, lors d'une opération pour arrêter un "suspect recherché", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les soldats ont riposté en tirant sur les deux assaillants et les ont tués", précise le communiqué de l'armée. "De plus, des coups de feu ont été entendus dans le secteur et des suspects ont lancé des engins explosifs en direction des soldats".

A travers la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, une vingtaine de personnes ont été arrêtées mercredi dans des opérations israéliennes, d'après l'armée et des sources palestiniennes.

D'après le ministère palestinien de la Santé, trois personnes ont en outre été blessées près de Ramallah par l'armée et des colons israéliens.

Avertissement de Netanyahu

Ce nouveau raid israélien près de Jénine intervient après que l'armée israélienne a lancé mardi des frappes sur Gaza, dans lesquelles 15 Palestiniens incluant plusieurs membres du Jihad islamique mais aussi quatre enfants, ont péri. Elles font craindre des représailles de groupes armés palestiniens.

Le Jihad islamique, très présent à Gaza mais aussi dans le nord de la Cisjordanie, bastion de factions armées palestiniennes, a promis mercredi à l'"ennemi" israélien "qu'une réponse arriv(ait), de l'ampleur des crimes contre notre peuple et nos combattants", d'après un communiqué.

Mercredi matin, les habitants des localités israéliennes limitrophes de la bande de Gaza avaient toujours pour instruction de rester à proximité des abris. Les écoles sont fermées dans un rayon de 40 kilomètres du territoire palestinien, selon la radio publique israélienne.

Les responsables sécuritaires israéliens se préparent "à tout scénario d'escalade, sur plus d'un front", a affirmé mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Et d'ajouter: "Je dis à nos ennemis: toute escalade de votre part fera l'objet d'une riposte dévastatrice de notre part".

Ces événements interviennent après d'autres violences la semaine dernière, déclenchées par la mort dans une prison israélienne d'un responsable du Jihad islamique en grève de la faim.

Après des échanges de tirs entre des groupes armés à Gaza et Israël, une trêve avait été annoncée, résultant d'une médiation égyptienne notamment.

«Incontrôlable»

Réagissant aux nouvelles frappes israéliennes, la diplomatie égyptienne a dénoncé mardi des "agressions" qui "pourraient rendre la situation incontrôlable dans les Territoires palestiniens occupés".

Les Etats-Unis ont appelé "toutes les parties à la désescalade" et l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a jugé "inacceptable" la mort de civils dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis la prise de contrôle du Hamas islamiste en 2007.

Depuis le début de l'année, au moins 125 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.