Ukraine: combats intenses dans le Sud, Kiev silencieux sur sa contre-offensive

L'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d'avoir bombardé le barrage dans la région de Kherson touchée par les inondations le 8 juin 2023, alors même que les sauveteurs se précipitaient pour sauver des personnes bloquées (Photo, AFP).
L'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d'avoir bombardé le barrage dans la région de Kherson touchée par les inondations le 8 juin 2023, alors même que les sauveteurs se précipitaient pour sauver des personnes bloquées (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 juin 2023

Ukraine: combats intenses dans le Sud, Kiev silencieux sur sa contre-offensive

  • Les artilleries russe et ukrainienne sont à l'oeuvre face à l'offensive des troupes de Kiev et «de longs et durs combats sont en cours»
  • Les autorités ukrainiennes, dont l'armée est désormais dotée d'équipements modernes occidentaux, n'ont pas commenté les affirmations russes et continuent d'entretenir le flou sur leur stratégie de reconquête

KIEV : D'intenses combats font rage vendredi dans le sud de l'Ukraine, selon l'armée russe qui dit avoir repoussé plusieurs attaques, possibles prémices d'une vaste contre-offensive de Kiev pour reprendre les territoires passés sous le contrôle de Moscou.

"Au cours des dernières 24 heures, les forces ukrainiennes ont poursuivi leurs tentatives de mener des offensives dans les régions d'Ioujno-Donetsk et de Zaporijjia", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, assurant que celles-ci avaient été repoussées grâce aux "actions décisives (...) des unités des forces russes".

Un responsable de l'occupation russe, Vladimir Rogov, avait, lui, fait état de "combats actifs dans la région entre Orekhovo (le nom russe d'Orikhiv, ndlr) et Tokmak", au niveau de la ligne de front entre forces russes et ukrainiennes, sans donner plus de précisions.

Selon Alexandre Sladkov, correspondant de la télévision publique russe qui tient une chaîne Telegram très suivie, "les artilleries" russe et ukrainienne sont à l'oeuvre face à l'offensive des troupes de Kiev et "de longs et durs combats sont en cours", des affirmations invérifiables de manière indépendante.

Les autorités ukrainiennes, dont l'armée est désormais dotée d'équipements modernes occidentaux, n'ont pas commenté les affirmations russes et continuent d'entretenir le flou sur leur stratégie de reconquête.

La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, avait simplement affirmé auparavant que "l'épicentre" des combats restait "l'est" du pays, restant évasive sur le sud de l'Ukraine. "L'ennemi mène des actions défensives dans le secteur de Zaporijjia. Des combats de position s'y poursuivent", avait-elle simplement indiqué.

Mais pour de nombreux observateurs, ces combats attestent que "la contre-offensive ukrainienne a commencé", résume le centre de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW) qui dit s'attendre à une série d'actions coordonnées.

Jeudi, les autorités russes avaient déjà assuré avoir repoussé une offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia dans la nuit, sans donner de lieu précis.

Frappe de drone

Selon des observateurs, l'armée ukrainienne pourrait chercher, dans cette région, à tenter une percée vers Tokmak, en territoire occupé à 40 km au sud d'Orikhiv, important nœud logistique pour les forces russes.

Ces dernières semaines, l'Ukraine a semblé tester les positions russes le long de la ligne de front, du sud à l'est, un moyen selon les experts de se préparer avant un assaut pour reprendre les territoires occupés par la Russie, dont la Crimée annexée en 2014.

Moscou jure de son côté vouloir prendre l'ensemble du Donbass dans l'est du pays et la totalité des régions méridionales, Kherson et Zaparojjia, occupée partiellement et dont la Russie revendique l'annexion.

Du côté russe de la frontière, trois personnes par ailleurs ont été légèrement blessées vendredi lorsqu'un drone est tombé sur un immeuble à Voronej, à quelque 200 km de la frontière avec l'Ukraine.

Accès à l'eau potable entravé

Dans les régions de Kherson et Mykolaïv, les inondations provoquées par la destruction, mardi, du barrage Kakhovka ont fait au moins 13 morts: huit dans les zones sous occupation russe, et cinq dans celles sous contrôle ukrainien, où les autorités font état également de 13 disparus.

"Selon les prévisions, la montée des eaux peut durer encore 10 jours", a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo, le chef de la partie occupée de la région de Kherson.

"L'eau est déjà entrée dans les maisons et dans les rues. Toutes les deux heures, je sors pour voir si l'eau continue de monter", a raconté à l'AFP Tatiana Ioenko, une habitante de Tchornobaïvka.

Dans la ville même de Kherson, le niveau de l'eau commençait néanmoins à baisser "pour la première fois" depuis mardi, selon l'agence météorologique locale. Mais dans la région, "l'accès à l'eau potable est fortement entravé" pour des centaines de milliers de personnes, s'est inquiété le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram, au lendemain d'un déplacement dans la zone.

Kiev et Moscou se sont accusés mutuellement de la destruction du barrage.

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a jugé vendredi que "tout paraissait indiquer" que la Russie était derrière cette destruction partielle.

Sans trancher le débat, l'institut de institut de sismologie norvégien a indiqué avoir détecté une "explosion" au moment où le barrage a cédé.

Sur le front judiciaire, la Cour internationale de justice de La Haye a autorisé vendredi plusieurs alliés de l'Ukraine, dont la France l'Allemagne mais pas les Etats-Unis, à se joindre à la procédure intentée par Kiev en 2022 après l'invasion russe.

L'Islande a par ailleurs annoncé la fermeture sine die de son ambassade à Moscou, premier pays à prendre une telle décision depuis le début de la guerre.


Covid: la pilule de Merck accusée d'accélérer les mutations du virus

Cette photo distribuée le 18 octobre 2021 montre des capsules de la pilule antivirale Molnupiravir.  (Photo par Handout / Merck & Co, Inc. / AFP)
Cette photo distribuée le 18 octobre 2021 montre des capsules de la pilule antivirale Molnupiravir. (Photo par Handout / Merck & Co, Inc. / AFP)
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  • Mis sur le marché en 2021, il s'agissait de la première pilule anti-Covid
  • Mais le molnupiravir, vendu sous le nom Lagevrio, a vite fait l'objet de critiques. Celles-ci ont en partie visé son efficacité limitée, notamment par rapport à son grand concurrent, le Paxlovid de Pfizer

PARIS: La pilule anti-Covid de Merck risque-t-elle d'aggraver la pandémie ? Des chercheurs affirment que ce traitement contribue à faire émerger des mutations du virus, avec un risque pour l'heure théorique: donner naissance à des variants dangereux.

"Le traitement au molnupiravir a laissé une trace visible dans les bases de données mondiales de séquençage" du génome du virus, conclut une étude publiée lundi dans la revue Nature.

Le molnupiravir est un traitement développé par le géant pharmaceutique américain Merck (dit MSD à l'international).

Mis sur le marché en 2021, il s'agissait de la première pilule anti-Covid, une avancée notable pour un arsenal pharmaceutique qui n'était jusqu'alors composé que de vaccins et de traitements nécessitant une administration complexe par intraveineuse.

Mais le molnupiravir, vendu sous le nom Lagevrio, a vite fait l'objet de critiques. Celles-ci ont en partie visé son efficacité limitée, notamment par rapport à son grand concurrent, le Paxlovid de Pfizer, qui l'a rapidement rejoint sur le marché.

Surtout, son mode d'action a provoqué de vives réticences. Contrairement à d'autres antiviraux, comme le Paxlovid, le Lagevrio agit en s'intégrant directement au génome du virus.

L'objectif est de déclencher une série de mutations de plus en plus désordonnées qui aboutissent à terme à l'extinction du virus dans l'organisme. Mais des chercheurs ont, dès son lancement, estimé que ce mécanisme risquait de favoriser l'apparition de virus mutants et transmissibles d'un individu à l'autre.

 "Signature" spécifique 

Ce risque avait contribué à une certaine frilosité des autorités sanitaires comme la FDA américaine qui n'avait approuvé le molnupiravir qu'à une faible majorité, ou la Haute Autorité de Santé (HAS) française, qui l'a carrément écarté.

C'est dans ce contexte que s'inscrit l'étude publiée lundi, alors que l'étoile de la pilule de Merck a déjà pâli au vu de sa faible efficacité mais qu'elle reste encore largement prescrite dans certains pays, notamment en voie de développement.

Les chercheurs ont étudié une vaste base de données, dite Gisaid, qui rassemble les génomes des virus recueillis chez de nombreux patients à travers le monde.

Pour eux, la conclusion est sans appel: l'usage du molnupiravir est associé à l'apparition de mutations spécifiques.

Ils ont constaté l'apparition d'une "signature" spécifique au moment où la pilule avait commencé à être prescrite dans certains pays. Par contraste, elle est presque absente des endroits où le traitement n'était pas approuvé.

En résumé, ce traitement "peut donner naissance à des virus qui ont muté de façon notable et qui restent viables, voire dans certain cas transmissibles", a expliqué à l'AFP l'un des auteurs, le généticien Theo Sanderson.

Ces conclusions ont été rejetées par Merck. Selon le laboratoire américain, l'étude ne met en avant qu'une corrélation sans permettre d'affirmer un lien de cause à effet entre son traitement et ces mutations.

Les auteurs se basent sur des "associations circonstancielles", a déclaré le groupe auprès de l'AFP.


Attaque russe «massive» sur Odessa, Moscou abat plusieurs drones ukrainiens

Dans cette capture vidéo diffusée par le ministère russe de la Défense le 25 septembre 2023, les troupes russes se préparent à bombarder les positions ukrainiennes autour de la région de Kupiansk, dans l'est de l'Ukraine. (AFP)
Dans cette capture vidéo diffusée par le ministère russe de la Défense le 25 septembre 2023, les troupes russes se préparent à bombarder les positions ukrainiennes autour de la région de Kupiansk, dans l'est de l'Ukraine. (AFP)
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  • Selon l'armée ukrainienne, la Russie a dirigé 19 drones Shahed de fabrication iranienne et deux missiles supersoniques Onyx contre la ville d'Odessa
  • La totalité des drones et 11 Kalibr ont été abattus par les défenses aériennes

KIEV: La Russie a mené une attaque "massive" contre la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, les autorités faisant état lundi matin d'une blessée et de dégâts importants, Moscou affirmant de son côté avoir abattu plusieurs drones lancés par Kiev.

Moscou "a attaqué la région d'Odessa avec des drones offensifs et deux types de missiles", a expliqué sur Telegram le gouverneur Oleg Kiper, mentionnant plusieurs "frappes" dont l'attaque d'une "infrastructure portuaire".

"Une civile a été blessée par une onde de choc", a ajouté M. Kiper, précisant que la victime avait été transférée à l'hôpital.

Selon l'armée ukrainienne, la Russie a dirigé 19 drones Shahed de fabrication iranienne et deux missiles supersoniques Onyx contre la ville d'Odessa. Douze autres missiles Kalibr ont été tirés "avec des trajectoires complexes dans différentes zones", a affirmé la même source, notant qu'un sous-marin était également mobilisé.

La totalité des drones et 11 Kalibr ont été abattus par les défenses aériennes, a poursuivi l'armée, indiquant que la station balnéaire d'Odessa avait subi des dégâts "importants".

Deux missiles Kalibr sur les 11 détruits l'ont été dans les régions de Mykolaïv (sud) et Kirovograd (centre), mais la "grande majorité" au-dessus de celle d'Odessa, a dit l'armée.

Un projectile Onyx a frappé un entrepôt de grain "vide" sur le port d'Odessa, a déclaré Natalya Gumenyuk, une porte-parole de l'armée qui a qualifié l'attaque russe de "massive".

L'armée a par ailleurs fait état d'autres entrepôts et d'entreprises endommagés par des chutes de débris dans la banlieue de la ville.

Les forces russes ciblent régulièrement cette région du sud de l'Ukraine donnant sur la mer Noire -- comme sa voisine Mykolaïv -- où se situent des infrastructures portuaires capitales pour le commerce maritime.

Les attaques se sont multipliées depuis l'abandon au mois de juillet de l'accord céréalier qui permettait à l'Ukraine d'exporter librement sa production.

Dimanche, un deuxième cargo de blé ukrainien est cependant arrivé à Istanbul via la mer Noire en empruntant un corridor maritime mis en place par Kiev malgré les menaces de Moscou de s'attaquer aux bateaux entrant et sortant d'Ukraine.

Egalement au cours de la nuit de dimanche à lundi, dans la région de Dnipropetrovsk, Kryvyï Rig a été attaquée selon les autorités locales, le gouverneur Serguiï Lysak écrivant sur Telegram que la défense aérienne avait "fonctionné contre des drones ennemis".

Le chef de l'administration militaire de Kryvyï Rig, Oleksandre Vilkoul, a lui parlé d'"un drone abattu", les chutes de débris ayant causé un incendie -- éteint depuis --, sans faire de victime.

Drones abattus en Russie 

Lundi, le ministère de la Défense russe a affirmé sur Telegram que quatre drones ukrainiens avaient été détruits au-dessus de la péninsule annexée de Crimée et du nord-ouest de la mer Noire.

Deux autres drones ont été abattus au-dessus de la région de Koursk, d'après la même source.

"Il n'y a pas de victime", mais un bâtiment administratif a subi des dégâts, a relevé le gouverneur régional Roman Starovoyt, assurant que la "défense aérienne a fonctionné".

Dans la région voisine de Briansk, juste au nord, le gouverneur Alexandre Bogomaz a dénombré trois drones aériens ukrainiens abattus, dont deux dans le district de Souraj (ouest), sans faire état de victime ou de dommages.

Le ministère de la Défense a lui mentionné deux drones détruits dans la région de Briansk.


En pleine crise au Nagorny Karabakh, le président turc rencontre son homologue d'Azerbaïdjan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre le président azéri Ilham Aliyev à Bakou le 13 juin 2023. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre le président azéri Ilham Aliyev à Bakou le 13 juin 2023. (AFP)
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  • Confronté à des manifestations depuis mardi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lancé un reproche implicite à la Russie pour son manque de soutien après la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes du Nagorny Karabakh
  • Malgré ce contexte de crise, la réunion prévue de longue date en Espagne entre MM. Aliev et Pachinian aura bien lieu le 5 octobre, ont annoncé les autorités arméniennes

KORNIDZOR, ARMÉNIE: L'Arménie se prépare lundi à accueillir un nouveau flot de réfugiés du Nagorny Karabakh, tandis qu'à quelques centaines de kilomètres de là le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

Les deux dirigeants ont prévu d'organiser une cérémonie de pose de la première pierre d'un nouveau gazoduc et d'inaugurer un complexe militaire azerbaïdjanais sur cette enclave nichée entre l'Arménie et l'Iran, et rattachée à l'Azerbaïdjan depuis 1923 mais sans continuité territoriale avec Bakou.

Cette démonstration de force turque contraste avec le retrait apparent de la Russie de la région, pendant que certains experts estiment que pour le président Aliev, annexer le corridor arménien de Zangezour, le long de la frontière avec l'Iran, permettrait d'établir la continuité jusqu'au Nakhitchevan, et, au-delà, avec la Turquie.

Confronté à des manifestations depuis mardi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lancé un reproche implicite à la Russie pour son manque de soutien après la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes du Nagorny Karabakh.

"Les systèmes de sécurité extérieure dans lesquels l'Arménie est impliquée se sont révélés inefficaces pour protéger sa sécurité et ses intérêts", a-t-il déclaré à la télévision, dans une allusion voilée à ses relations de longue date avec Moscou héritées de l'époque où l'Arménie faisait partie de l'URSS.

«Intégrité territoriale»

Malgré ce contexte de crise, la réunion prévue de longue date en Espagne entre MM. Aliev et Pachinian aura bien lieu le 5 octobre, ont annoncé les autorités arméniennes. Seront aussi présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel.

Le président français a déclaré que "la France est très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie car c'est ça qui se joue", dans une intervention télévisée dimanche soir. "On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie", a-t-il ajouté.

Dimanche, des centaines de réfugiés fuyant le Nagorny Karabakh sont entrés en Arménie, depuis le centre d'accueil mis en place à Kornidzor.

Selon le gouvernement arménien, au total dimanche soir, ce sont 377 "personnes obligés à partir" qui sont passées côté arménien. Selon le dernier décompte du ministère russe de la Défense, 311 civils, dont 102 enfants, ont été escortés par la force de maintien de la paix russe côté arménien.

Les autorités du Nagorny Karabakh ont annoncé dimanche que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur place depuis la précédente guerre, en 2020.

L'Azerbaïdjan s'est engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie.

C'est par le même poste-frontière de Kornidzor que 23 ambulances transportant des "citoyens grièvement blessés" doivent passer, a précisé le ministère arménien de la Santé.

Ni électricité, ni carburant 

Un homme interrogé par l'AFP à Kornidzor a déclaré avoir fait partie de la "résistance" jusqu'à ce que l'assaut donné par l'Azerbaïdjan oblige les rebelles mercredi à capituler.

"Nos familles étaient dans les abris. On était dans l'armée mais hier on a dû déposer nos fusils. Alors on est partis", a dit ce villageois d'une trentaine d'années qui attendait avec d'autres de se faire enregistrer dans le centre d'accueil.

Beaucoup craignent que la population locale ne fuie massivement, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise.

Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la situation humanitaire y demeure très tendue.

Encerclée par les troupes azerbaïdjanaises, sa "capitale", Stepanakert, est privée d'électricité et de carburant et sa population manque de nourriture et de médicaments, selon un correspondant de l'AFP.

Samedi, un premier convoi d'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est néanmoins entré au Nagorny Karabakh, tandis que, de la tribune de l'ONU à New York, l'Arménie réclamait l'envoi "immédiat" d'une mission des Nations unies, réitérant ses accusations de "nettoyage ethnique".

Illustration, côté azerbaïdjanais, des traces profondes laissées par l'histoire tourmentée de cette région, dans la bourgade de Beylagan, tout près du Nagorny Karabakh, une galerie de dizaines de portraits de personnes tuées il y a trois ans ou pendant le premier conflit, flanqués de drapeaux azerbaïdjanais, bordent l'artère principale.