Cisjordanie: Tensions à la veille de la «marche des drapeaux» menée par l’extrême droite israélienne

Des Israéliens brandissent des drapeaux nationaux devant la porte de Damas, à l'extérieur de la vieille ville de Jérusalem, à l'occasion de la Journée de Jérusalem, une fête israélienne célébrant la prise de la vieille ville, le 29 mai 2022 (Photo, AP).
Des Israéliens brandissent des drapeaux nationaux devant la porte de Damas, à l'extérieur de la vieille ville de Jérusalem, à l'occasion de la Journée de Jérusalem, une fête israélienne célébrant la prise de la vieille ville, le 29 mai 2022 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Cisjordanie: Tensions à la veille de la «marche des drapeaux» menée par l’extrême droite israélienne

  • Pour la présidence palestinienne, la décision du gouvernement israélien de ne pas faire éloigner la marche controversée de la vieille ville de Jérusalem était un acte de provocation délibéré
  • La police israélienne a renforcé la sécurité à Jérusalem-Est et dans la vieille ville en installant des points de contrôle militaires le long des routes principales

RAMALLAH: À la veille de la marche du «jour du drapeau» à Jérusalem, les tensions étaient vives mercredi en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Elles menaçaient de perturber l'accord de cessez-le-feu entre le Jihad islamique palestinien et Israël, alors que l'on craint des affrontements violents à Jérusalem.

La marche de jeudi après-midi est un défilé annuel israélien d'extrême droite qui célèbre la prise de Jérusalem-Est en 1967 et son occupation ultérieure, que le gouvernement israélien qualifie de «réunification» de Jérusalem.

Mercredi, la police israélienne a renforcé la sécurité à Jérusalem-Est et dans la vieille ville, en installant des points de contrôle militaires le long des routes principales et en déployant 3 000 agents pour sécuriser l'itinéraire de la marche.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré que son gouvernement ne modifierait pas l'itinéraire de la marche controversée, qui passera donc par la porte de Damas et la vieille ville.

Des sources israéliennes ont indiqué que sept ministres et membres de la Knesset appartenant à la coalition au pouvoir se joindront à la marche, conduite par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

«Demain, avec l'aide de Dieu, nous célébrerons la Journée de Jérusalem dans notre capitale éternelle», a indiqué Ben-Gvir. «Nous avons déployé nos gardes pour sécuriser la marche et demain, Jérusalem sera couverte de bleu et de blanc.»

Les organisations juives du "Temple" et des groupes de colons auraient cherché à recruter plus de 5 000 colons afin de prendre d'assaut les cours de la mosquée Al-Aqsa avant la marche provocatrice.

Pour la présidence palestinienne, la décision du gouvernement israélien de ne pas faire éloigner la marche controversée de la vieille ville de Jérusalem était un acte de provocation délibéré.

Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de la présidence, a averti que les appels des extrémistes à prendre d'assaut Al-Aqsa allaient enflammer la région, avec des conséquences désastreuses. Il a affirmé que le gouvernement israélien était entièrement responsable de l'escalade des tensions qui pourrait conduire à une flambée des violences.

Les actions du gouvernement israélien confirment son consentement aux demandes des extrémistes, a-t-il ajouté. Il a appelé l'administration du président américain Joe Biden à joindre le geste à la parole en condamnant clairement et franchement ces provocations israéliennes.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a expliqué que la marche de jeudi permet aux habitants d’Israël et à la communauté internationale de comprendre sans conteste que Jérusalem est occupée, qu'elle n'est pas unifiée et qu'elle fait toujours partie intégrante des territoires palestiniens occupés.

Parallèlement, des appels ont été lancés aux Palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza, de Jérusalem et de l'intérieur d'Israël à hisser le drapeau palestinien partout où cela est possible et qu'ils l'affichent en ligne, en réponse aux provocations d'Israël lors du «jour du drapeau».

Khaled al-Kurdi, un militant de la vieille ville de Jérusalem, a indiqué que la situation était tendue et que la police israélienne forçait environ 1 500 magasins de la vieille ville et de la porte de Damas à fermer.

«La situation est agitée car toute l'extrême droite israélienne sera présente dans la vieille ville pour imposer le fait accompli qu'elle contrôle Jérusalem-Est », a-t-il indiqué à Arab News.

Environ 350 000 Palestiniens vivent à Jérusalem-Est. Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, a qualifié la marche de provocatrice et a révélé qu'elle forcerait le Hamas à répondre à la «tentative israélienne de changer et d'imposer une identité juive à la ville de Jérusalem, qui comprend des lieux saints musulmans et chrétiens».

Kamel al-Khatib, chef adjoint du Mouvement islamique en Israël, a appelé à faire face à la marche et à défendre la mosquée Al-Aqsa contre les tentatives de judaïsation perpétrées par des colons.

«Demain, Al-Aqsa sera exposée à de nouvelles provocations», a-t-il alerté.

Chawky Allam, un religieux égyptien de haut rang, a prévenu que la marche pourrait attiser les tensions et créer une atmosphère de confrontation.

Entre 100 000 et 200 000 jeunes juifs orthodoxes devraient participer à la marche. L'armée israélienne a renforcé son système de défense «Dôme de fer», craignant des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza en réponse à la marche.

La Maison Blanche a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à maintenir le calme, à faire preuve de retenue et à éviter toute action ou rhétorique autour de la marche susceptible de faire monter la tension.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.