Inde: Modi inaugure un nouveau siège du Parlement, avec des prêtres mais sans l'opposition

Le Premier ministre indien Narendra Modi s'exprimant lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau bâtiment du Parlement à New Delhi (Photo, AFP).
Le Premier ministre indien Narendra Modi s'exprimant lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau bâtiment du Parlement à New Delhi (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

Inde: Modi inaugure un nouveau siège du Parlement, avec des prêtres mais sans l'opposition

  • Narendra Modi a inauguré dimanche le nouveau siège du Parlement indien à New Delhi lors d'une cérémonie empreinte de symbolisme religieux
  • En marge de la cérémonie d'inauguration, la police indienne a arrêté plusieurs lutteurs dont deux médaillés de bronze aux Jeux olympiques

NEW DELHI: Entouré de prêtres, le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi a inauguré dimanche le nouveau siège du Parlement indien à New Delhi lors d'une cérémonie empreinte de symbolisme religieux mais boycottée par les principaux partis d'opposition.

Le nouvel édifice hexagonal -en forme de cercueil, a ironisé un parti d'opposition- est l'un des grands projets mis en oeuvre par M. Modi pour refaçonner la capitale de l'Inde et éliminer les vestiges de la domination britannique.

Il jouxte celui bâti à l'époque coloniale par les architectes britanniques Edwin Lutyens et Herbert Baker, qu'il remplacera désormais.

"L'Inde n'est pas seulement une nation démocratique, c'est aussi la mère de la démocratie", a affirmé M. Modi lors de la cérémonie. "Ceci n'est pas seulement un bâtiment (...) c'est le temple de la démocratie qui porte au monde un message sur la détermination de l'Inde".

L'inauguration a été précédée d'une prière multiconfessionnelle. M. Modi, accompagné de prêtres hindous, a ensuite installé un sceptre cérémonial tamoul dans le bâtiment. Il a été accueilli dans la chambre sous les ovations des députés pro-gouvernementaux scandant "Modi Modi".

Nombre de partisans de M. Modi et son Bharatiya Janata Party (BJP) soutiennent un hégémonisme hindou sur le pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants) avec une diversité de croyances et doté d'une Constitution laïque.

L'inauguration du nouvel édifice s'est déroulée au jour de l'anniversaire de naissance de Vinayak Damodar Savarkar, un idéologue hindou qui fut le mentor de Godse, l'assassin du héros de l'indépendance du pays, Mahatma Gandhi.

Ce rendez-vous a été boycotté par dix-neuf partis d'opposition, dénonçant une instrumentalisation à des fins partisanes et le fait que M. Modi ait présidé l'inauguration plutôt que la cheffe de l'État, Droupadi Murmu.

Il s'agit d'une "attaque directe contre notre démocratie", ont-ils écrit dans un communiqué.

Couronnement
M. Modi "a implacablement vidé le Parlement de sa substance", avec des députés de l'opposition "disqualifiés, suspendus et réduits au silence" et des lois adoptées "presque sans débat", ont-ils ajouté.

En outre, les opposants accusent le BJP d'étouffer les débats au Parlement et de déployer des perquisitions fiscales, enquêtes fédérales ou actions en justice pour affaiblir l'opposition.

Le Parlement indien a notamment vécu des perturbations de séances en février après le blocage par le gouvernement de requêtes de l'opposition et du chef du Congrès Rahul Gandhi pour une enquête sur les liens éventuels entre M. Modi et le magnat Gautam Adani. Son conglomérat a été accusé de fraude et nie ces accusations.

Le mois suivant, Rahul Gandhi avait été banni du Parlement indien après sa condamnation à deux ans de prison pour diffamation suite à une remarque faite durant la campagne électorale de 2019.

"Le Premier ministre considère l'inauguration du Parlement comme un couronnement", a tweeté dimanche Rahul Gandhi.

Manifestation de lutteurs
Pour sa part, Amit Malviya, responsable des réseaux sociaux du BJP, a rappelé que le vice-roi britannique assistait aux côtés de l'arrière-arrière-grand-père de M. Gandhi, Motilal Nehru (1861-1931), à l'inauguration de l'ancien Parlement en 1927.

Le Congrès, créé en 1895 et dont Motilal Nehru fut le dirigeant, "n'avait alors aucun scrupule à s'agenouiller devant les Britanniques (mais) a aujourd'hui un problème pour assister à l'inauguration même si la personne qui dirige la cérémonie est un Premier ministre démocratiquement élu", a déclaré à l'AFP M. Malviya.

La nouvelle chambre basse est dotée de 888 sièges, semblant indiquer que les autorités prévoient d'accroître le nombre de ses membres actuellement fixé à un maximum de 550.

Le BJP pourrait en tirer avantage: si le nombre de députés était accru en fonction des chiffres du recensement de 2011, le Nord et le centre du pays, densément peuplés et bastions du parti de M. Modi, seraient beaucoup mieux représentés que le Sud de l'Inde, plus développé et plus riche, où il reste relativement plus faible.

En marge de la cérémonie d'inauguration, la police indienne a arrêté plusieurs lutteurs dont deux médaillés de bronze aux Jeux olympiques, Sakshi Malik et Bajrang Punia, ainsi que des dizaines de leurs supporters.

Ces dernier tentaient de se diriger vers le Parlement pour protester contre le président de leur fédération qu'ils accusent de harcèlement sexuel et de pratiques d'intimidation, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.