L'ex-ministre Brice Hortefeux mis en examen dans l'affaire du financement libyen

L'ancien ministre Brice Hortefeux a à son tour été mis en examen mardi pour «association de malfaiteurs» (Photo, AFP)
L'ancien ministre Brice Hortefeux a à son tour été mis en examen mardi pour «association de malfaiteurs» (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

L'ex-ministre Brice Hortefeux mis en examen dans l'affaire du financement libyen

  • Cette mise en examen intervient un peu moins d'un mois après la volte-face retentissante de l'homme d'affaires Ziad Takieddine
  • Thierry Gaubert, collaborateur de M. Sarkozy dans les années 90, a été le premier à être mis en examen pour «association de malfaiteurs»

PARIS: Après Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, l'ancien ministre Brice Hortefeux a à son tour été mis en examen mardi pour « association de malfaiteurs » dans l'enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007 du candidat de la droite. 

La décision était attendue: à l'issue d'un interrogatoire de près de douze heures, M. Hortefeux, placé depuis août 2019 sous le statut intermédiaire de témoin assisté, a été mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs », a indiqué son avocat, Me Jean-Yves Dupeux. 

Dans un communiqué, le député européen a toutefois exprimé « sa totale surprise », car « aujourd'hui, tout démontre qu'il n'y a eu aucun financement libyen à l'occasion de la campagne présidentielle de 2007».  

Cette mise en examen intervient un peu moins d'un mois après la volte-face retentissante de l'homme d'affaires Ziad Takieddine. Ce dernier a le 11 novembre retiré ses accusations contre l'ancien président qui sont au coeur des investigations, obligeant le parquet national financier à sortir de sa réserve pour souligner que les charges « ne se limitent pas aux déclarations » de cet intermédiaire sulfureux. 

En mettant en examen certains protagonistes pour « association de malfaiteurs », les juges d'instruction consolident leur dossier. Cette qualification, lourde de sens dans son intitulé, est en effet plus facile à faire tenir devant un tribunal correctionnel puisqu'elle n'exige des juges que la démonstration d'« actes préparatoires » au « pacte de corruption » qu'ils tentent de démontrer depuis 2013. 

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d'un intermédiaire... En sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne de M. Sarkozy aurait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi. 

Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n'a pour l'heure été trouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit les juges à mettre en examen dix personnes au total dans cette enquête ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver ce financement. 

Thierry Gaubert, collaborateur de M. Sarkozy dans les années 90, a été le premier à être mis en examen pour « association de malfaiteurs » le 31 janvier 2020.  

Pacte corruptif  

Après un interrogatoire fleuve de quatre jours début octobre, M. Sarkozy, déjà poursuivi notamment pour « corruption » depuis 2018, a à son tour été mis en examen de ce chef pour « avoir laissé » en conscience ses lieutenants Claude Guéant et Brice Hortefeux s'impliquer dans le pacte corruptif soupçonné avec le régime de Mouammar Kadhafi à partir de 2005.  

Le 2 décembre, M. Guéant se voyait lui aussi signifier cette mise en examen supplétive. 

Dans ce dossier, M. Hortefeux a été accusé par le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, ainsi que par Ziad Takieddine, dont il a longtemps été un proche, de s'être rendu en Libye à au moins deux reprises et d'y avoir organisé les modalités du soutien accordé par le régime libyen à Nicolas Sarkozy en vue de son élection à la présidence, en fournissant notamment un RIB. 

L'ancien ministre affirme s'être rendu une seule fois en Libye en décembre 2005, pour un voyage officiel dans le cadre de ses fonctions de ministre délégué des collectivités locales, et admet avoir rencontré M. Senoussi, mais selon lui à l'initiative de M. Takieddine et sans qu'il soit question d'un quelconque financement. 

Les enquêteurs se sont toutefois intéressés à son emploi du temps le 17 novembre 2006, journée au cours de laquelle M. Hortefeux avait annulé tous ses rendez-vous à Clermont-Ferrand, le soupçonnant de s'être rendu en Libye à la place. Lui affirme qu'il avait annulé ces rendez-vous pour préparer une interview télévisée. Il avait fourni aux juges ses agendas lors de son interrogatoire à l'été 2019 et les magistrats avaient renoncé temporairement à le mettre en examen. 

« Au vu de la totale absence de crédibilité aussi bien de Takieddine que de Senoussi, les accusations contre Brice Hortefeux me paraissent sans aucun fondement », a déclaré Me Dupeux, indiquant que son client avait apporté aux juges « des éléments matériels irréfutables » démontrant « qu'il n'était pas en Libye le jour où Takieddine et Senoussi considèrent qu'il aurait fourni des coordonnées bancaires ». 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.