Mort de Nahel: Nouvelle nuit de violences en banlieue parisienne et ailleurs en France

Des policiers en tenue anti-émeute montent la garde après une manifestation à Nanterre, à l'ouest de Paris, le 27 juin 2023, après que la police française a tué un adolescent qui refusait de s'arrêter pour un contrôle de la circulation dans le ville (Photo, AFP).
Des policiers en tenue anti-émeute montent la garde après une manifestation à Nanterre, à l'ouest de Paris, le 27 juin 2023, après que la police française a tué un adolescent qui refusait de s'arrêter pour un contrôle de la circulation dans le ville (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Mort de Nahel: Nouvelle nuit de violences en banlieue parisienne et ailleurs en France

  • Des émeutes ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans de nombreuses communes de banlieue parisienne
  • Plutôt calme en début de soirée, la situation s'est ensuite particulièrement tendue dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine

NANTERRE: Des émeutes ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans de nombreuses communes de banlieue parisienne, les violences urbaines se propageant dans d'autres villes de France comme Toulouse et Lyon, après la mort à Nanterre de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d'obtempérer.

Plutôt calme en début de soirée, la situation s'est ensuite particulièrement tendue dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine, déjà théâtre d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre la nuit dernière.

Plus d'une dizaine de voitures et des poubelles ont été incendiées, et des barrières ont été placées sur la route, ont constaté des journalistes de l'AFP. Sur la façade d'un immeuble, les murs ont été tagués des mots "Justice pour Nahel" et "Police tue".

Des affrontements se sont poursuivis jusqu'en milieu de nuit dans la cité Pablo Picasso, avec des jets de pavés auxquels les forces de l'ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Le poste de sécurité de l'entrée du domaine de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué au mortier d'artifice par des émeutiers, a appris l'AFP de source policière.

"Ils n'ont pas pénétré dans l'enceinte de la prison. Les forces de l'ordre ont vite été appelées", a précisé cette source.

77 interpellations

Une vingtaine de communes de Seine-Saint-Denis ont recensé des incidents, selon une source policière, parfois dans des villes plutôt tranquilles comme Dugny. D'après cette source, il y avait à chaque fois sur place des groupes de moins d'une centaine de personnes très mobiles.

La préfecture de police a fait état de 77 interpellations peu avant 2h00.

Dans l'Essonne, un groupe de personnes a détruit par le feu un bus vers 21h00, après avoir fait descendre les passagers à Viry-Châtillon, a-t-on appris de source policière.

Des incidents ont été déplorés également dans plusieurs villes des Hauts-de-Seine. A Clamart, une rame de tramway a été incendiée, selon une source policière.

Des heurts ont aussi éclaté peu après 20h00 dans le quartier du Mirail à Toulouse, où plusieurs véhicules ont été incendiés et des policiers et pompiers ont reçu des jets de projectiles, selon une source policière.

Dans plusieurs quartiers de Dijon, les autorités ont fait état de containers de poubelles incendiés et de tirs de fusées d'artifice.

A Lyon et dans son agglomération, comme à Vénissieux, Bron et Villeurbanne, les forces de l'ordre ont été visées par des mortiers d'artifice. A Vaulx-en-Velin, le commissariat a été pris pour cible.

Ailleurs, des tensions ont été recensées à Roubaix, Amiens et Nice, selon une source policière.

Certains incidents, comme à Saint-Etienne, à Lille et à Rennes, ont eu lieu en marge de rassemblements de soutien aux Soulèvements de la Terre, mouvement écologiste récemment dissous.

2 000 policiers et gendarmes à Paris

Dans la journée à Nanterre, le calme était revenu dans la cité Pablo Picasso, même si le quartier portait encore les stigmates des heurts de la nuit de mardi à mercredi, avec quelques carcasses de voitures brûlées et du mobilier urbain détérioré.

"Plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie, appelant à arrêter "cette spirale destructrice".

Dans la nuit de mardi à mercredi, 31 personnes avaient été interpellées en France, 24 membres des forces de l'ordre blessés légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur.

Gérald Darmanin avait annoncé la mobilisation pour la soirée de mercredi de 2 000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne, 800 de plus que la nuit passée.

Le drame qui a coûté mardi matin la vie à Nahel, jeune habitant de Nanterre, a continué de susciter un flot de commentaires politiques toute la journée de mercredi.

Les appels au calme ont fusé de toutes parts, et les pouvoirs publics ont multiplié les prises de parole pour éviter un embrasement.

«Images choquantes»

"Les images choquantes" diffusées sur les réseaux sociaux montrent une intervention de police "qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre", a estimé la Première ministre, Elisabeth Borne.

Dans la matinée, Emmanuel Macron avait évoqué un acte "inexplicable" et "inexcusable". A la demande du président de la République, le ministre délégué à la Ville, Olivier Klein, s'est entretenu avec la mère de l'adolescent pour lui présenter les "condoléances du gouvernement" et l'assurer du "soutien de la Nation".

La mère de Nahel a appelé dans une vidéo postée sur TikTok à une marche blanche jeudi à 14h00 devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour (son) fils".

Le drame s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, à la suite d'un contrôle routier.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré qu'un des deux policiers intervenus tenait le jeune conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.

Nahel M. est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre.

Sa garde à vue a été prolongée mercredi dans "la perspective d'une ouverture d'information judiciaire envisagée" jeudi matin, a indiqué le parquet.

"Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a annoncé M. Darmanin.

L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.


Benjamin Netanyahu ne doit pas « s'affranchir des décisions de l'ONU » avertit Macron en Conseil des ministres

Emmanuel Macron doit mardi "réitérer ses condamnations auprès du Premier ministre israélien", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
Emmanuel Macron doit mardi "réitérer ses condamnations auprès du Premier ministre israélien", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • "M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", a lancé le chef de l’État, en allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine
  • "Et par conséquent ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a-t-il poursuivi, alors qu'Israël mène une offensive terrestre contre le mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où sont déployés des Casques bleus

PARIS: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne doit pas "s'affranchir des décisions de l'ONU", a averti mercredi Emmanuel Macron selon des participants au Conseil des ministres, rappelant que c'est une résolution onusienne qui a "créé" l’État d'Israël.

"M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", a lancé le chef de l’État, en allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.

"Et par conséquent ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a-t-il poursuivi, alors qu'Israël mène une offensive terrestre contre le mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où sont déployés des Casques bleus.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies affirme que seuls l'armée libanaise et cette mission de paix de l'ONU (Finul) doivent être déployés dans le sud du Liban et stipule la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière.

Mais M. Netanyahu a affirmé que le Hezbollah utilisait "les installations et les positions de la Finul comme couverture afin de mener ses attaques" contre Israël, et a appelé dimanche le patron de l'ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus "à l'abri immédiatement".

La Finul, forte de 10.000 hommes dont un contingent de 700 Français, a dénoncé des "violations choquantes" d'Israël contre ses positions, faisant état d'une entrée "en force" dimanche de deux chars dans l'une d'entre elles. L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Emmanuel Macron doit mardi "réitérer ses condamnations auprès du Premier ministre israélien", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Vendredi, le président français avait jugé "tout à fait inacceptable" que les Casques bleus soient "visés délibérément par les forces armées israéliennes". Samedi, il avait exprimé "sa grande inquiétude quant à l’intensification des frappes israéliennes au Liban et leurs conséquences dramatiques pour les populations civiles", et avait parallèlement demandé au Hezbollah de "cesser immédiatement" les frappes contre Israël, réitérant son appel à un cessez-le-feu immédiat au Liban.


Au Proche-Orient, une désescalade hors d’atteinte

Paris ne cache pas sa crainte que l'équation liée à la campagne présidentielle américaine n'entraîne un laisser-faire sur le théâtre libanais et à Gaza durant les trois semaines qui nous séparent de ces élections. (AFP)
Paris ne cache pas sa crainte que l'équation liée à la campagne présidentielle américaine n'entraîne un laisser-faire sur le théâtre libanais et à Gaza durant les trois semaines qui nous séparent de ces élections. (AFP)
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  • Dans le cas du conflit actuel au Proche-Orient, les termes prédominants sont au nombre de deux : « cessez-le feu » et « désescalade »
  • Des termes simples, répétés quotidiennement depuis le 8 octobre 2023, par les diplomaties concernées, mais en réalité hors de portée pour l’instant, tant les enjeux sont divers et compliqués

PARIS: Comme à chaque conflit, la guerre d’Israël à Gaza qui s’est étendue depuis le 23 septembre dernier au Liban, a donné lieu à un florilège d’expressions caractéristiques qui ont émergé dans les chancelleries et circulent dans les médias et auprès du grand public.

Dans le cas du conflit actuel au Proche-Orient, les termes prédominants sont au nombre de deux : « cessez-le feu » et « désescalade ».

Des termes simples, répétés quotidiennement depuis le 8 octobre 2023, par les diplomaties concernées, mais en réalité hors de portée pour l’instant, tant les enjeux sont divers et compliqués.

Des termes sur lesquels s’appuient tous les efforts déployés tant sur le plan régional qu’international, mais ces efforts sont pulvérisés par la violence des bombardements, incursions et ripostes, avec leur cortège de pertes en vies humaines.

Difficile de ne pas faire ce constat en écoutant les déclarations du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui a hier encore assuré qu’il n’a nullement l’intention de hisser le drapeau blanc.

Bien au contraire, il a affirmé que son gouvernement continuera à frapper sans pitié le Hezbollah sur tout le territoire libanais y compris à Beyrouth, alors que pendant ce temps la vie des gazaouis n’est autre qu’un enfer.

Car après l’élargissement de la guerre au Liban, il continue de tenter une escalade avec l’Iran, soutien indéfectible du Hezbollah libanais, et envisage selon le Washington Post de frapper des sites militaires iraniens, en amont des élections américaines du 5 novembre prochain.

Face à cette volonté de vouloir modifier la réalité dans la région par l’usage démesuré de la force, en faisant fi de toutes les mises en garde, la voie de la raison et du retour à un règlement diplomatique reste inaudible.

Malgré cela, Paris ne renonce pas, et affirme inlassablement qu’il faut aujourd’hui un cessez-le feu à Gaza et au Liban, pour ces deux situations en propre, mais aussi pour éviter une déstabilisation supplémentaire dans la région de plus en plus menacée par une extension du conflit.

Pour la diplomatie française, la transformation par la force ne produit pas les résultats qui peuvent être souhaités par certains acteurs, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle insiste sur la nécessité de revenir à une voie diplomatique.

Il est évident que Paris ne dispose pas des leviers nécessaires auprès d’Israël, pour faire respecter cette initiative mise à mal par le bombardement du siège du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Un tel retour lui semble toujours possible concernant le Liban sur la base de l’initiative d'un cessez-le-feu temporaire de 21 jours. Celle-ci avait ete mise au point par, rappelons-le, les deux présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, lors des réunions de l’assemblée générale de l’ONU à New York.

Cependant, il est évident que Paris ne dispose pas des leviers nécessaires auprès d’Israël, pour faire respecter cette initiative mise à mal par le bombardement du siège du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, dont la cible était le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah.

Pour l’instant donc, les démarches à ce niveau sont dans l’impasse tout comme celles visant l’apaisement à Gaza, alors que Paris considère que l’initiative élaborée par le président Biden, qui date de juin/ juillet, est toujours sur table.

Cependant, sans vouloir critiquer l’administration américaine, Paris ne cache pas sa crainte que l'équation liée à la campagne présidentielle américaine n'entraîne un laisser-faire sur le théâtre libanais et à Gaza durant les trois semaines qui nous séparent de ces élections.

La diplomatie française reste convaincue, qu’un découplage de la guerre à Gaza des hostilités qui se déroulent au Liban pourrait donner lieu à une accalmie, et permet d'entrer dans une discussion politique.

Une telle crainte est largement justifiée par la détermination israélienne très clairement exprimée, dans la poursuite de son objectif à dégrader les capacités du Hezbollah, et les Israéliens affirment haut et fort qu’il n’y aura pas de retour au statu-quo d’avant le 7 octobre.

Toutefois la diplomatie française reste convaincue, qu’un découplage de la guerre à Gaza des hostilités qui se déroulent au Liban pourrait donner lieu à une accalmie, et permet d'entrer dans une discussion politique.

Mais là aussi on tourne en rond, puisque de la part du Hezbollah les positions sont ambiguës ou contradictoires sur sa volonté d’admettre ce découplage.

C’est pour cette raison que Paris appelle constamment l’Iran a jouer le rôle d’un acteur responsable dans l’influence qu’il peut exercer sur ses alliés dans la région.

Le fait que le Hezbollah soit aujourd'hui affaibli, le place dans une situation de plus grande dépendance vis-à-vis de l'Iran alors que ses canaux ont été tout à fait impactés par les différentes frappes menées par les Israéliens.

De leur côté, les Israéliens ne donnent aucune limite de temps à la guerre qu’ils mènent, ils se contentent d’exposer un objectif.

Cet objectif est l’éradication totale des capacités du Hezbollah, considérée par Paris comme hors d’atteinte, tout comme l’éradication du Hamas, en raison de l’empreinte de ces deux formations dans leur société respective.

Cela ne fait que conforter la diplomatie française dans ses efforts pour une désescalade qui semble pour l’instant elle aussi hors d’atteinte.




 


Enquête sur l'attentat de Karachi: la Cour de cassation confirme la prescription du volet sécuritaire

La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a ainsi confirmé l'annulation des mises en examen de deux anciens responsables accusés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur le personnel de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi, avant que le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés ne fasse 15 morts, dont 11 Français, et de nombreux blessés. (AFP)
La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a ainsi confirmé l'annulation des mises en examen de deux anciens responsables accusés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur le personnel de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi, avant que le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés ne fasse 15 morts, dont 11 Français, et de nombreux blessés. (AFP)
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  • En France, la justice enquêtait sur deux volets: un premier concernant les commanditaires de l'attentat et un deuxième sur d'éventuels manquements dans la sécurisation des employés sur place
  • La Cour de cassation a confirmé mardi la prescription des faits pour homicides et blessures involontaires dans l'enquête sur l'attentat de Karachi au Pakistan en 2002

PARIS: La Cour de cassation a confirmé mardi la prescription des faits pour homicides et blessures involontaires dans l'enquête sur l'attentat de Karachi au Pakistan en 2002, enterrant la possibilité d'un procès sur ce volet.

La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a ainsi confirmé l'annulation des mises en examen de deux anciens responsables accusés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur le personnel de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi, avant que le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés ne fasse 15 morts, dont 11 Français, et de nombreux blessés.

En France, la justice enquêtait sur deux volets: un premier concernant les commanditaires de l'attentat et un deuxième sur d'éventuels manquements dans la sécurisation des employés sur place.

Dans ce second volet, vingt ans après, les juges d'instruction avaient considéré qu'il existait des indices graves et/ou concordants pour dire que les deux ex-cadres Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, avaient sous-estimé les risques qu'encouraient les salariés de l'entreprise.

Les magistrats instructeurs les avaient dès lors mis en examen pour homicides et blessures involontaires en 2022.

Mais, en mai 2023, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a annulé leur mise en examen, estimant l'action publique prescrite, faute de lien de connexité entre les manquements relatifs à la sécurité des salariés et la commission de l'attentat.

Dans son arrêté rendu mardi, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi des parties civiles. Elle a considéré que la chambre de l'instruction avait correctement motivé son analyse selon laquelle les éventuelles négligences de sécurité des responsables et la commission de l'attentat n'étaient pas suffisamment liées. Les faits pour homicides involontaires sont donc prescrits.

"C’est un épilogue heureux pour Alain Y, qui a toujours clamé son innocence. On ne peut que se féliciter de cette décision qui dit bien le droit", ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Loïc Henriot, Patrice Spinosi et Magalie Jullien.

Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent: l'instruction a d'abord privilégié la piste d'Al-Qaïda, puis exploré celle (non confirmée à ce jour) de représailles pakistanaises à la décision de Jacques Chirac d'arrêter le versement de commissions qui auraient servi à financer la campagne d'Edouard Balladur en 1995.