Yasmeen Lari, première femme architecte du Pakistan, conçoit des maisons contre les inondations

Sur cette photo prise le 4 mai 2023, l'architecte Yasmeen Lari, directrice de la Heritage Foundation of Pakistan, lors d'une interview dans son jardin à Karachi.  (Photo par Asif HASSAN / AFP / )
Sur cette photo prise le 4 mai 2023, l'architecte Yasmeen Lari, directrice de la Heritage Foundation of Pakistan, lors d'une interview dans son jardin à Karachi. (Photo par Asif HASSAN / AFP / )
Short Url
Publié le Samedi 20 mai 2023

Yasmeen Lari, première femme architecte du Pakistan, conçoit des maisons contre les inondations

  • Architecte reconnue de 82 ans, à l'origine de certaines des plus remarquables constructions de Karachi, comme le siège de la compagnie pétrolière nationale PSO, Yasmeen Lari met son savoir-faire au service des plus vulnérables
  • La structure surélevée sur laquelle reposent les habitations permet à l'eau de s'engouffrer sous le plancher grâce à des bambous ancrés profondément dans le sol qui résistent à la pression

TANDO ALLAHYAR, Pakistan : Yasmeen Lari, première femme architecte du Pakistan, a développé des maisons résistantes aux inondations pour les communautés rurales en première ligne face au changement climatique, avec une devise: «Zéro carbone, zéro déchet, zéro donateur» pour «zéro pauvreté».

Architecte reconnue de 82 ans, à l'origine de certaines des plus remarquables constructions de Karachi, comme le siège de la compagnie pétrolière nationale PSO, Yasmeen Lari préfère désormais mettre son savoir-faire au service des plus vulnérables.

Les maisons «pilotes» en bambou surélevées qu'elle a mises au point ont permis de sauver des familles des inondations record causées par la mousson à l'été 2022. Un tiers du pays avait été noyé, provoquant le déplacement de huit millions de personnes dans tout le pays.

Avec sa fondation, l'octogénaire, dont les travaux viennent d'être récompensés par la médaille d'or de l'Institut royal des architectes britanniques, espère étendre le projet à un million de maisons construites par les communautés locales dans les zones les plus reculées du pays.

«Je devais trouver la solution, ou trouver un moyen de renforcer les capacités des gens pour qu'ils puissent se débrouiller seuls, plutôt que d'attendre une aide extérieure. Je ne crois pas à la charité», explique à l'AFP Mme Lari, formée au Royaume-Uni.

Frappé par la pauvreté, le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé du monde, est responsable de moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais est l'un des pays les plus vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par le réchauffement climatique.

Des millions d'habitations ont été détruites au cours des catastrophes naturelles qui se sont succédé ces dernières années, que ce soit lors du séisme de 2005 ou des inondations de 2010.

- Des bambous qui résistent à la pression-

Les scientifiques affirment que les moussons sont devenues plus abondantes et plus imprévisibles avec le changement climatique, auquel le pays est peu préparé.

Dans le village de Pono Colony, à environ 200 kilomètres de Karachi, la centaine de maisons pilotes construites avant les inondations exceptionnelles de l'été dernier ont déjà fait leurs preuves.

La structure surélevée sur laquelle reposent les habitations permet à l'eau de s'engouffrer sous le plancher grâce à des bambous ancrés profondément dans le sol qui résistent à la pression.

Connues localement sous le nom de «chanwara», ces huttes sphériques en terre sont une version améliorée des maisons traditionnelles faites d'une seule pièce qui parsèment les paysages de la province du Sind, dans le sud du Pakistan, et du Rajasthan, en Inde.

Elles ne nécessitent que des matériaux disponibles localement: chaux, argile, bambou et chaume. Après une formation assez simple, elles peuvent être assemblées par les familles pour un coût d'environ 170 dollars et être facilement déplacées.

«On ne peut pas aller avec un ego surdimensionné dans une communauté pauvre et dire: +Je sais ce qu'il faut faire et je vais vous dire ce qu'il faut faire+», commente l'architecte, qui s'est servie de son expérience.

- Poules et poêles

Lors d'un projet sur la construction de logements sociaux à Lahore (est) dans les années 1970, les femmes du quartier, penchées sur ses plans, s'étaient demandées dans quel endroit les poules allaient vivre, se souvient-elle.

«Ces poules sont restées gravées dans ma mémoire. Les besoins des femmes sont vraiment au centre de mes préoccupations lorsque je conçois des projets», insiste-t-elle.

Aujourd'hui, ce n'est plus le poulailler qui est au centre des préoccupations, mais l'aménagement des poêles traditionnels, lesquels ont été placés en hauteur et dotés d'une cheminée pour évacuer la fumée.

«Auparavant, le poêle se trouvait à même le sol, ce qui était très peu hygiénique. Les petits enfants se brûlaient avec les flammes, les chiens errants léchaient les casseroles et les microbes se propageaient», explique Champa Kanji, formée par l'équipe de Mme Lari à la construction de fourneaux pour les foyers du Sind.

«Voir des femmes devenir indépendantes et avoir les moyens de faire des choses me donne énormément de plaisir», souligne l'architecte.

Dans les zones rurales de cette province, des dizaines de milliers de personnes sont toujours déplacées et de vastes zones agricoles restent submergées par des eaux stagnantes, près d'un an après les inondations.

En janvier, les donateurs internationaux ont promis plus de 9 milliards de dollars pour réparer les dégâts causés, mais seule une fraction de l'argent a été reçue, alors que le Pakistan est plongé dans une grave crise économique et politique.

 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com