Retrait israélien: Les Palestiniens endeuillés s'engagent à reconstruire le camp de Jénine

Des hommes sont assis devant un mur affichant des photos de Palestiniens tués à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des hommes sont assis devant un mur affichant des photos de Palestiniens tués à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Retrait israélien: Les Palestiniens endeuillés s'engagent à reconstruire le camp de Jénine

  • Douze Palestiniens, dont cinq enfants, tués lors d'une opération d'arrestation de militants
  • La rapporteuse spéciale des Nations unies qualifie les frappes aériennes israéliennes sur un camp de réfugiés de «crimes de guerre»

RAMALLAH : Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré la fin d'une opération militaire de grande envergure dans un camp de réfugiés à Jénine, en Cisjordanie occupée, qui a fait 12 morts parmi les Palestiniens et un mort parmi les soldats israéliens.

Des milliers de Palestiniens en deuil se sont joints à un cortège funèbre au cours duquel des militants ont tiré en l'air et la foule a scandé : «Avec nos âmes et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, martyr.»

Les personnes endeuillées ont appelé à l'unité nationale et ont exhorté la communauté internationale à intervenir et à protéger les Palestiniens sans défense de la violence et de l'agression continues des FDI, notamment des frappes aériennes, qu'ils ont qualifiées de crimes de guerre.

Une grève générale a été décrétée à Jénine pour pleurer les morts et condamner les FDI.

Des dizaines de jeunes ont également exprimé leur colère contre l'Autorité palestinienne, dirigée par le président, Mahmoud Abbas, qui n'a rien fait pour les aider pendant l'opération. Ils ont exigé que sa délégation quitte le camp et ne participe pas aux funérailles.

Lorsque les FDI se sont retirées de Jénine, une grande partie du camp de réfugiés surpeuplé de la ville a été laissée en ruines par l'incursion qui a déplacé au moins 3 000 résidents.

L'invasion a mobilisé un millier de soldats issus de diverses forces d'élite, ainsi que des véhicules militaires, des hélicoptères d'attaque et des drones pour la reconnaissance, la surveillance et les frappes ciblées.

L'opération, censée arrêter des militants recherchés et détruire des usines de fabrication d'engins explosifs improvisés, a duré environ quarante-huit heures.

Les 12 civils tués par les forces israéliennes comptent cinq enfants, et il y a eu plus de 140 blessés, dont 30 graves.

Les infrastructures d'eau et d'électricité du camp de Jénine ont été gravement endommagées. Des millions de dollars seront nécessaires pour les reconstruire.

Des dizaines de familles ont été contraintes d'évacuer le camp dans la nuit de lundi à mardi. L'une des personnes ayant fui l'attaque a laissé un papier à l'intention des soldats, dans lequel il est écrit : «Il y a suffisamment de nourriture dans la maison et dans le réfrigérateur. Si vous voulez vous retirer, une porte arrière s'ouvre sur le patio de nos voisins. Nous avons laissé 700 shekels (1 nouveau shekel israélien = 0,25 euro)) dans le congélateur si vous avez besoin d'argent. Que Dieu vous protège.»

Enas Abahreh, l'une des Palestiniennes qui a décidé de rester sur place malgré l'opération, a déclaré que tous les dégâts laissés par les Israéliens ne valaient rien en comparaison de «la défaite de l'occupation et de la détermination de Jénine».

«Nous vivrons à Jénine et elle deviendra meilleure et plus belle qu'avant l'agression de l'occupation», a-t-elle ajouté.

Kifaya Obaid, employée du ministère palestinien de la Justice, est rentrée chez elle à Jénine après deux nuits d'absence et a trouvé les fenêtres brisées.

«Toutes les fenêtres de notre maison ont volé en éclats parce que la maison de notre voisin a été bombardée par un missile israélien», a déclaré Obeid à Arab News.

Milliers de réfugiés

Elle était partie avec sept membres de sa famille et deux enfants. «Nous avons vécu un état de terreur que nous n'avions pas connu depuis des années, d'autant plus que l'incursion israélienne dans le camp s'est produite soudainement et sans avertissement», a-t-elle indiqué.

Obaid a passé deux nuits dans la maison d'une collègue. «Lorsque leur opération militaire a échoué, ils se sont vengés dans les rues en les labourant avec des bulldozers.»

Les frappes aériennes israéliennes contre le camp ont été condamnées au niveau régional et international.

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, a déclaré : «Les frappes aériennes et les opérations terrestres israéliennes en Cisjordanie occupée qui ont visé le camp de réfugiés de Jénine, tuant au moins 12 Palestiniens, pourraient constituer un crime de guerre.

«Les opérations des forces israéliennes en Cisjordanie occupée, les meurtres et les blessures graves infligés à la population occupée, la destruction de leurs maisons et de leurs infrastructures et le déplacement arbitraire de milliers de personnes constituent des violations flagrantes du droit international et des normes relatives à l'usage de la force et peuvent constituer un crime de guerre.

«Ces attaques ont été les plus violentes en Cisjordanie depuis la destruction du camp de Jénine en 2002», a-t-elle indiqué.

Elle a également fait référence à de nombreux rapports selon lesquels l’accès des ambulances au camp pour évacuer les blessés a été refusé, entravant ainsi l’accès des Palestiniens à l'assistance médicale.

«Il est déchirant de voir des milliers de réfugiés palestiniens qui ont été déplacés et forcés de quitter le camp dans une grande peur à la tombée de la nuit», a déploré Albanese.

Le ministre palestinien des Awqaf et des Affaires religieuses, Hatem al-Bakri, a annoncé le lancement d'une campagne d'aide aux victimes.

«Le ministère a programmé le prochain sermon du vendredi pour parler des violations et des attaques dont le camp a fait l'objet», a-t-il souligné.

Les organisations et mouvements de jeunesse de Cisjordanie, à Naplouse, Hébron et Qalqilya, ont également appelé à la reconstruction du camp de Jénine après l'opération israélienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.


Le pape appelle l'Iran et Israël à la « responsabilité et à la raison »

Le pape Léon XIV (Photo AFP)
Le pape Léon XIV (Photo AFP)
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  • « Dans un moment aussi délicat, je désire renouveler avec force un appel à la responsabilité et à la raison », a-t-il affirmé lors d'une audience publique à la basilique Saint-Pierre.
  • « Nul ne devrait jamais menacer l'existence de l'autre et c'est le devoir de tous les pays de soutenir la cause de la paix [...] »

CITE DU VATICAN, SAINT SIEGE : Le pape Léon XIV a appelé samedi l'Iran et Israël « à la responsabilité et à la raison » ainsi qu'à « soutenir la cause de la paix », après les attaques israéliennes contre l'Iran et les ripostes de ce dernier.

« Dans un moment aussi délicat, je désire renouveler avec force un appel à la responsabilité et à la raison », a-t-il affirmé lors d'une audience publique à la basilique Saint-Pierre.

« Nul ne devrait jamais menacer l'existence de l'autre et c'est le devoir de tous les pays de soutenir la cause de la paix en empruntant des voies de réconciliation et en favorisant des solutions garantissant la sécurité et la dignité pour tous », a estimé le pape.

« L'objectif de construire un monde plus sûr et libéré de la menace nucléaire doit être poursuivi à travers un face-à-face respectueux et un dialogue sincère pour édifier une paix durable fondée sur la justice, la fraternité et le bien commun », a-t-il aussi déclaré. 


Conflit Israël-Iran : la Jordanie, la Syrie et le Liban rouvrent leurs espaces aériens

Les secours israéliens inspectent un site touché par un missile tiré depuis l'Iran au sud de Tel Aviv, le 14 juin 2025. (Photo de JOHN WESSELS / AFP)
Les secours israéliens inspectent un site touché par un missile tiré depuis l'Iran au sud de Tel Aviv, le 14 juin 2025. (Photo de JOHN WESSELS / AFP)
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  • La Jordanie, la Syrie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la réouverture de leurs espaces aériens
  • Middle East Airlines a reprogrammé ses vols à destination et en provenance de Beyrouth,

Samedi, la Jordanie, la Syrie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la réouverture de leurs espaces aériens, fermés la veille en raison de l'attaque israélienne en Iran à laquelle Téhéran a riposté.

La Jordanie, qui avait annoncé vendredi avoir intercepté des drones et des missiles au-dessus de son territoire, a « rouvert son espace aérien à partir de 7 h 30 » (4 h 30 GMT), a annoncé l'Autorité jordanienne de l'aviation civile.

Le Liban et la Syrie ont fait des annonces similaires.

La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines a reprogrammé ses vols à destination et en provenance de Beyrouth, des passagers ayant passé la nuit à l'aéroport en raison de l'annulation ou du retard de leurs vols.

En Syrie, l'aviation civile a également annoncé la réouverture de l'espace aérien, affirmant « continuer à suivre de près la situation dans la région ».