A Jérusalem, ces «amoureux du Temple» qui veulent hâter sa reconstruction

Sur cette photo prise le 28 avril 2023, des membres de la chorale de l'Institut du Temple, dirigés par le directeur musical Itzik Weiss, participent aux répétitions dans la ville israélienne de Petah Tikva près de Tel Aviv. (AFP)
Sur cette photo prise le 28 avril 2023, des membres de la chorale de l'Institut du Temple, dirigés par le directeur musical Itzik Weiss, participent aux répétitions dans la ville israélienne de Petah Tikva près de Tel Aviv. (AFP)
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Publié le Lundi 05 juin 2023

A Jérusalem, ces «amoureux du Temple» qui veulent hâter sa reconstruction

  • Pour ces juifs nationalistes, le Temple symbolise la rédemption et doit accélérer la venue du Messie
  • Situé dans la Vieille Ville, le mont du Temple, comme l'appellent les juifs, est le lieu le plus sacré du judaïsme

JERUSALEM: Quelques heures avant le début du shabbat, des vocalises emplissent une salle. Une vingtaine d'Israéliens y préparent la chorale du Temple qu'ils veulent rebâtir à Jérusalem, deux mille ans après sa destruction, sur l'actuelle esplanade des Mosquées.

Pour ces juifs nationalistes, le Temple symbolise la rédemption et doit accélérer la venue du Messie. Mais pour leurs détracteurs, nombreux au sein même du judaïsme, cela confine à jouer avec le feu, sur un site au coeur des tensions israélo-palestiniennes.

Le peuple juif "attend" ce Temple depuis 2 000 ans, explique Shmuel Kam, 52 ans, membre de la chorale composée de descendants de la tribu des Lévites, autrefois chargée des chants et de la musique dans le sanctuaire.

"Je pense que je verrai le Temple reconstruit de mon vivant (...) c'est inévitable", ajoute-t-il.

Aujourd'hui, ces apprentis choristes viennent de tout le pays jusque dans la banlieue de Tel-Aviv pour se plonger dans des recueils de chants antiques.

"Quand le Temple sera construit, on demandera aux lévites de venir chanter et ils ne sauront pas, il faut leur apprendre", explique Menahem Rozenthal, directeur du choeur créé il y a quelques mois par l'Institut du Temple.

Cette organisation oeuvre depuis 1987 à la réédification du Temple en formant choristes et prêtres et en confectionnant les objets devant servir au culte.

Robes de prêtres, moules à pain, encensoirs et instruments de musique: tout est prêt, reproduit d'après des instructions rabbiniques.

Rasé par les Romains en 70 apr. J.-C., le Second Temple, dont le mur des Lamentations est un vestige, a été bâti à l'endroit où se trouvait, selon la tradition juive, le Premier Temple détruit par les Babyloniens au VIe siècle av. J.-C.

Sur ses ruines a été construite plusieurs siècles plus tard l'esplanade des Mosquées où se dressent aujourd'hui le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.

«Signe messianique»

Situé dans la Vieille Ville, le mont du Temple, comme l'appellent les juifs, est le lieu le plus sacré du judaïsme.

"On peut dire ce qu'on veut, ici était la place des juifs", dit Haïm Berkovits, pour qui la reconstruction n'est "qu'une question de temps".

Ce Franco-Israélien de 50 ans est membre de l'organisation Boneh Israel ("Construire Israël") qui souhaite "hâter la rédemption".

En 2022, son association a acheminé cinq génisses rousses du Texas jusqu'en Israël en vue de les sacrifier. Selon des prescriptions talmudiques, il conviendra en effet de se badigeonner d'un mélange d'eau et de cendres de cette vache rarissime afin de se purifier avant d'entrer dans le lieu saint.

Tant que cette condition n'est pas respectée, le rabbinat israélien interdit les visites juives sur le mont du Temple. Le rite de la génisse est donc crucial.

Son "retour est un signe messianique", affirme M. Berkovits, dans une ferme du nord d'Israël où les génisses sont inspectées poil par poil par des vétérinaires et des rabbins afin de s'assurer que leur robe reste intégralement rousse au cours de leur croissance.

"On les bichonne, on les garde pour le moment opportun", ajoute-t-il, précisant que son organisation a déjà acquis une parcelle sur le mont des Oliviers, quartier palestinien de Jérusalem, en vue de brûler les bêtes, en face du mont du Temple.

«Propriétaires»

Pour Yizhar Beer, ces "amoureux du troisième Temple" ne sont en rien des marginaux.

Directeur du Centre Keshev pour la protection de la démocratie en Israël, il a suivi l'évolution de cette partie de la société israélienne. Ils n'étaient que "quelques dizaines de membres" il y a vingt ans, mais leur nombre ne fait que croître et leur idéologie "s'est propagée jusqu'au centre de la sphère politique", note-t-il.

Depuis l'entrée en fonctions en décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s'est déjà rendu à deux reprises sur l'esplanade des Mosquées, pour y affirmer la souveraineté israélienne.

"Nous sommes les propriétaires de Jérusalem et de tout Israël", y a-t-il déclaré le 22 mai.

Défiant l'interdiction du rabbinat, environ 50.000 juifs se sont rendus sur le mont du Temple en 2022, selon l'organisation nationaliste israélienne Har Habait.

L'ONU a réitéré ses appels ces derniers mois à "respecter le statu quo" sur l'Esplanade, dont les entrées sont gardées par la police israélienne mais qui est gérée par une institution islamique jordanienne, le Waqf.

Celui-ci répète régulièrement que l'Esplanade est un site uniquement musulman, dénonçant des tentatives israéliennes de la "judaïser", et les Palestiniens affirment qu'elle est "menacée".

Du rêve à la réalité 

Chaque incident peut y devenir "une bombe atomique", estime M. Beer. "C'est un mélange de religion et de politique (...) Une explosion là-bas peut tout faire sauter."

Chargé de la communication à l'Institut du Temple, Yitzchak Reuven, accuse les Palestiniens d'attiser "la controverse sur le mont du Temple" et d'être responsables des violences, fréquentes, avec les forces israéliennes.

Mais il ne précise pas ce qu'il doit advenir des lieux saints musulmans à l'ère du Troisième Temple.

Ceux-ci n'apparaissent pas dans les plans des organisations qui s'activent en vue de sa construction. Et toutes affirment qu'il est impossible de le bâtir ailleurs que sur l'Esplanade.

"C'est ici qu'il était construit, c'est l'endroit choisi par Dieu", dit M. Reuven. "C'est un rêve, mais que les juifs reviennent en Israël en était un également et c'est devenu une réalité."


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.