Les Tunisiens confrontés à l’extrême pauvreté hydrique de leur pays

Des femmes récoltent des fraises près de la ville de Korba, dans le nord-est de la Tunisie, le 4 avril 2023 (Photo, AFP).
Des femmes récoltent des fraises près de la ville de Korba, dans le nord-est de la Tunisie, le 4 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 mai 2023

Les Tunisiens confrontés à l’extrême pauvreté hydrique de leur pays

  • Pour parer au plus pressé, les autorités ont pris des mesures de restriction de l’utilisation de l’eau
  • Il s’agit de mesures temporaires en attendant la mise en œuvre de solutions plus radicales et coûteuses, comme le dessalement de l’eau de mer et l’exploitation des eaux usées

TUNIS: Les Tunisiens ne sont pas près d’oublier la date du 31 mars 2023. Ce jour-là, les autorités leur ont imposé une série de mesures drastiques destinées à éloigner le spectre de la soif: l’utilisation de l’eau potable est interdite dans l’agriculture, pour l’arrosage des espaces verts, le nettoyage des rues et des espaces publics, et, surtout, coupures d’eau tous les soirs entre 21 h et 6 h du matin. Des mesures inédites dans l’Histoire du pays, du moins de cette ampleur.

Quatre années successives de sécheresse ont pratiquement laissé à sec les barrages qui assurent l’alimentation en eau d’une population de près de 12 millions d’habitants. À titre d’exemple, les réserves du barrage de Sidi Salem – dans le nord –, le plus important du pays, ne dépassaient pas les 100 millions de m3 au début du mois de mars 2023, alors que sa capacité s’élève à 700 millions de m3.

Stress hydrique

Toutefois, même avant la dernière vague de sécheresse, la Tunisie était déjà en situation de stress hydrique et elle figure parmi les dix-sept pays les plus pauvres au monde en ressources en eau.

«La Tunisie est sous le seuil de la pauvreté hydrique. Selon les normes internationales, le seuil minimum des besoins hydriques d’un pays est fixé à 1 000 m3 par habitant et par an. La Tunisie est en dessous de la barre des 500 m3», note Habib Azaiez, ancien PDG de la Société d'exploitation du canal et des adductions des eaux du Nord (Secadenord).

Ainsi, la part moyenne d’eau par habitant est tombée de 480 m3 en 2015 à 460 m3 aujourd’hui, et elle pourrait descendre en dessous des 350 m3 d’ici à 2030.

«La Tunisie est sous le seuil de la pauvreté hydrique. Selon les normes internationales, le seuil minimum des besoins hydriques d’un pays est fixé à 1 000 m3 par habitant et par an; la Tunisie est en dessous de la barre des 500 m3.»

Après l’arrivée de Zine el-Abidine ben Ali au pouvoir le 7 novembre 1987, la Tunisie a été confrontée à trois années de sécheresse. Soucieux de garantir l’approvisionnement du pays à très long terme, le président a décidé de doter le pays d’un réseau de barrages, avec l’appui d’Amor Horchani, le plus grand ingénieur hydraulique que la Tunisie ait connu à ce jour.

La Tunisie dispose aujourd’hui d’une quarantaine de barrages de toutes dimensions, contre seulement trois légués par la France à l’indépendance du pays en 1956. Et c’est ce système qui, en garantissant l’approvisionnement du pays en eau, «a fini par faire oublier aux Tunisiens que leur pays est pauvre en eau», estime M. Azaiez.

Rechercher d’autres solutions

L’ancien PDG appelle à rechercher d’autres solutions à ce problème. Pour deux raisons au moins: on ne peut pas construire de nouveaux barrages et les barrages existants ne sont plus suffisamment alimentés en eau de pluie en raison de la sécheresse.

Habib Azaiez juge un peu «excessives» les mesures annoncées le 31 mars, car, à l’exception des coupures d’eau, «il est impossible d’en vérifier le respect». Il recommande donc de décréter la priorité absolue à l’eau potable et de changer certaines habitudes.

Ainsi, les agriculteurs ont, selon lui, le devoir de «s’adapter à la quantité d’eau disponible» et de «réduire en conséquence leur production de cultures consommatrices d’eau, comme les oranges et les amandes». Le citoyen doit lui aussi être mis à contribution. M. Azaiez appelle les autorités à imposer aux foyers d’avoir un majel (réserve d’eau) pour pouvoir utiliser l’eau de pluie comme le faisaient leurs ancêtres. En attendant la mise en œuvre de solutions plus radicales et coûteuses, comme le dessalement de l’eau de mer et l’exploitation des eaux usées.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.