Irak: Reprise samedi des exportations de pétrole kurde

Une photo d'archive datée du 2 avril 2023 montre une vue des installations de la North Oil Company dans la province multiethnique de Kirkouk, dans le nord de l'Irak (Photo, AFP).
Une photo d'archive datée du 2 avril 2023 montre une vue des installations de la North Oil Company dans la province multiethnique de Kirkouk, dans le nord de l'Irak (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Irak: Reprise samedi des exportations de pétrole kurde

  • Le Kurdistan irakien a dû se plier fin mars à une décision d'arbitrage en faveur du gouvernement de Bagdad quant à la gestion de ce pétrole
  • Les revenus des exportations kurdes iront sur un compte bancaire conjoint

BAGDAD: L'Irak a annoncé une reprise dès samedi des exportations de brut du Kurdistan autonome via la Turquie, grâce à un accord trouvé jeudi plus d'un mois après une très coûteuse interruption des opérations.

Après avoir fait cavalier seul des années pour exporter le pétrole de ses territoires via la Turquie, le Kurdistan irakien a dû se plier fin mars à une décision d'arbitrage en faveur du gouvernement de Bagdad quant à la gestion de ce pétrole.

Les exportations avaient été interrompues. Un accord temporaire signé entre les deux parties en avril stipulait que les ventes du Kurdistan passeront désormais par l'Entreprise pétrolière d'État (Somo).

Les revenus des exportations kurdes iront sur un compte bancaire conjoint. Mais certaines questions restaient en suspens.

Tard jeudi soir, le ministre du pétrole irakien Hayan Abdel-Ghani a annoncé une reprise des exportations. La Somo "a informé la compagnie publique turque Botas de la reprise des opérations d'exportations et de chargement à compter du samedi 13 mai", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Il a fait état de "contrats" déjà signés avec des entreprises internationales "pour la vente et la commercialisation du pétrole brut au port turc de Ceyhan", suivant les règles habituelles de la Somo, a-t-il précisé.

L'annonce intervient quelques heures après un communiqué du Kurdistan autonome évoquant un nouvel accord avec Bagdad sur ce dossier.

Le texte, qui ne détaille pas les termes de l'accord, assurait qu'une requête avait été envoyée à la partie turque pour assurer la reprise des exportations.

La relance des opérations est une aubaine sur le plan économique. La suspension, intervenue fin mars, représentait un manque à gagner d'environ "un milliard de dollars" a expliqué l'analyste Kovand Shirwani.

Deux gagnants ?

Mais elle entérine aussi la fin de l'indépendance du Kurdistan autonome sur le dossier des hydrocarbures : depuis près d'une décennie l'or noir représentait le poumon économique de la région, avec 475 000 barils exportés quotidiennement via la Turquie, sans l'aval de Bagdad. Et longtemps ces exportations ont été source de tensions avec le pouvoir fédéral.

"Avec l'accord pétrolier, Bagdad et le Kurdistan sont tous deux gagnants", a estimé M. Shirwani. Pour Erbil, il "garantit la poursuite des exportations (...) et la vente du pétrole à de meilleurs prix", a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent le Kurdistan pratiquait des "prix préférentiels" plus bas que ceux des marchés internationaux, pour attirer les acheteurs refroidis par les pressions et menaces de poursuites de Bagdad, rappelle l'expert.

"Le Kurdistan ne se considère pas perdant", avait de son côté indiqué le ministre des Finances d'Erbil, Awat Sheikh Janab, interrogé par l'AFP.

Sa région profitera "d'une hausse des prix du pétrole vendu via Somo", expliquait le responsable ayant chapeauté les négociations avec Bagdad.

Et pour le pouvoir fédéral, c'est la garantie de recettes supplémentaires : en mars, les exportations d'hydrocarbures de Bagdad engrangeaient 7,5 milliards de dollars, pour un pays ultra-dépendant de sa manne pétrolière qui exporte en moyenne 3,3 millions de barils de brut par jour.

Compensations d'Ankara ?

Début mai, le ministre du Pétrole irakien justifiait les retards dans la reprise des exportations en évoquant des "tests menés sur les oléoducs" en Turquie, après le séisme de février. Mais aussi des questions financières en suspens, liées notamment à "la gestion du compte bancaire et l'argent des exportations".

Autre point de contentieux : Bagdad attendait le paiement d'une "amende" par Ankara, avait également affirmé M. Abdel-Ghani.

Car un accord bilatéral de 1973 régulant l'utilisation des oléoducs fixait à 1,19 dollar les frais versés à la Turquie pour chaque baril de pétrole envoyé à Ceyhan. "Or le Kurdistan payait bien plus que cela" en droit de passage, déplorait le ministre. "La différence doit revenir au gouvernement irakien", a-t-il estimé.

Cette "amende" pourrait dépasser les 1,8 milliard de dollars, a dit sous couvert d'anonymat un haut responsable du ministère du Pétrole irakien interrogé par l'AFP.

Officiellement toutefois, le ministre de l'Énergie à Ankara, Fatih Donmez, contestait fin mars les sommes réclamées par Bagdad, selon l'agence de presse turque Anadolu.

Mais de fait Ankara a tout intérêt à coopérer, puisque la Turquie "touche des frais de service et de transports", rappelle l'analyste Kovand Shiwani.


Algérie: Appels d'Amnesty International et de l’ONU à cesser les détentions injustifiées

En 2019, des millions d'Algériens sont descendus dans la rue pour protester contre la décision de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika de se présenter pour un cinquième mandat (Photo, Amnesty International).
En 2019, des millions d'Algériens sont descendus dans la rue pour protester contre la décision de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika de se présenter pour un cinquième mandat (Photo, Amnesty International).
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  • L’ONG a publié un communiqué et évoque une situation «alarmante»
  • Clément Nyaletsossi Voule, a appelé le gouvernement algérien à abandonner les charges retenues contre les personnes détenues

ALGER: Amnesty International a lancé un appel pressant au gouvernement algérien pour mettre un terme à sa répression continue des droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression et l'activisme pacifique. 

L’ONG a publié un communiqué et évoque une situation «alarmante, avec de nombreuses arrestations arbitraires, détentions de militants, journalistes et défenseurs des droits de l'homme, et une augmentation constante du nombre de personnes emprisonnées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.» 

Plus spécifiquement, plusieurs journalistes ont été condamnés à des peines de prison pour des accusations floues et générales, comme la diffusion de fausses informations, «ce qui soulève des préoccupations quant à la liberté de la presse dans le pays», rapporte Amnesty International. 

L’organisation accuse les autorités algériennes d’avoir restreint le droit de réunion pacifique, en exigeant des autorisations préalables pour les rassemblements publics, et ont procédé à des arrestations préventives pour empêcher la tenue de manifestations.

«Des accusations de terrorisme sans fondement ont été utilisées pour réprimer les militants et les opposants politiques, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l'homme. Par ailleurs, certaines organisations de défense des droits de l'homme ont été contraintes de se dissoudre sous la pression du gouvernement», peut-on lire dans ce meme communiqué. 

Amnesty International demande instamment au gouvernement algérien de mettre fin à «cette répression, de libérer immédiatement et sans condition tous les détenus emprisonnés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, et de coopérer pleinement avec les enquêtes internationales sur les violations des droits de l'homme en Algérie». 

La situation suscite une préoccupation croissante au niveau international et doit être résolue de manière urgente pour garantir le respect des droits de l'homme en Algérie.

L’ONU appelle à l’abandon des charges 

Le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits à la liberté de réunion et d'association, Clément Nyaletsossi Voule, a appelé le gouvernement algérien à abandonner les charges retenues contre les personnes détenues et à gracier celles condamnées pour leur participation au mouvement de protestation du Hirak algérien, dans un communiqué publié mardi.

"Les manifestants du Hirak ont démontré un remarquable engagement civique et ont servi d'exemple au monde en matière de conduite de manifestations pacifiques", a-t-il déclaré, tout en exhortant le gouvernement à "combattre le climat de peur" qui prévaut en Algérie.

Il a souligné que des dissidents, des organisations, des syndicats et des partis politiques ont été inculpés de diverses infractions "en vertu de lois excessivement restrictives, notamment une loi antiterroriste qui va à l'encontre des obligations internationales de l'Algérie en matière de droits de l'homme". 

Voule a également affirmé que, bien qu'il ait pris note des "efforts déployés pour améliorer la situation économique" du gouvernement, il est impératif de "créer des espaces pour la société civile", y compris "les voix critiques", afin d'améliorer la gouvernance et de promouvoir une "démocratie participative".

En mai dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rencontré un certain nombre de journalistes algériens, dont Khaled Drareni, le représentant de Reporters sans frontières pour l'Afrique du Nord et figure emblématique du Hirak.

Parmi les personnes conviées, certaines sont connues pour leurs écrits politiques critiques envers le pouvoir, dans le cadre d'une cérémonie officielle organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. 

En 2019, des millions d'Algériens sont descendus dans la rue pour protester contre la décision de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika de se présenter pour un cinquième mandat, malgré son état de santé précaire. 

Ces manifestations ont finalement conduit à la démission de Bouteflika en avril de la même année.  Bien que des manifestations aient repris en février 2021, elles ont perdu en intensité trois mois plus tard. 


Expo 2030: Un séminaire organisé à Paris pour promouvoir la candidature saoudienne

La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), en collaboration avec l'équipe technique de Riyadh Expo 2030, a organisé un séminaire à Paris (Photo fournie).
La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), en collaboration avec l'équipe technique de Riyadh Expo 2030, a organisé un séminaire à Paris (Photo fournie).
La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), en collaboration avec l'équipe technique de Riyadh Expo 2030, a organisé un séminaire à Paris (Photo fournie).
La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), en collaboration avec l'équipe technique de Riyadh Expo 2030, a organisé un séminaire à Paris (Photo fournie).
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  • Ce séminaire s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres organisées par la RCRC afin de «présenter le thème principal et les sous-thèmes de Riyadh Expo 2030
  • Jerry Inzerillo, PDG de l'Autorité de développement de Diriyah Gate :«Nous ne voulons pas remporter l'Expo pour la simple gloire de la victoire»

PARIS: La Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), en collaboration avec l'équipe technique de Riyadh Expo 2030, a organisé un séminaire à Paris afin de promouvoir la candidature de l’Arabie saoudite.

Intitulé «Prospérité pour tous», ce séminaire a notamment vu la participation de délégués du Bureau international des expositions (BIE), l'organisme régulateur des Expositions universelles; d’Ahmed al-Khateeb, ministre saoudien du Tourisme; de Jerry Inzerillo, PDG de l'Autorité de développement de Diriyah Gate; et de Daniel Sobel, conseiller principal et expert en inclusivité.

«Le royaume d'Arabie saoudite s'engage en tant qu'hôte et partenaire à part entière à travailler avec vous tous pour créer un monde où la prospérité n’est pas seulement une vision, mais aussi une réalité collective», a assuré le ministre saoudien du Tourisme, cité dans un communiqué de la RCRC.

Jerry Inzerillo, PDG de l'Autorité de développement de Diriyah Gate a, de son côté, déclaré: «Le Royaume connaît un développement sans précédent dans divers domaines et une ouverture dans différents secteurs, notamment l'investissement, la culture et le tourisme, ce qui contribuera à la réalisation d’une édition exceptionnelle de Riyadh Expo 2030

«Nous ne voulons pas remporter l'Expo pour la simple gloire de la victoire, mais nous voulons nous en servir pour présenter une culture riche, authentique et accueillante», a-t-il ajouté.

Enfin, Daniel Sobel a déclaré que «le sous-thème “Prospérité pour tous” met en avant l'importance de l'éducation inclusive dans la création d’opportunités équitables pour tous les groupes de de la société».

Il est à noter que ce séminaire organisé à Paris s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres organisées par la RCRC afin de «présenter le thème principal et les sous-thèmes de Riyadh Expo 2030, d'établir des liens avec les pays participants et de recueillir des idées et des opinions des délégués concernant la pertinence des thèmes pour leurs pays respectifs», indique le communiqué. 


Le cabinet saoudien espère que les efforts visant à revitaliser le processus de paix contribueront à la stabilité de la région

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, préside la réunion du cabinet qui s’est tenue mardi. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, préside la réunion du cabinet qui s’est tenue mardi. (SPA)
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  • Le Cabinet a décidé de créer un Conseil supérieur de coordination saoudo-algérien
  • Le Conseil des ministres a confirmé son soutien au renforcement de la coopération internationale afin de mettre les technologies nucléaires au service de l’humanité

RIYAD: Le Cabinet saoudien a déclaré mardi qu’il espérait que les efforts visant à revitaliser le processus de paix contribueraient à assurer la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

Les efforts entrepris par l’Arabie saoudite, la Ligue arabe et l’UE, en coopération avec l’Égypte et la Jordanie, ont pour objectif d’établir un État palestinien indépendant en se basant sur les frontières de juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions ayant une légitimité internationale et à l’Initiative de paix arabe.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a coprésidé une réunion visant à élaborer un «programme de soutien à la paix» pour le Moyen-Orient, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) qui s’est tenue à New York la semaine dernière.

Au cours de la réunion, le prince Faisal a affirmé que le conflit israélo-palestinien ne pourrait être résolu sans la création d’un État palestinien indépendant.

Des représentants de près de 70 pays et organisations internationales ont participé à la réunion, ainsi qu’une cinquantaine d’intervenants en provenance de différents pays.

Le Conseil des ministres du Royaume a par ailleurs confirmé son soutien au renforcement de la coopération internationale afin de mettre les technologies nucléaires au service de l’humanité. De même, il a mis l’accent sur l’importance de la mise en œuvre des dispositions du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en vue de parvenir à un monde exempt de telles armes, en particulier au Moyen-Orient.

Le Cabinet a également décidé de créer un Conseil supérieur de coordination saoudo-algérien. 

Il a ensuite été informé des résultats de la participation du Royaume à l’Assemblée générale des Nations unies et de ses efforts pour réaliser les objectifs de développement durable, trouver des solutions aux défis internationaux et continuer à les relever.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com