Cisjordanie: Les réfugiés frappés par la misère alors que la grève des employés de l'UNRWA se poursuit

Un Palestinien inspecte une voiture qui aurait été brûlée par des colons israéliens dans le village d'Al-Mughayer, à l'est de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
Un Palestinien inspecte une voiture qui aurait été brûlée par des colons israéliens dans le village d'Al-Mughayer, à l'est de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 juin 2023

Cisjordanie: Les réfugiés frappés par la misère alors que la grève des employés de l'UNRWA se poursuit

  • L'accumulation d'ordures dans les rues fait craindre une catastrophe environnementale et sanitaire en Cisjordanie
  • Abu Hasna a évoqué l'énorme soutien de l'Arabie saoudite à l’agence, qu'elle a financée pendant plus de dix ans à hauteur d'un milliard de dollars

RAMALLAH: Les camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie risquent de passer un été encombré de déchets à cause d'une grève en cours, ce qui fait craindre l'apparition de maladies.

Des piles d'ordures se sont accumulées alors que plus de 3 600 employés de l’Office de secours et des travaux des Nations Unies (UNRWA) sont en grève depuis le 20 février.

Les habitants du camp, soit quelque 960 000 personnes, continuent de se plaindre de leurs conditions de vie désastreuses, affectant ainsi la fourniture de soins de santé et l'éducation de 50 000 élèves.

L'UNRWA affirme qu'elle ne dispose pas de fonds suffisants pour augmenter les salaires des employés et répondre à leurs demandes.

Les habitants craignent que l'absence de ramassage des ordures et l'arrêt des services de santé ne conduisent à une catastrophe environnementale et sanitaire à l'approche de l'été.

Youssef Baraka, du camp de réfugiés de Jalazoun, près de Ramallah, a déclaré à Arab News: «Le réfugié paie toujours la facture et nous vivons dans des conditions difficiles en raison de la poursuite de la grève.»

«Nos enfants n'ont pas accès à l'éducation et nos patients ne sont pas soignés.»

Il a indiqué que des efforts individuels étaient déployés afin d’aider les patients à suivre un traitement et de fournir du matériel médical. Les habitants essayent d’enlever eux-mêmes les ordures des camps, dans la mesure du possible.

Taysir Nasrallah, du camp de réfugiés de Balata à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, a révélé à Arab News que le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait mis en place un comité pour rencontrer le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, afin de trouver une solution rapide à cette crise.

«L'administration de l'UNRWA a besoin d'une intervention urgente dans le but de résoudre le conflit avec le personnel et rétablir une vie normale dans les camps», a-t-il déclaré à Arab News.

L'UNRWA a été créée en 1949 par l'Assemblée générale des Nations unies pour aider et protéger les réfugiés palestiniens en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Walid Macharqa, du camp de Jénine, a signalé que les ordures s'accumulaient et que les eaux usées s'infiltraient dans les rues, tandis que de nombreux médicaments de base pour les maladies chroniques ne sont pas actuellement disponibles pour les résidents.

«Quelle est la faute des réfugiés palestiniens dans l'existence de guerres et d'autres désastres humanitaires dans le monde, pour que l'UNRWA cesse de leur assurer ses services?» a indiqué Masharqa à Arab News.

«L'Autorité palestinienne n'est pas autorisée à fournir des services aux réfugiés dans les camps», a-t-il ajouté.

UNRWA

Adnan Abu Hasna, porte-parole de l'UNRWA au Moyen-Orient, a déclaré à Arab News que les discussions se poursuivaient avec l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine pour résoudre le problème de la grève.

Abu Hasna espère que toutes les parties parviendront bientôt à une solution.

Il a signalé que l'UNRWA avait approuvé une allocation de 268 dollars américains (1 dollar américain = 0,93 euro) pour 300 employés à Jérusalem-Est en raison des prix élevés, et que les employés de Cisjordanie demandaient la même chose.

Mais il a avisé que le budget de l'UNRWA n'était pas en mesure de supporter ce coût supplémentaire, ses fonds accusant un déficit annuel de 70 millions de dollars.

Abu Hasna a évoqué l'énorme soutien de l'Arabie saoudite à l’agence, qu'elle a financée pendant plus de dix ans à hauteur d'un milliard de dollars, en construisant des villes et des quartiers entiers ainsi que des dizaines d'écoles dans la bande de Gaza. Il a également indiqué qu’elle l’a sauvée à plusieurs reprises de l'effondrement.

«Le roi Salmane a personnellement alloué une aide à l'UNRWA depuis qu'il était gouverneur de la région de Riyad et président de l'Association pour le soutien du peuple palestinien. La position de l'Arabie saoudite, qui soutient fermement l'UNRWA, est considérée comme un facteur de motivation pour les autres pays à soutenir l'UNRWA», a précisé Abu Hasna à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.