L'Arabie saoudite leader de la cybersécurité mondiale avec une nouvelle plate-forme

Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)
Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

L'Arabie saoudite leader de la cybersécurité mondiale avec une nouvelle plate-forme

  • Le Global Cybersecurity Forum Institute créé à Riyad créé en juin vise à s'attaquer aux problèmes de cybersécurité les plus difficiles auxquels sont confrontés les gouvernements, les entreprises et les particuliers
  • L’Arabie saoudite se classe au deuxième rang mondial dans l'indice de cybersécurité du World Competitiveness Yearbook 2022 publié par l'International Institute for Management Development

RIYAD: Le Global Cybersecurity Forum Institute (GCF Institute), créé à Riyad à la suite d’un décret royal émis par le roi Salmane en juin, est une réponse au développement et à l'évolution rapides du cyberespace, ainsi qu'à son potentiel pour bénéficier à la société et la transformer.

Qu'est-ce que la cybersécurité? En termes simples, il s'agit de protéger les ordinateurs, les appareils mobiles, les systèmes électroniques, les réseaux, les serveurs et les données des attaques malveillantes.

Ces dernières années, le Royaume, le plus grand centre d'information et de communication du Moyen-Orient, a fait face à un nombre croissant de cyberattaques, notamment en raison de l'essor des appareils numériques, comme les smartphones, les tablettes et les ordinateurs.

 

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Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)

L'Arabie saoudite a été la cible de 7 millions de cyberattaques au cours des deux premiers mois de 2021.

«Lorsqu'il y a des tensions politiques dans la région, les cyberattaques augmentent immédiatement», affirme l'expert saoudien en cybersécurité Abdallah al-Goumaijan à Arab News. «En outre, l'utilisation des cyberarmes a augmenté, les attaquants étant conscients de l’importance de ces attaques et continuant à faire montre de leur pouvoir et des dommages qu’ils causent. En conséquence, les investissements pour contrer les cyberattaques augmentent. 

Le développement d’instituts de recherche dans la cybersécurité prouve non seulement l'engagement du Royaume, tant sur le plan national qu'international, à réduire la fréquence de ces attaques, mais également l'importance de la cybersécurité en tant que bien pour la société.»

«L'Institut GCF est une plate-forme mondiale qui cherche à renforcer la résistance de la société grâce à des priorités communes, un dialogue ciblé et des initiatives ayant un effet décisif», indique un porte-parole de l'institut à Arab News.

CHIFFRES 110 millions

Selon le rapport annuel sur la cybersécurité de Trend Micro pour 2022, un total de 110 millions de menaces ont été détectées et bloquées dans le Royaume par ses solutions de cybersécurité.

«Il servira d'espace où les parties prenantes concernées à l’échelle mondiale collaboreront et agiront au profit de toutes les sociétés et nations. En exploitant la puissance intellectuelle et en étant le fer de lance de la collaboration multilatérale, l'institut vise à contribuer à un cyberespace plus résistant et plus sûr pour tous», soutient-il.

L'institut vise à s'attaquer aux problèmes de cybersécurité les plus difficiles auxquels sont confrontés les gouvernements, les entreprises et les particuliers. Il entend servir de «catalyseur pour l'échange d'idées, en faisant prévaloir le leadership, et en développant la recherche pour façonner les solutions et l'action politiques», selon son communiqué d'ouverture.

L'institut prévoit également de promouvoir les projets internationaux, la pollinisation interculturelle et mondiale d'idées sur les initiatives clés nouvelles et existantes concernant le cyberespace.

Selon le communiqué, l’institut «servira de plate-forme pour faire progresser la stabilité, la sécurité et la prospérité du cyberespace en catalysant le changement socio-économique, en repoussant les frontières de la connaissance, et en unissant leurs défenseurs au niveau mondial. Son objectif est de lancer des initiatives mondiales pionnières qui maximiseront les avantages du cyberespace et renforceront la résistance par le dialogue, l'investissement, la recherche et l'innovation».

Les experts affirment que cette initiative montre que le Royaume est déterminé à devenir un leader mondial de la cybersécurité. Le pays est actuellement classé au deuxième rang mondial dans l'indice de cybersécurité du World Competitiveness Yearbook pour 2022 publié par l'International Institute for Management Development, basé en Suisse, qui est considéré comme l'un des indices les plus exhaustifs au monde.

«En fournissant une plate-forme sécurisée pour les activités numériques, la cybersécurité favorise la confiance dans le commerce numérique, stimule le développement de nouvelles technologies et simplifie la transformation numérique des industries»

Moataz Benali, vice-président régional de Trend Micro

L'Autorité nationale de la cybersécurité et des organismes comme la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones, et le ministère des Communications et des Technologies de l'information ont joué un rôle déterminant dans l'essor du Royaume dans le domaine de la cybersécurité, en faisant progresser les lois, les contrôles et le développement des compétences.

Moataz Benali, vice-président régional et directeur général de Trend Micro dans les régions de la Méditerranée, du Moyen-Orient, de l'Asie centrale et de l'Afrique, affirme à Arab News que «le leadership saoudien en matière de cybersécurité mondiale découle d'une stratégie globale, équilibrant la réglementation, le développement des compétences, l'innovation technologique, et la collaboration internationale. Le décret du roi Salmane portant sur la création de l’institut du  GCF souligne cet engagement, visant à élever les mesures de cybersécurité à l'échelle mondiale».

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Moataz Benali, vice-président régional de Trend Micro

Trend Micro est le premier géant mondial de la cybersécurité à établir son siège social au Moyen-Orient et son lac de données cloud local en Arabie saoudite. C'est un leader mondial en solutions de cybersécurité, qui vise à sécuriser l'échange d'informations numériques pour les entreprises et les consommateurs.

«L'institut est conçu pour compléter ces efforts, en favorisant la coopération internationale et la croissance socio-économique en matière de cybersécurité. Avec un conseil d'administration international et un conseil consultatif d'experts mondiaux, l'institut facilitera l'échange de connaissances et les opportunités de collaboration», poursuit M. Benali.

Il explique que selon le rapport annuel sur la cybersécurité de Trend Micro pour 2022, un total de 110 millions de menaces ont été détectées et bloquées dans le Royaume par ses solutions de cybersécurité.

L'Arabie saoudite est en tête en matière de cybersécurité dans le monde arabe. Le pays ayant été une cible de choix pour les cyberattaques, Benali assure que le Royaume a «transformé l'adversité en force, en devenant le plus grand marché de la cybersécurité du Moyen-Orient».

Il indique que l'attitude dynamique du pays en matière de cybersécurité est le reflet de la reconnaissance «de son importance mondiale ainsi que d’une vision qui dépasse les frontières nationales, apportant une contribution substantielle à l'écosystème international de la cybersécurité».

Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre ces dernières années pour renforcer la sensibilisation à la cybersécurité auprès de la population du pays et de ses entreprises, allant de campagnes de sensibilisation à la cybersécurité à des initiatives de formation aux concours visant à stimuler l'intérêt des étudiants pour la cybersécurité.

Cette année, le gouvernement saoudien a renforcé son adhésion aux réglementations en matière de cybersécurité, et a également été le témoin d’une augmentation de l'émergence de start-up de cybersécurité et d’une croissance des opportunités d'emploi dans le domaine de la cybersécurité.

Moataz Benali assure également que les transformations sociales dans le cadre de la Vision 2030 ont contribué aux progrès de la cybersécurité dans le pays.

L'effort concerté pour renforcer la participation des femmes au travail a entraîné une augmentation du nombre de femmes saoudiennes à des postes techniques et de direction dans le domaine de la cybersécurité. Cette avancée est évidente puisque les femmes représentent actuellement 45 % de la main-d'œuvre du pays dans le domaine de la cybersécurité, selon la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones.

Le Plan national 2023 d'évaluations de cybersécurité exhaustives de l'Autorité nationale de cybersécurité indique qu'il prévoit de réaliser des évaluations approfondies de la cybersécurité pour les entités nationales, en mettant l'accent sur les audits de conformité et les examens techniques des systèmes critiques. L'objectif du plan est d'identifier et de gérer de manière proactive les risques cybernétiques au niveau national, tout en veillant à la conformité aux normes et aux contrôles établis par l'autorité. 

L'initiative Haseen lancée par l'autorité en 2022 est également fondamentale. Elle représente une approche globale de la cybersécurité et vise à favoriser la sécurité collective en facilitant le partage d'informations sur les cybermenaces et les incidents entre les organismes nationaux.

La plate-forme facilite également la gestion de la conformité, en alignant les organismes sur les réglementations telles que le cadre national de cybersécurité et le règlement général sur la protection des données. Elle freine l’hameçonnage et les fraudes par e-mail grâce à son solide service d'authentification par courrier électronique, renforçant ainsi la résilience nationale face aux cybermenaces.

Parmi les autres mesures prises par le gouvernement saoudien figurent la gouvernance intégrée de la cybersécurité, une gestion efficace des cyberrisques, la protection du cyberespace et le renforcement de la sécurité des infrastructures essentielles et des systèmes d'information, le renforcement des capacités nationales de défense contre les cybermenaces, le renforcement des partenariats pour la sécurité concertée, ainsi que le développement des capacités nationales visant à renforcer l'écosystème de la cybersécurité dans le Royaume.

Les principales initiatives lancées comprennent la création du Centre national de cybersécurité afin de sensibiliser aux efforts de cybersécurité, l'adoption de la loi sur la cybersécurité pour fournir un cadre juridique à la cybersécurité, l'élaboration d'un programme national de sensibilisation à la cybersécurité visant à informer davantage les citoyens et les résidents, et la création de l'Académie nationale de la cybersécurité pour former et perfectionner les effectifs du Royaume en matière de cybersécurité.

Enfin, comme le rappellent de telles initiatives, une solide cybersécurité améliore la qualité de vie, ainsi que l'innovation économique et numérique.

«La cybersécurité joue un rôle prépondérant dans l'amélioration de la qualité de vie, en particulier dans notre monde numérique», affirme Benali. «Elle protège notre existence en ligne et les services numériques sur lesquels nous comptons quotidiennement: services bancaires en ligne, commerce électronique, soins de santé, éducation ou encore les réseaux sociaux.»

«Elle protège nos informations personnelles et notre vie privée en ligne, en offrant la sécurité nécessaire pour profiter des avantages du monde numérique sans crainte d'usurpation d'identité, de fraude ou d'atteinte à la vie privée», ajoute-t-il.

La cybersécurité est vitale pour garantir le bon fonctionnement des services essentiels. Les infrastructures importantes telles que les réseaux électriques, les transports, les systèmes de santé et les services financiers dépendent de plus en plus des réseaux numériques. De solides mesures de cybersécurité empêchent les perturbations causées par les cyberattaques, en maintenant la fiabilité et la disponibilité de ces services vitaux.

«Enfin, la cybersécurité favorise la croissance économique et l'innovation. En fournissant une plate-forme sécurisée pour les activités numériques, elle favorise la confiance dans le commerce numérique, stimule le développement de nouvelles technologies et facilite la transformation numérique des industries», conclut M. Benali.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, le monastère du Saint des miracles attend le pape

"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
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  • La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre
  • Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles

ANNAYA: "Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV.

La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre.

"Ma famille et moi avons une grande foi en Saint Charbel et nous lui rendons toujours visite", déclare Charbel Matar, 69 ans, entouré de son épouse et ses amis.

"J'ai failli mourir quand j'avais cinq ans. Il a accompli un miracle, il m'a sauvé de la mort et m'a maintenu en vie pendant 64 années de plus", ajoute l'homme dont les parents ont changé le prénom de Roger à Charbel en l'honneur du saint.

Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles.

Les portraits du saint, avec sa longue barbe blanche, ornent maisons, voitures, mêmes bureaux, et les visiteurs affluent au monastère, qui porte le nom de Saint Maron, en toutes saisons.

"J'étais certaine que le pape allait visiter Saint Charbel (..) car Rome ne peut pas nier les miracles qu'il accomplit", dit Randa Saliba, une femme de 60 ans. "Saint Charbel est un message d'amour (..), il garde vivant le message chrétien".

La dernière visite d'un souverain pontife au Liban avait été celle de Benoit XVI en 2012.

Toutes les confessions 

En prévision de l'arrivée du pape, des ouvriers appliquent une couche d'asphalte sur la route menant au paisible monastère, dans les montagnes boisées d'Annaya qui surplombent la mer.

Des visiteurs, dont des femmes musulmanes voilées, se promènent sur le site, où la cellule monacale de Saint Charbel a été gardée intacte. Certains allument des bougies et récitent des prières.

Fils de bergers, le moine originaire du nord du Liban était entré dans les ordres à l'âge de 23 ans, avant de mener une vie d'ermite.

L'abbé Tannous Nehmé, vice-recteur de Saint Maron, affirme que le monastère attire environ trois millions de visiteurs chaque année.

"Ce ne sont pas seulement des chrétiens - beaucoup de musulmans, ou des personnes non croyantes, viennent. Des gens arrivent de partout: d'Afrique, d'Europe, de Russie", affirme-il.

Au milieu des effluves d'encens, seul le bruit des travaux de restauration de la tombe de Saint Charbel troublent la quiétude du monastère.

C'est là que, lorsque la tombe a été ouverte en 1950, des représentants du clergé ont constaté que le corps du saint était intact, plus d'un demi-siècle après sa mort.

Le monastère a recensé des dizaines de milliers de personnes qui ont affirmé avoir été guéries par Saint Charbel.

La miraculée la plus célèbre est une Libanaise, Nohad Chami, diagnostiquée avec une maladie en phase terminale en 1993.

Elle affirme avoir eu une vision de Saint Charbel qui l'a guérie. Elle est décédée cette année, à l'âge de 75 ans.

"L'espoir" 

Le Liban, un pays multiconfessionnel, est le seul Etat arabe où le président de la République est un chrétien maronite, en vertu du partage du pouvoir entre les communautés.

"La visite du pape est très importante pour le Liban. Elle apporte du bien et la bénédiction", se réjouit Claude Issa, une mère de trois enfants âgée de 56 ans.

Le Liban est sorti d'une guerre meurtrière il y a près d'un an entre le Hezbollah et Israël, qui continue de mener des frappes dans le pays, disant viser des membres ou infrastructures du mouvement pro-iranien.

Secoué par une crise économique inédite depuis 2019, il a également connu en août 2020 une énorme explosion, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une partie de Beyrouth.

Le pape doit tenir le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion, au port de Beyrouth, et célébrer une messe publique.

"Sa visite donnera un élan aux gens, leur fera sentir qu'il y a toujours de l'espoir au Liban", affirme Claude Issa.

 


L'ONU s'alarme «pour la survie de Gaza»

La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
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  • Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme"
  • "Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport

GENEVE: La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée.

Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme", dénonce un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

"Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Plus de 69.756 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas. Ces données, jugés fiables par l'ONU, ne précisent pas le nombre de combattants tués mais indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.

Selon le rapport de la Cnuced, les opérations militaires israéliennes ont fait passer Gaza "d'une situation de sous-développement à celle d'une ruine totale".

L'ONU estime qu'environ 70 milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire le territoire palestinien.

"Même dans un scénario optimiste, dans lequel la croissance atteint un taux à deux chiffres et l'aide étrangère afflue, il faudra plusieurs décennies pour que Gaza retrouve le niveau de qualité de vie d'avant octobre 2023", souligne le rapport.

La Cnuced appelle à la mise en oeuvre "d'un plan de redressement d'ensemble" qui associe "une aide internationale coordonnée, le rétablissement des transferts fiscaux" d'Israël vers Gaza "et des mesures visant à alléger les contraintes qui pèsent sur le commerce, les déplacements et l'investissement".

Cette agence onusienne appelle à instaurer, dans ce cadre, un revenu de base universel à Gaza, pour pourvoir à la subsistance de tous les habitants, sous forme d'un programme d'aide en espèces, "reconductible et sans conditions" et qui serait versé mensuellement.

La Cnuced note également qu'en Cisjordanie occupée, "la violence, l'expansion accélérée des colonies et les restrictions à la mobilité de la main-d'oeuvre" sont à l'origine du pire déclin économique depuis que l'agence a commencé à tenir des registres en 1972.


Au Soudan, les paramilitaires annoncent une trêve unilatérale de trois mois

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
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  • L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués
  • "En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Daglo

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé lundi une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, au lendemain du rejet par l'armée rivale d'une proposition internationale de cessez-le-feu dans le pays ravagé par plus de deux ans d'un conflit meurtrier.

Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre pour le pouvoir, opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, aux FSR de son ancien bras droit Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit, marqué par des exactions dans les deux camps et auquel plusieurs médiateurs internationaux tentent de mettre un terme, a fait plusieurs dizaines milliers de morts et forcé le déplacement de millions de personnes, plongeant le pays dans ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire" au monde.

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués.

"En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Hamdane Daglo, dans une allocution vidéo enregistrée.

Les paramilitaires avaient indiqué début novembre accepter le principe d'une trêve humanitaire proposée par les médiateurs, à laquelle l'armée n'avait pas répondu, et les combats entre les deux camps n'ont pas cessé depuis.

Le chef de l'armée a lui jugé dimanche "inacceptable" la nouvelle proposition de trêve, appelé les citoyens désireux de défendre leur pays à "rejoindre immédiatement les lignes de front" et accusé la médiation de partialité.

Frères musulmans? 

"Encore une fois, le général (Abdel Fattah) al-Burhane refuse les offres de paix. Dans son rejet de la proposition américaine pour le Soudan, dans son refus obstiné d'un cessez-le-feu, il fait sans cesse preuve d'un comportement d'obstruction", a réagi lundi la ministre d'Etat à la coopération internationale des Emirats, Reem al Hashimy.

Le général Burhane a estimé que la dernière proposition envoyée par l'émissaire américain était "la pire", car, selon lui elle "élimine les forces armées, dissout les agences de sécurité et maintient les milices là où elles sont" au lieu de les désarmer.

Il a également rejeté les "récits" selon lesquels les islamistes des Frères musulmans contrôleraient l'armée, accusant M. Boulos de reprendre les éléments de langage des Emirats.

"Où sont ces soi-disant membres des Frères musulmans au sein de l'armée soudanaise? Nous ne les connaissons pas. Nous entendons seulement de telles affirmations dans les médias", a-t-il dit.

Dans son discours diffusé lundi, le chef des FSR a réaffirmé son "engagement en faveur d'un processus politique auquel participent tous les acteurs, à l'exception du mouvement islamiste terroriste des Frères musulmans et du Congrès national (parti désormais interdit du général Omar el-Béchir au pouvoir de 1989 à 2019, NDLR), car ils sont responsables de toute la tragédie que vit notre peuple depuis trois décennies".

Au cours des deux dernières années, les parties belligérantes au Soudan ont violé tous les accords de cessez-le-feu, entraînant l'échec des efforts de négociation.