En Syrie, des cars transformés en salles de classe après le séisme

Des petits bureaux colorés ont été installés à l'intérieur du car et les enfants y apprennent l'arabe et l'anglais, les sciences et les mathématiques. (Photo, AFP)
Des petits bureaux colorés ont été installés à l'intérieur du car et les enfants y apprennent l'arabe et l'anglais, les sciences et les mathématiques. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 25 mai 2023

En Syrie, des cars transformés en salles de classe après le séisme

  • Le séisme du 6 février a fait plus de 6 000 morts en Syrie, majoritairement dans les zones rebelles du nord et nord-ouest du pays toujours morcelé par la guerre
  • Dans ce camp, les enfants, cartables sur le dos, se rassemblent joyeusement près d'un car recouvert de dessins avant d'entrer « en classe»

JANDAIRIS: Dans le nord-ouest de la Syrie, des cars aux couleurs vives parcourent les allées des camps de déplacés et deviennent des salles de classe pour les enfants ayant perdu maison et école lors du séisme dévastateur du 6 février.

Jawaher Hilal, 10 ans, vivait à Jandairis, à une dizaine de kilomètres de la frontière turque, lorsque le tremblement de terre a détruit sa maison.

"Nous sommes venus vivre ici et l'école était vraiment très loin", raconte à l'AFP la fillette, dans une tente désormais devenue sa maison, à la périphérie de Jandairis, l'une des villes les plus touchées par les séisme.

Grâce à ces cars, "nous avons commencé à étudier et à apprendre. Les cars sont vraiment bien", ajoute-t-elle, un foulard rose noué sur les cheveux.

Le séisme du 6 février a fait plus de 6 000 morts en Syrie, majoritairement dans les zones rebelles du nord et nord-ouest du pays toujours morcelé par la guerre.

Dans ce camp, les enfants, cartables sur le dos, se rassemblent joyeusement près d'un car recouvert de dessins avant d'entrer "en classe".

Des petits bureaux colorés ont été installés à l'intérieur du car et les enfants y apprennent l'arabe et l'anglais, les sciences et les mathématiques.

Cette "classe mobile offre des cours mais aussi un soutien psychologique pour les enfants affectés par le séisme", explique Raad al-Abd, chargé des oeuvres éducatives d'Orange Organisation, une ONG locale à l'origine de l'initiative.

"Les cars ciblent 27 camps", affirme-t-il, ajoutant qu'au total, ses équipes enseignent "à plus de 3.000 élèves".

Des écoles "très loin"

Dans le nord-ouest de la Syrie, "au moins 452 écoles et lycées" ont été endommagés par le séisme, plus ou moins gravement, selon un récent rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

"Plus d'un million d'enfants en âge d'aller à l'école ont besoin d'enseignement et risquent de décrocher", affirme l'Ocha, qui précise qu'"au moins 25.000 enseignants (...) ont besoin d'un soutien psychologique".

Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), "3,7 millions d'enfants en Syrie ont cruellement besoin du maintien de l'aide humanitaire."

"L'éducation de 1,9 million d'enfants a été perturbée et de nombreuses écoles servent encore d'abris" aux déplacés, ajoute cet organisme onusien.

Alors que les cars quittent le camp, roulant entre les tentes et les arbres, les enfants crient et agitent leurs mains.

Le père de Jawaher, Ramadan Hilal, est soulagé que ces "classes mobiles" existent car "après le séisme, il ne restait plus d'écoles".

Et, s'inquiète-t-il, si elles sont reconstruites, "elles seront très loin de chez nous et nous ne serons pas capables d'y emmener nos enfants."


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.