Les sanctions contre la Russie menacent la plateforme des diamantaires en Inde

Sur cette photo prise le 31 mai 2022, un négociant examine les diamants sur un marché de Surat. La perspective de nouvelles sanctions du G7 contre le commerce des diamants russes pèse lourdement sur le centre diamantaire indien de Surat, déjà affecté par les réductions de l'offre et la baisse de la demande. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 31 mai 2022, un négociant examine les diamants sur un marché de Surat. La perspective de nouvelles sanctions du G7 contre le commerce des diamants russes pèse lourdement sur le centre diamantaire indien de Surat, déjà affecté par les réductions de l'offre et la baisse de la demande. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Les sanctions contre la Russie menacent la plateforme des diamantaires en Inde

  • Environ 90% des diamants du monde sont taillés et polis dans ce port de l'État le plus à l'ouest de l'Inde.
  • À mille lieues des joailleries glamour de New York, Tokyo ou Paris, des centaines de milliers d'artisans, sueur au front, oeuvrent à la taille des pierres précieuses dans quelque 4 000 ateliers de Surate, avant d'en faire des bijoux étincelants

NEW DELHI: La perspective de nouvelles sanctions du G7 contre le commerce des diamants de Russie pèse sur le port de Surate, dans l'Etat indien du Gujarat, plateforme des diamantaires déjà ébranlée par les coupes dans l'approvisionnement et la chute de la demande.

Environ 90% des diamants du monde sont taillés et polis dans ce port de l'État le plus à l'ouest de l'Inde.

À mille lieues des joailleries glamour de New York, Tokyo ou Paris, des centaines de milliers d'artisans, sueur au front, oeuvrent à la taille des pierres précieuses dans quelque 4 000 ateliers de Surate, avant d'en faire des bijoux étincelants.

Au total, près d'un million de personnes, négociants et fournisseurs inclus, travaillent dans cette industrie du Gujurat.

Les géants miniers russes, dont Alrosa, fournissaient traditionnellement plus d'un tiers des diamants bruts taillés en Inde.

Mais après l'invasion de l'Ukraine, l'offre s'est réduite sous l'effet des sanctions occidentales ayant exclu la Russie du système bancaire international Swift.

En parallèle, les exportations indiennes de diamants taillés et polis se sont effondrées, les entreprises américaines et européennes refusant d'acheter des diamants provenant de Russie.

Aujourd'hui, les dirigeants des pays du G7 réunis à Hiroshima réfléchissent à la manière d'étouffer collectivement le commerce des diamants russes, représentant une manne de 4 à 5 milliards de dollars par an, en recourant notamment à des méthodes de traçage de haute technologie.

La Grande-Bretagne est allée plus loin en annonçant qu'elle interdirait purement et simplement les diamants russes.

Selon Rameshbhai Zilriya, président du syndicat ouvrier Diamond Workers Union Gujarat, de nouvelles sanctions sonneraient le glas de l'industrie.

"Les ouvriers souffrent déjà des problèmes d'approvisionnement en Russie et de la baisse de la demande. Il y a eu de nombreuses pertes d'emploi et cela ne fera qu'aggraver le problème", s'est-il inquiété auprès de l'AFP.

"Huit ouvriers se sont suicidés ces 15 derniers jours. La situation ne peut qu'empirer", a-t-il ajouté.

La Russie est un allié stratégique de l'Inde depuis des décennies, et New Delhi n'a pas condamné publiquement Moscou pour son invasion de l'Ukraine.

Mais les plus gros acheteurs de l'industrie du diamant sont des entreprises occidentales tenues de respecter les régimes de sanctions.

Selon les négociants, les sociétés Signet, Tiffany & Co, Chopard ou encore Pandora refusent d'acheter des pierres russes.

Les exportations indiennes de diamants taillés et polis ont rapporté 1,32 milliard de dollars en avril, selon les données du Conseil de promotion des exportations de pierres précieuses et de bijoux (GJEPC), accusant une chute de 39%, soit plus de 800 millions de dollars, par rapport à la même période l'an passé.

Selon le président du GJEPC, Vipul Shah, l'industrie sera attentive au type de sanctions imposées aux diamants russes.

"La Russie est l'un de nos principaux fournisseurs (...) L'approvisionnement va être contraignant, nous allons faire face à un gros problème", a-t-il déclaré, "le sujet immédiat est celui de l'emploi qui sera gravement affecté."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com