Catastrophe ferroviaire en Inde: au moins 288 morts, fin des opérations de secours

Le lieu de l'accident d'une collision entre trois trains près de Balasore, à environ 200 km de la capitale de l'État Bhubaneswar dans l'État oriental d'Odisha, le 3 juin 2023 (AFP).
Le lieu de l'accident d'une collision entre trois trains près de Balasore, à environ 200 km de la capitale de l'État Bhubaneswar dans l'État oriental d'Odisha, le 3 juin 2023 (AFP).
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Publié le Dimanche 04 juin 2023

Catastrophe ferroviaire en Inde: au moins 288 morts, fin des opérations de secours

  • La catastrophe a débuté avec le déraillement d'un train express assurant une liaison entre Bengaluru et Kolkata
  • Des médias, citant des responsables des chemins de fer, indiquaient qu'une erreur de signalisation était à l'origine du drame

BALASORE: Les opérations de recherche et sauvetage des victimes se sont achevées samedi en Inde au lendemain de la collision entre trois trains qui a fait au moins 288 morts et 900 blessés, l'une des pires catastrophes ferroviaires de l'histoire du pays.

Après l'accident, "les gens criaient, appelaient à l'aide", a raconté à une chaîne de télévision indienne Arjun Das, un survivant. Les passagers ont été projetés de leurs couchettes, "il y avait des blessés gisant partout à l'intérieur des wagons et le long des voies", a-t-il ajouté, soulignant vouloir "oublier les scènes" vues.

Des journalistes de l'AFP ont vu des wagons renversés, et les secouristes travailler sans répit pour extraire les survivants. De nombreux cadavres recouverts de linceuls blancs gisaient à côté des voies sur le lieu du drame, survenu vendredi soir près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l'Etat d'Odisha, dans l'est de l'Inde.

La confusion règne sur la séquence précise des évènements mais des médias, citant des responsables des chemins de fer, indiquaient qu'une erreur de signalisation était à l'origine du drame.

Elle a selon eux dérouté le Coromandal Express, reliant Calcutta à Madras, qui a percuté un train de marchandises à l'arrêt. Cet accident a entraîné à son tour le déraillement d'un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta.

Hiranmay Rath, un étudiant dont la maison se trouve près de la voie ferrée, s'est précipité pour aider. En quelques heures, il dit avoir vu plus "de mort et de détresse" qu'il ne pouvait imaginer. "Imaginez vous en train de regarder  - ou d'extraire - le corps écrasé d'une personne, un bras ou une jambe coupés".

Corps mutilés 

Présent dans le dernier wagon du deuxième train, Anubhav Das dit avoir entendu "des sons stridents et horribles venant de loin". "J'ai vu des corps mutilés et un homme au bras sectionné désespérément aidé par son fils blessé", dit à l'AFP ce jeune homme de 27 ans.

Les opérations de sauvetage se sont achevées samedi soir, après que les carcasses éventrées ont été fouillées à la recherche de survivants. "Tous les corps et les passagers blessés ont été évacués du lieu de l'accident", a déclaré à l'AFP un responsable de la salle de coordination d'urgence, à Balasore, près des lieux du drame.

Selon le directeur général des services d'incendie de l'Etat d'Odisha, Sudhanshu Sarangi, le bilan de 288 morts devrait encore augmenter, et pouvait atteindre 380 morts.

"Aucun responsable" de l'accident ne sera épargné, a déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi, qui s'est rendu samedi sur les lieux de la catastrophe et a rencontré des blessés à l'hôpital.

"Je prie pour que nous sortions de ce triste moment le plus rapidement possible", a-t-il déclaré à la chaîne publique Doordarshan.

Tous les hôpitaux situés entre le lieu de l'accident et la capitale de l'État, Bhubaneswar, à environ 200 kilomètres, accueillent des victimes, ont précisé les autorités. Quelque 200 ambulances, et même des bus, ont été mobilisés pour les transporter.

L'armée a elle aussi été mobilisée pour apporter son aide, a indiqué le ministre des chemins de fer, Ashwini Vaishnaw.

Investissements 

Le pape François, "profondément attristé", a adressé samedi ses condoléances et ses prières après l'accident. "Mes pensées vont aux familles des victimes" a de son côté écrit le président français Emmanuel Macron sur Twitter.

Les Etats-Unis se sont déclarés "très attristés" par le drame, a écrit sur Twitter Jake Sullivan, conseiller de Joe Biden. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a également fait part de ses "sincères condoléances".

Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane ont présenté leurs condoléances au président de l'Inde Droupadi Murmu.

« Nous avons appris la nouvelle de la collision de plusieurs trains dans l'État d'Odisha, en Inde, et les morts et les blessés qui en ont résulté », a déclaré le roi selon l'agence de presse saoudienne.

L'Inde a connu nombre de catastrophes ferroviaires dans le passé, mais la sécurité s'était considérablement améliorée ces dernières années grâce à de nouveaux investissements massifs et à des remises à niveau technologiques.

L'accident ferroviaire le plus meurtrier de l'histoire du pays à ce jour reste celui du 6 juin 1981 quand, dans l'Etat de Bihar (est), sept wagons d'un train qui traversait un pont, étaient tombés dans le fleuve Bagmati, faisant entre 800 et 1.000 morts.

Depuis le début du siècle, on y compte 13 accidents ferroviaires, dont au moins trois causés par des attentats, qui ont fait chacun plus de 50 morts.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.