Tunisie: Najla Bouden sur la sellette?

La Première ministre tunisienne Najla Bouden prononce un discours lors du sommet des dirigeants de la conférence sur le climat COP27 au Centre international des congrès de Charm el-Cheikh, dans la station balnéaire égyptienne du même nom sur la mer Rouge, le 8 novembre 2022 (Photo, AFP).
La Première ministre tunisienne Najla Bouden prononce un discours lors du sommet des dirigeants de la conférence sur le climat COP27 au Centre international des congrès de Charm el-Cheikh, dans la station balnéaire égyptienne du même nom sur la mer Rouge, le 8 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Tunisie: Najla Bouden sur la sellette?

  • Un an et demi après son arrivée aux commandes du pays, Najla Bouden est attaquée de toute part
  • Najla Bouden serait plutôt encline à donner satisfaction à tous ceux qui réclament son départ et celui de ses ministres

TUNIS: Un an et demi après son arrivée aux commandes du pays, Najla Bouden est attaquée de toute part. L’opposition et les partis proches du pouvoir réclament son départ, alors que le président, peu satisfait de ses ministres, en a limogé plus du quart depuis le mois de janvier 2023.

Najla Bouden regrette-t-elle ce jour de fin septembre 2021, quand le président Kaïs Saïed a nommé la directrice générale de la qualité au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qu’elle était alors, faisant d’elle la première femme chef de gouvernement de l’histoire de la Tunisie et du monde arabe? La question se pose, car les mois écoulés depuis sa prise de fonction, le 11 octobre 2021, sont fort probablement les plus longs dans la vie.

Aucun des neuf prédécesseurs de Mme Najla Bouden n’avait à ce point fait l’unanimité contre lui. Tout naturellement, c’est l’opposition qui a été la première à tirer à boulets rouges sur le troisième chef de gouvernement choisi par le président Kaïs Saïed, après Hichem Mechichi et Elyes Fakhfakh.

Le jour même de la prise de fonction du gouvernement, Ahmed Néjib Chebbi, fondateur de deux formations politiques, le Parti démocrate progressiste et Al Joumhouri, porté sept mois plus tard à la tête du Front du salut national – qui regroupe les partis (parmi lesquels Ennahdha) écartés le 25 juillet 2021 du pouvoir par le président –, qualifie la nouvelle équipe ministérielle de «gouvernement de gestion des affaires courantes». Selon lui, elle «ne peut réaliser les attentes des Tunisiens».

Le chef de l’État tunisien a manifesté à plusieurs reprises sa colère en limogeant depuis le mois de janvier sept ministres sur un total de vingt-quatre.

Moncef Mahroug

Depuis, ce vétéran de la politique tunisienne et ses alliés ont fait du départ du président Saïed leur priorité, ce qui entraînerait celui de son gouvernement. À l’inverse, les partis proches du chef de l’État continuent de le soutenir ou en tout cas de le ménager, s’acharnant sur Najla Bouden et son équipe ministérielle.

À titre d’exemple, le mouvement Azimoun («Déterminés»), le Mouvement du peuple et Ilal-Amam («En avant»), acquis à Kaïs Saïed, réclament depuis l’annonce des résultats définitifs des élections législatives, en janvier 2023, la formation d’un «gouvernement politique».

Le président Kaïs Saïed a choisi pour le moment d’ignorer ces appels, mais cela ne veut pas dire qu’il est satisfait de l’actuel gouvernement. Tout en ménageant son chef, Najla Bouden, du moins en public, il a multiplié les piques à l’adresse des ministres – sans les nommer –, notamment vis-à-vis de la ministre du Commerce en raison des pénuries à répétition de produits de base. Le chef de l’État tunisien a manifesté à plusieurs reprises sa colère en limogeant depuis le mois de janvier dernier sept ministres – des Affaires étrangères, du Commerce, de l’Agriculture, de l’Éducation, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, de l’Industrie et de l’Intérieur – sur un total de vingt-quatre.

Mais, contrairement au président, Najla Bouden serait plutôt encline à donner satisfaction à tous ceux qui réclament son départ et celui de ses ministres. C’est du moins ce que donne à penser une information, colportée notamment par Ghazi Chaouachi, ancien ministre et secrétaire général du Courant démocrate, aujourd’hui en prison, qui fait état de la démission de Najla Bouden. Cette rumeur avait alors été démentie par les ministres des Affaires sociales, Malek Ezzahi, et celui de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Nasreddine Nsibi – limogé en février 2023 –, mais non par la première concernée.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.