Rishi Sunak à Washington pour parler technologie et défense avec Joe Biden

Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

Rishi Sunak à Washington pour parler technologie et défense avec Joe Biden

  • Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine
  • Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien

WASHINGTON: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est arrivé mardi soir à Washington pour une visite de deux jours, au cours de laquelle il doit défendre auprès de Joe Biden le rôle du Royaume-Uni dans la future régulation mondiale de l'intelligence artificielle.

Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine après la destruction d'un important barrage hydroélectrique dans le sud du pays, dont s'accusent Moscou et Kiev.

Toute attaque intentionnelle du barrage de Kakhovka représenterait "l'assaut d'infrastructures civiles en Ukraine le plus important depuis le début de la guerre et montrerait de quelles nouvelles bassesses la Russie est capable dans son agression", a déclaré M. Sunak à la presse au cours du vol.

Si Londres et Washington partagent la même ligne sur le conflit en Ukraine, ou encore une position ferme contre la Chine, Rishi Sunak veut encore renforcer la position britannique sur la scène mondiale après le Brexit.

Il cherche aussi à réchauffer les relations avec Joe Biden, plutôt fraîches sous ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss.

Sur le front en pleine ébullition du contrôle du développement de l'intelligence artificielle (IA), Rishi Sunak souhaiterait que le futur régulateur mondial soit basé à Londres, selon des médias britanniques, mettant en avant l'expertise et l'important secteur de la tech dans le pays.

Mais sur ce sujet, les Etats-Unis discutent directement avec l'Union européenne pour mettre en oeuvre l'engagement pris par les dirigeants du G7 le mois dernier d'oeuvrer à une "utilisation responsable" de cette technologie.

Et si Rishi Sunak doit rencontrer jeudi matin de grands patrons américains, il a renoncé à concrétiser rapidement l'ambition affichée depuis le Brexit par Londres d'arriver à un accord commercial avec les Etats-Unis.

"La relation (entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis) est très forte sur les fondamentaux: la défense, la sécurité, l'attitude face à la Chine", analyse Leslie Vinjamuri, directrice du programme sur les Etats-Unis et les Amériques au sein du groupe de réflexion Chatham House.

"Mais sur des sujets précis comme l'IA et le commerce, il est peu probable que (Joe) Biden lâche grand-chose à l'approche d'une année électorale décisive", estime-t-elle, ajoutant que sur l'IA les deux pays "seront probablement plus naturellement alignés" par rapport à la position plus dure de l'Union européenne.

Candidature à l'Otan 

Royaume-Uni et Etats-Unis enregistrent plus de 1.000 milliards de livres (1.160 milliards d'euros) d'investissements croisés, selon Downing Street.

Avant l'arrivée de Rishi Sunak à Washington, Londres a annoncé près de 14 milliards de livres (16,25 milliards d'euros) d'investissements américains supplémentaires au Royaume-Uni, même si une partie d'entre eux ont déjà été déployés.

"Comme l'interopérabilité de nos armées nous a donné un avantage sur nos adversaires sur le champ de bataille, une plus grande interopérabilité économique nous apportera un avantage crucial pour les prochaines décennies", a plaidé dans un communiqué Rishi Sunak, ancien banquier d'affaires qui a étudié aux Etats-Unis et possède une propriété en Californie.

En pleine guerre en Ukraine, la défense sera l'un des principaux sujets de discussion avec Joe Biden.

Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s'achève en octobre.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby est toutefois resté prudent sur la position américaine, alors que certains pays européens poussent pour qu'une femme ou un dirigeant issu d'Europe de l'est dirige l'Otan pour la première fois.

"Je n'ai aucun doute que la guerre en Ukraine sera un sujet majeur des discussions" de la rencontre de jeudi, a-t-il simplement affirmé. "Les Britanniques ont été là, littéralement en première ligne, pour aider l'Ukraine. Et je n'ai aucun doute qu'ils (Rishi Sunak et Joe Biden) parleront des moyens de travailler ensemble à l'avenir", a-t-il ajouté.

Avant sa rencontre avec Joe Biden, Rishi Sunak déposera mercredi une gerbe de fleurs au cimetière national d'Arlington près de Washington, avant de rejoindre le Capitole pour des entretiens avec des élus du Congrès.

Il assistera ensuite au match de baseball entre les Washington nationals et les Arizona Diamondbacks à l'occasion du jour de l'amitié américano-britannique, qui marque 238 ans de relations.


Biden recevra le roi de Jordanie «la semaine prochaine», indique la Maison Blanche

Le roi Abdallah II de Jordanie, accompagné du président Joe Biden, à droite, s'exprime dans le Cross Hall de la Maison-Blanche à Washington, le lundi 12 février 2024. (AP)
Le roi Abdallah II de Jordanie, accompagné du président Joe Biden, à droite, s'exprime dans le Cross Hall de la Maison-Blanche à Washington, le lundi 12 février 2024. (AP)
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  • La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient
  • Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden recevra le roi Abdallah II de Jordanie «la semaine prochaine» à la Maison Blanche, a annoncé vendredi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Il s'agira d'une «rencontre privée» dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion, a-t-elle ajouté, sans donner de date précise.

L'annonce intervient alors que les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza, accompagné d'une libération d'otages détenus dans le territoire palestinien, sont entrées dans une phase critique.

Le Hamas doit répondre à la dernière proposition israélienne, jugée «extraordinairement généreuse» par les Américains, très investis dans ces discussions.

Mais le mouvement palestinien a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à entraver ces efforts, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.

La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est récemment rendu dans le royaume, au moment où un premier convoi d'aide humanitaire jordanien partait pour la bande de Gaza, via un passage nouvellement ouvert par Israël.

Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël. Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit.


Les records de chaleur tombent au Vietnam, écrasé par la canicule

Un homme porte un ventilateur par une chaude journée alors qu'il conduit une moto dans une rue bordée de drapeaux nationaux vietnamiens à Hanoï, le 30 avril 2024. La chaleur extrême qui sévit dans certaines parties de l'Asie du Sud et du Sud-Est a incité les autorités à lancer des avertissements sanitaires alors que des températures élevées sont enregistrées dans toute la région. (Photo Nhac Nguyen AFP)
Un homme porte un ventilateur par une chaude journée alors qu'il conduit une moto dans une rue bordée de drapeaux nationaux vietnamiens à Hanoï, le 30 avril 2024. La chaleur extrême qui sévit dans certaines parties de l'Asie du Sud et du Sud-Est a incité les autorités à lancer des avertissements sanitaires alors que des températures élevées sont enregistrées dans toute la région. (Photo Nhac Nguyen AFP)
Cette photo aérienne montre un pêcheur ramassant des poissons morts dans un réservoir de la province de Dong Nai, dans le sud du Viêt Nam, à la suite de travaux de rénovation et de fortes chaleurs, le 30 avril 2024. Des centaines de milliers de poissons sont morts dans un réservoir de la province de Dong Nai, dans le sud du Viêt Nam. Les habitants et les médias suggèrent que la canicule et la gestion du lac sont en cause. (Photo de l'AFP)
Cette photo aérienne montre un pêcheur ramassant des poissons morts dans un réservoir de la province de Dong Nai, dans le sud du Viêt Nam, à la suite de travaux de rénovation et de fortes chaleurs, le 30 avril 2024. Des centaines de milliers de poissons sont morts dans un réservoir de la province de Dong Nai, dans le sud du Viêt Nam. Les habitants et les médias suggèrent que la canicule et la gestion du lac sont en cause. (Photo de l'AFP)
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  • Alors que les mois d'avril et de mai sont habituellement les plus chauds de l'année en Asie du Sud-Est, les experts estiment que le phénomène El Niño rend la chaleur de cette année particulièrement intense
  • Le Vietnam a connu trois vagues de forte chaleur en avril, selon les données publiées vendredi par le Centre national de prévision hydrométéorologique, le mercure atteignant 44°C dans deux villes en début de semaine

HANOÏ, Vietnam : Plus de 100 records de température sont tombés au Vietnam en avril, selon les données officielles du service météorologique local, tandis qu'une vague de chaleur meurtrière frappe l'Asie du Sud et du Sud-Est.

Ces dernières semaines, une chaleur extrême a enveloppé l'Asie, de l'Inde aux Philippines, provoquant des décès par insolation et des fermetures d'écoles.

Le changement climatique induit par l'homme entraînera des canicules plus fréquentes, plus longues et plus intenses, avertissent régulièrement les scientifiques.

Le Vietnam a connu trois vagues de forte chaleur en avril, selon les données publiées vendredi par le Centre national de prévision hydrométéorologique, le mercure atteignant 44°C dans deux villes en début de semaine.

Ce chiffre est à peine inférieur à la température la plus élevée jamais enregistrée au Vietnam, à savoir 44,2°C le 7 mai 2023.

Au total, 102 stations météorologiques ont enregistré des records en avril, le nord et le centre du Vietnam ayant été les plus touchés par la canicule, avec des températures en moyenne supérieures de 2 à 4°C à celles de la même période l'an dernier.

Sept stations ont enregistré mardi des températures dépassant 43°C.

- Centaines de milliers de poissons morts  -

Le signe le plus spectaculaire des conditions météorologiques extrêmes qui frappent le Vietnam est apparu dans la province méridionale de Dong Nai, où des centaines de milliers de poissons sont morts dans un réservoir.

Des images ont montré des habitants en train de patauger et de naviguer dans le réservoir de Song May, d'une superficie de 300 hectares, l'eau étant à peine visible sous une nappe de poissons morts.

Cette mortalité massive a été attribuée au manque d'eau causé par la canicule et à une mauvaise gestion.

L'agence météorologique vietnamienne prévoit de nouvelles vagues de chaleurs en mai, avec des températures supérieures de 1,5 à 2,5°C à celles des années précédentes.

Alors que les mois d'avril et de mai sont habituellement les plus chauds de l'année en Asie du Sud-Est, les experts estiment que le phénomène El Niño rend la chaleur de cette année particulièrement intense.

Le Bangladesh et la Birmanie ont aussi connu des records de température en avril, les coups de chaleur ont tué au moins 30 personnes en Thaïlande depuis le début de l'année et les températures élevées ont été en partie responsables d'une explosion mortelle dans un dépôt de munitions cambodgien.

Aux Philippines, des évêques catholiques exhortent les fidèles à prier pour la pluie et la baisse des températures, après que la canicule a contraint le gouvernement à fermer des dizaines de milliers d'écoles.

La mégapole indienne de Calcutta, dans l'est du pays, a souffert d'une chaleur accablante, atteignant 43°C pendant la journée d'avril la plus chaude depuis 1954.

Même le Népal, pays montagneux, a été touché, le gouvernement ayant émis des avertissements sanitaires fin mai et les pompiers luttant contre des incendies de forêt d'une ampleur inhabituelle.


Soutien à Israël: 88 élus démocrates font pression sur Joe Biden

Une marche pro-palestinienne arrive à Washington Square Park alors que les gens assistent à un "Shabbat de solidarité d'urgence" en soutien aux Palestiniens à New York City le 3 mai 2024. (Photo par Leonardo Munoz / AFP)
Une marche pro-palestinienne arrive à Washington Square Park alors que les gens assistent à un "Shabbat de solidarité d'urgence" en soutien aux Palestiniens à New York City le 3 mai 2024. (Photo par Leonardo Munoz / AFP)
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  • Les restrictions imposées par Israël à l'acheminement à Gaza de l'aide humanitaire soutenue par Washington «contribuent à une catastrophe humanitaire sans précédent», indique la lettre des parlementaires démocrates
  • Les signataires précisent cependant que doivent être exclus de cette possible suspension de l'aide américaine les systèmes israéliens de défense antimissile, comme le Dôme de fer

WASHINGTON : Près de 90 parlementaires dans les rangs des démocrates américains ont exhorté vendredi le président Joe Biden à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne change pas sa guerre contre le Hamas.

Les élus font part de leurs «graves préoccupations concernant la conduite de la guerre à Gaza par le gouvernement israélien s'agissant de la rétention délibérée de l'aide humanitaire», dans une lettre signée par 88 membres du Congrès remise à la Maison Blanche.

Les restrictions imposées par Israël à l'acheminement à Gaza de l'aide humanitaire soutenue par Washington «contribuent à une catastrophe humanitaire sans précédent», indique la lettre.

Les signataires, parmi lesquels de nombreux élus de la Chambre des représentants, demandent au président démocrate de bien faire comprendre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que toute entrave à l'acheminement de l'aide à Gaza «met en péril son éligibilité à une nouvelle aide à la sécurité offensive de la part des Etats-Unis».

Ils précisent cependant que doivent être exclus de cette possible suspension de l'aide américaine les systèmes israéliens de défense antimissile, comme le Dôme de fer.

«Nous continuons à soutenir fermement l'octroi à Israël d'un financement défensif qui lui permette de sauver des vies», prévient la lettre.

Parmi les signataires du courrier figurent des démocrates membres de la Commission des forces armées et de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, Joe Biden, en pleine campagne pour sa réélection à la Maison Blanche, a été critiqué pour son soutien inconditionnel à Israël.