La marine américaine parle de «dissuasion fragile» avec l'Iran

Un hélicoptère américain de type MH-60 Seahawk survole les patrouilleurs des gardiens de la révolution dans le détroit d'Ormuz, alors que les tensions restent vives autour du programme nucléaire iranien (Photo, AP)
Un hélicoptère américain de type MH-60 Seahawk survole les patrouilleurs des gardiens de la révolution dans le détroit d'Ormuz, alors que les tensions restent vives autour du programme nucléaire iranien (Photo, AP)
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Publié le Lundi 07 décembre 2020

La marine américaine parle de «dissuasion fragile» avec l'Iran

  • Bien que l'Iran n'ait pas directement saisi ou ciblé un pétrolier au cours des derniers mois, une mine a récemment frappé un pétrolier au large de l'Arabie saoudite
  • «Il faut rester poli, professionnel, et avoir un plan pour tuer tout le monde dans la pièce le cas échéant»

DUBAI: Un responsable haut gradé de la marine américaine au Moyen-Orient a déclaré dimanche que l'Amérique est parvenue à un statut de «dissuasion fragile» avec l'Iran, et ce après des mois d'attaques régionales et de saisies en mer. Les tensions restent pourtant élevées entre Washington et Téhéran au sujet du programme nucléaire de la République islamique. 

Le vice-amiral Sam Paparo, qui supervise la 5e flotte de la marine basée à Bahreïn, a pris un ton académique dans son allocution lors du Dialogue IISS de Manama à Bahreïn, organisé par l’Institut international d’études stratégiques. Il dit avoir «un grand respect», tant pour la marine iranienne que pour les forces navales des Gardiens de la révolution, un groupe paramilitaire.  

«Nous avons atteint un statut de dissuasion fragile, exacerbé par les événements qui se déroulent à l’échelle planétaire», a déclaré le vice-amiral. «Et je trouve que l'activité iranienne en mer est prudente, circonspecte et respectueuse, pour ne pas risquer une erreur de calcul inutile ou une aggravation de la situation en mer». 

Les envoyés de l’Iran auprès de l’ONU n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. 

Bien que l'Iran n'ait pas directement saisi ou ciblé un pétrolier au cours des derniers mois, une mine a récemment en a frappé un au large de l'Arabie saoudite, et un cargo près du Yémen a été attaqué. Les soupçons sont immédiatement tombés sur les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran. Les Houthis n'ont commenté aucune de ces agressions. 

Paparo, un ancien pilote de chasse de la marine qui a récemment occupé le poste de directeur des opérations au commandement central de l’armée américaine, prend une position différente de celle de son prédécesseur, le vice-amiral James Malloy. Dans l'un de ses derniers commentaires aux journalistes en août, Malloy avait qualifié l'Iran de pays «téméraire et provocateur» qui essaie toujours, lors d'exercices navals dramatiques, de «faire baisser le niveau jusqu'à ce qu'il soit sûrs d’avoir l'air d'avoir gagné quelque chose». 

Malloy a vu durant son mandat un nombre de pétroliers saisis par l’Iran. Il a aussi vu une série d’explosions de mines marines qui visent les pétroliers, et que la marine attribue à Téhéran. Le régime nie son implication, bien que des membres des Gardiens de la révolution aient été filmés alors qu’ils retiraient une mine non explosée d’un navire. 

Les quelques mois que Paparo a passé aux commandes n’ont en revanche pas vu de crise majeure. 

La marine américaine a régulièrement des face-à-face tendue avec les Gardiens de la révolution, dont les vedettes rapides côtoient les navires de guerre américains dans le golfe arabe. La milice effectue parfois des exercices de tir avec des mitrailleuses, et lui lance des missiles. 

Les Gardiens patrouillent généralement les eaux moins profondes du golfe arabe et de son embouchure étroite, le détroit d'Ormuz. La marine iranienne sillonne quant à elle le golfe d’Oman et dans la mer d’Arabie. Alors que les commandants précédents ont tenu à faire la différence entre l’attitude des deux groupes, Paparo rejette comme une «vieille idée» la rumeur persistante que le service reste fidèle à l'ancien shah iranien, renversé lors de la révolution islamique de 1979. 

«Après quarante et un ans de révolution, je pense que nous pouvons passer outre cette notion», a déclaré le vice-amiral. «Je doute sincèrement qu’il y ait une différence entre eux», ajoute-t-il. 

Paparo a aussi déclaré qu'il ne pensait pas que la mission de la 5ème flotte serait affectée par la reconstitution potentielle de l’équipage d'une 1ère flotte chargée de patrouiller l'océan Indien. 

Pourtant, les remarques de Paparo portent un avertissement clair, et il cite même l’ancien secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis. 

«Il faut rester poli, professionnel, et avoir un plan pour tuer tout le monde dans la pièce le cas échéant», a-t-il déclaré. «C'est ainsi que nous nous conduisons en mer».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.