Le ballet des syndicats se poursuit à Matignon, le blocage sur les retraites demeure

Le ministre français du Travail Olivier Dussopt (G) et la Première ministre française Elisabeth Borne (2e G) assistent à une réunion avec des représentants intersyndicaux pour aborder la réforme des retraites, à l'hôtel de Matignon à Paris, le 16 mai 2023. (Photo BERTRAND GUAY / POOL / AFP)
Le ministre français du Travail Olivier Dussopt (G) et la Première ministre française Elisabeth Borne (2e G) assistent à une réunion avec des représentants intersyndicaux pour aborder la réforme des retraites, à l'hôtel de Matignon à Paris, le 16 mai 2023. (Photo BERTRAND GUAY / POOL / AFP)
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Le ballet des syndicats se poursuit à Matignon, le blocage sur les retraites demeure

  • Reçus mardi et mercredi à Matignon, les syndicats ont rappelé leur ferme opposition à la réforme des retraites et exposé un éventail de revendications
  • Les syndicats présenteront leurs revendications communes le 30 mai, avant une 14e journée de mobilisation le 6 juin

PARIS: Reçus mardi et mercredi à Matignon, les syndicats ont rappelé leur ferme opposition à la réforme des retraites et exposé un éventail de revendications, mais le chemin du dialogue s'annonce escarpé alors qu'ils estiment avoir été "trahis".

Dernière à rencontrer la Première ministre mercredi, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a eu des mots très durs à l'issue d'un rendez-vous de près de deux heures avec Elisabeth Borne.

"Je suis en colère", après avoir "constat(é) que sur quasiment tous les sujets c’était une fin de non-recevoir, avec une politique alignée sur l’intérêt et la volonté patronale", a dit Mme Binet.

"Je n’ai pas pu donner une fin de non-recevoir puisque j’étais dans l’écoute des sujets" mis sur la table par les syndicats, a rétorqué la Première ministre, venue dire quelques mots à la presse à l'issue d'échanges qu'elle a décrits comme "denses, longs".

Mme Borne, qui recevra lundi et mardi prochains les organisations patronales, s'est de nouveau dite disposée à "laisser pleinement le dialogue social se dérouler", et a exprimé le vœu que puisse être organisée prochainement une "multilatérale" avec patronat et syndicats.

La proposition de loi Liot «inconstitutionnel» pour Borne

"Une photo de classe des syndicats avec le professeur Macron avant le 8 juin", a fustigé Mme Binet, affirmant ne pas voir l'utilité d'une réunion multilatérale avec le président de la République ou la première ministre sur le calendrier social, "s'il n'y avait pas d'annonces concrètes sur la question du retrait de la réforme des retraites ou de la hausse des salaires".

La dirigeante a regretté que sur les salaires Mme Borne ait renvoyé les syndicats à des discussions avec le patronat, lui expliquant que les pouvoirs publics avaient une "responsabilité évidente", que ce soit sur les salaires des fonctionnaires, l'indexation des salaires sur l'inflation ou la mise sous condition des aides publiques aux entreprises.

Elle a également dénoncé l'attitude de "pompier pyromane" de l'exécutif, à la manœuvre pour empêcher un vote du Parlement sur la proposition de loi Liot visant à abroger la réforme.

La Première ministre a jugé "inconstitutionnel" ce texte, estimant "irresponsable de la part d'un groupe parlementaire de laisser croire qu'on peut présenter une proposition de loi qui supprime 18 milliards (d'euros) de ressources".

Empêcher l'examen du texte de Liot "serait inacceptable", avait mis en garde mardi soir le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

«On jugera sur les actes»

Plus tôt mercredi, les numéros un de la CFTC et de la CFE-CGC, Cyril Chabanier et François Hommeril, étaient venus s'entretenir avec la Première ministre.

S'ils ont eux aussi rappelé leur opposition à la réforme des retraites, ils se sont montrés plus indulgents que leur homologue de la CGT.

M. Hommeril a ainsi expliqué ne pas faire du retrait de la réforme des retraites un préalable à cette "reprise de contact" avec la cheffe du gouvernement, même si les organisations syndicales n'ont "plus confiance", et estiment avoir été "trahies" sur ce dossier.

"On jugera sur les actes", a prévenu Cyril Chabanier, tout en défendant la démarche des syndicats: "on ne peut pas ne pas parler de ces sujets" d'autant que les syndicats sont selon lui "en position de force".

"On ne se contentera pas de mesurettes", avait averti la veille Laurent Berger en présentant à Mme Borne les huit pages de revendications de la CFDT.

La CFE-CGC a exposé ses priorités, notamment la réouverture du dossier des ordonnances travail, dont elle fait un "préalable". Mais M. Hommeril n'a guère semblé optimiste, alors que le chef de l'Etat s'est de nouveau félicité la semaine dernière de ces ordonnances.

Cyril Chabanier a insisté sur la question des salaires, réclamant la hausse du point d'indice des fonctionnaires comme la révision des grilles salariales dans le privé, qui démarrent trop souvent en dessous du Smic.

Selon M. Chabanier, Elisabeth Borne s'est montrée ouverte à la discussion sur une extension de la prévoyance, la conditionnalité des aides publiques aux entreprises, la révision des grilles salariales, l'ouverture d'une négociation sur la hausse du point d'indice, l'emploi des seniors, le Compte épargne temps universel - même si elle a parfois renvoyé ces sujets à la discussion entre partenaires sociaux.

Les syndicats présenteront leurs revendications communes le 30 mai, avant une 14e journée de mobilisation le 6 juin.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.