L'Arabie saoudite leader de la cybersécurité mondiale avec une nouvelle plate-forme

Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)
Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

L'Arabie saoudite leader de la cybersécurité mondiale avec une nouvelle plate-forme

  • Le Global Cybersecurity Forum Institute créé à Riyad créé en juin vise à s'attaquer aux problèmes de cybersécurité les plus difficiles auxquels sont confrontés les gouvernements, les entreprises et les particuliers
  • L’Arabie saoudite se classe au deuxième rang mondial dans l'indice de cybersécurité du World Competitiveness Yearbook 2022 publié par l'International Institute for Management Development

RIYAD: Le Global Cybersecurity Forum Institute (GCF Institute), créé à Riyad à la suite d’un décret royal émis par le roi Salmane en juin, est une réponse au développement et à l'évolution rapides du cyberespace, ainsi qu'à son potentiel pour bénéficier à la société et la transformer.

Qu'est-ce que la cybersécurité? En termes simples, il s'agit de protéger les ordinateurs, les appareils mobiles, les systèmes électroniques, les réseaux, les serveurs et les données des attaques malveillantes.

Ces dernières années, le Royaume, le plus grand centre d'information et de communication du Moyen-Orient, a fait face à un nombre croissant de cyberattaques, notamment en raison de l'essor des appareils numériques, comme les smartphones, les tablettes et les ordinateurs.

 

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Le forum mondial sur la cybersécurité 2022 avait pour thème «Repenser l'ordre cybernétique mondial» et s’étendait sur un large éventail de questions, notamment les femmes dans la cybersécurité, la sécurité des enfants dans le cyberespace et la psychologie des cybercriminels. (Forum mondial sur la cybersécurité)

L'Arabie saoudite a été la cible de 7 millions de cyberattaques au cours des deux premiers mois de 2021.

«Lorsqu'il y a des tensions politiques dans la région, les cyberattaques augmentent immédiatement», affirme l'expert saoudien en cybersécurité Abdallah al-Goumaijan à Arab News. «En outre, l'utilisation des cyberarmes a augmenté, les attaquants étant conscients de l’importance de ces attaques et continuant à faire montre de leur pouvoir et des dommages qu’ils causent. En conséquence, les investissements pour contrer les cyberattaques augmentent. 

Le développement d’instituts de recherche dans la cybersécurité prouve non seulement l'engagement du Royaume, tant sur le plan national qu'international, à réduire la fréquence de ces attaques, mais également l'importance de la cybersécurité en tant que bien pour la société.»

«L'Institut GCF est une plate-forme mondiale qui cherche à renforcer la résistance de la société grâce à des priorités communes, un dialogue ciblé et des initiatives ayant un effet décisif», indique un porte-parole de l'institut à Arab News.

CHIFFRES 110 millions

Selon le rapport annuel sur la cybersécurité de Trend Micro pour 2022, un total de 110 millions de menaces ont été détectées et bloquées dans le Royaume par ses solutions de cybersécurité.

«Il servira d'espace où les parties prenantes concernées à l’échelle mondiale collaboreront et agiront au profit de toutes les sociétés et nations. En exploitant la puissance intellectuelle et en étant le fer de lance de la collaboration multilatérale, l'institut vise à contribuer à un cyberespace plus résistant et plus sûr pour tous», soutient-il.

L'institut vise à s'attaquer aux problèmes de cybersécurité les plus difficiles auxquels sont confrontés les gouvernements, les entreprises et les particuliers. Il entend servir de «catalyseur pour l'échange d'idées, en faisant prévaloir le leadership, et en développant la recherche pour façonner les solutions et l'action politiques», selon son communiqué d'ouverture.

L'institut prévoit également de promouvoir les projets internationaux, la pollinisation interculturelle et mondiale d'idées sur les initiatives clés nouvelles et existantes concernant le cyberespace.

Selon le communiqué, l’institut «servira de plate-forme pour faire progresser la stabilité, la sécurité et la prospérité du cyberespace en catalysant le changement socio-économique, en repoussant les frontières de la connaissance, et en unissant leurs défenseurs au niveau mondial. Son objectif est de lancer des initiatives mondiales pionnières qui maximiseront les avantages du cyberespace et renforceront la résistance par le dialogue, l'investissement, la recherche et l'innovation».

Les experts affirment que cette initiative montre que le Royaume est déterminé à devenir un leader mondial de la cybersécurité. Le pays est actuellement classé au deuxième rang mondial dans l'indice de cybersécurité du World Competitiveness Yearbook pour 2022 publié par l'International Institute for Management Development, basé en Suisse, qui est considéré comme l'un des indices les plus exhaustifs au monde.

«En fournissant une plate-forme sécurisée pour les activités numériques, la cybersécurité favorise la confiance dans le commerce numérique, stimule le développement de nouvelles technologies et simplifie la transformation numérique des industries»

Moataz Benali, vice-président régional de Trend Micro

L'Autorité nationale de la cybersécurité et des organismes comme la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones, et le ministère des Communications et des Technologies de l'information ont joué un rôle déterminant dans l'essor du Royaume dans le domaine de la cybersécurité, en faisant progresser les lois, les contrôles et le développement des compétences.

Moataz Benali, vice-président régional et directeur général de Trend Micro dans les régions de la Méditerranée, du Moyen-Orient, de l'Asie centrale et de l'Afrique, affirme à Arab News que «le leadership saoudien en matière de cybersécurité mondiale découle d'une stratégie globale, équilibrant la réglementation, le développement des compétences, l'innovation technologique, et la collaboration internationale. Le décret du roi Salmane portant sur la création de l’institut du  GCF souligne cet engagement, visant à élever les mesures de cybersécurité à l'échelle mondiale».

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Moataz Benali, vice-président régional de Trend Micro

Trend Micro est le premier géant mondial de la cybersécurité à établir son siège social au Moyen-Orient et son lac de données cloud local en Arabie saoudite. C'est un leader mondial en solutions de cybersécurité, qui vise à sécuriser l'échange d'informations numériques pour les entreprises et les consommateurs.

«L'institut est conçu pour compléter ces efforts, en favorisant la coopération internationale et la croissance socio-économique en matière de cybersécurité. Avec un conseil d'administration international et un conseil consultatif d'experts mondiaux, l'institut facilitera l'échange de connaissances et les opportunités de collaboration», poursuit M. Benali.

Il explique que selon le rapport annuel sur la cybersécurité de Trend Micro pour 2022, un total de 110 millions de menaces ont été détectées et bloquées dans le Royaume par ses solutions de cybersécurité.

L'Arabie saoudite est en tête en matière de cybersécurité dans le monde arabe. Le pays ayant été une cible de choix pour les cyberattaques, Benali assure que le Royaume a «transformé l'adversité en force, en devenant le plus grand marché de la cybersécurité du Moyen-Orient».

Il indique que l'attitude dynamique du pays en matière de cybersécurité est le reflet de la reconnaissance «de son importance mondiale ainsi que d’une vision qui dépasse les frontières nationales, apportant une contribution substantielle à l'écosystème international de la cybersécurité».

Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre ces dernières années pour renforcer la sensibilisation à la cybersécurité auprès de la population du pays et de ses entreprises, allant de campagnes de sensibilisation à la cybersécurité à des initiatives de formation aux concours visant à stimuler l'intérêt des étudiants pour la cybersécurité.

Cette année, le gouvernement saoudien a renforcé son adhésion aux réglementations en matière de cybersécurité, et a également été le témoin d’une augmentation de l'émergence de start-up de cybersécurité et d’une croissance des opportunités d'emploi dans le domaine de la cybersécurité.

Moataz Benali assure également que les transformations sociales dans le cadre de la Vision 2030 ont contribué aux progrès de la cybersécurité dans le pays.

L'effort concerté pour renforcer la participation des femmes au travail a entraîné une augmentation du nombre de femmes saoudiennes à des postes techniques et de direction dans le domaine de la cybersécurité. Cette avancée est évidente puisque les femmes représentent actuellement 45 % de la main-d'œuvre du pays dans le domaine de la cybersécurité, selon la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones.

Le Plan national 2023 d'évaluations de cybersécurité exhaustives de l'Autorité nationale de cybersécurité indique qu'il prévoit de réaliser des évaluations approfondies de la cybersécurité pour les entités nationales, en mettant l'accent sur les audits de conformité et les examens techniques des systèmes critiques. L'objectif du plan est d'identifier et de gérer de manière proactive les risques cybernétiques au niveau national, tout en veillant à la conformité aux normes et aux contrôles établis par l'autorité. 

L'initiative Haseen lancée par l'autorité en 2022 est également fondamentale. Elle représente une approche globale de la cybersécurité et vise à favoriser la sécurité collective en facilitant le partage d'informations sur les cybermenaces et les incidents entre les organismes nationaux.

La plate-forme facilite également la gestion de la conformité, en alignant les organismes sur les réglementations telles que le cadre national de cybersécurité et le règlement général sur la protection des données. Elle freine l’hameçonnage et les fraudes par e-mail grâce à son solide service d'authentification par courrier électronique, renforçant ainsi la résilience nationale face aux cybermenaces.

Parmi les autres mesures prises par le gouvernement saoudien figurent la gouvernance intégrée de la cybersécurité, une gestion efficace des cyberrisques, la protection du cyberespace et le renforcement de la sécurité des infrastructures essentielles et des systèmes d'information, le renforcement des capacités nationales de défense contre les cybermenaces, le renforcement des partenariats pour la sécurité concertée, ainsi que le développement des capacités nationales visant à renforcer l'écosystème de la cybersécurité dans le Royaume.

Les principales initiatives lancées comprennent la création du Centre national de cybersécurité afin de sensibiliser aux efforts de cybersécurité, l'adoption de la loi sur la cybersécurité pour fournir un cadre juridique à la cybersécurité, l'élaboration d'un programme national de sensibilisation à la cybersécurité visant à informer davantage les citoyens et les résidents, et la création de l'Académie nationale de la cybersécurité pour former et perfectionner les effectifs du Royaume en matière de cybersécurité.

Enfin, comme le rappellent de telles initiatives, une solide cybersécurité améliore la qualité de vie, ainsi que l'innovation économique et numérique.

«La cybersécurité joue un rôle prépondérant dans l'amélioration de la qualité de vie, en particulier dans notre monde numérique», affirme Benali. «Elle protège notre existence en ligne et les services numériques sur lesquels nous comptons quotidiennement: services bancaires en ligne, commerce électronique, soins de santé, éducation ou encore les réseaux sociaux.»

«Elle protège nos informations personnelles et notre vie privée en ligne, en offrant la sécurité nécessaire pour profiter des avantages du monde numérique sans crainte d'usurpation d'identité, de fraude ou d'atteinte à la vie privée», ajoute-t-il.

La cybersécurité est vitale pour garantir le bon fonctionnement des services essentiels. Les infrastructures importantes telles que les réseaux électriques, les transports, les systèmes de santé et les services financiers dépendent de plus en plus des réseaux numériques. De solides mesures de cybersécurité empêchent les perturbations causées par les cyberattaques, en maintenant la fiabilité et la disponibilité de ces services vitaux.

«Enfin, la cybersécurité favorise la croissance économique et l'innovation. En fournissant une plate-forme sécurisée pour les activités numériques, elle favorise la confiance dans le commerce numérique, stimule le développement de nouvelles technologies et facilite la transformation numérique des industries», conclut M. Benali.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, le pape apporte l'espoir et appelle à l'unité

Rencontre interreligieuse, discours aux jeunes et au clergé: Léon XIV devrait porter un message d'espoir et d'unité aux Libanais lundi, au deuxième jour de sa visite dans ce pays multiconfessionnel. (AFP)
Rencontre interreligieuse, discours aux jeunes et au clergé: Léon XIV devrait porter un message d'espoir et d'unité aux Libanais lundi, au deuxième jour de sa visite dans ce pays multiconfessionnel. (AFP)
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  • Le chef de l'Eglise catholique a commencé sa journée par une visite à Annaya, un monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel Makhlouf (1828-1898)
  • Ce moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est très populaire chez des Libanais de toutes les communautés dont beaucoup croient en ses miracles

ANNAYA: Rencontre interreligieuse, discours aux jeunes et au clergé: Léon XIV devrait porter un message d'espoir et d'unité aux Libanais lundi, au deuxième jour de sa visite dans ce pays multiconfessionnel.

Dès le matin, des milliers de fidèles enthousiastes se pressent sous une pluie battante le long de la route empruntée par le pape pour l'acclamer.

"Nous sommes très heureux de la visite du pape, elle nous a rendu le sourire (..) après toutes les difficultés que nous avons traversées", déclare à l'AFP Yasmine Chidiac.

"Tout le monde va à Rome pour voir le pape, mais il est venu chez nous, et c'est la plus grande bénédiction (..) et un espoir pour le Liban", affirme Thérèse Darouni, 65 ans, qui attend le passage du convoi papal devant chez elle, au nord de Beyrouth.

Le chef de l'Eglise catholique a commencé sa journée par une visite à Annaya, un monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel Makhlouf (1828-1898).

Ce moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est très populaire chez des Libanais de toutes les communautés dont beaucoup croient en ses miracles.

"Nous devons nous unir" 

Devant le monastère, à 54 km au nord de Beyrouth, des hauts-parleurs diffusent des hymnes religieux et les fidèles agitent des drapeaux libanais et du Vatican.

Les autorités ont décrété deux jours fériés au Liban, où la visite papale suscite un vif enthousiasme, malgré les craintes d'un retour de la guerre avec Israël.

En dépit d'un cessez-le-feu intervenu il y a un an entre le Hezbollah pro-iranien et le pays voisin, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses frappes au Liban.

Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens.

Léon XIV est le troisième pape à effectuer une visite officielle au Liban, après Jean-Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012.

Il doit prononcer lundi un discours devant les évêques, prêtres et religieux du pays au sanctuaire de Harissa, au pied de la statue de Notre-Dame du Liban qui surplombe la baie de Jounieh, sur la Méditerranée.

Dans l'après-midi, deux autres moments forts sont prévus: une prière interreligieuse sur la place des Martyrs au centre de Beyrouth, un vaste espace emblématique symbole de mémoire nationale, et une rencontre avec des jeunes au patriarcat de Bkerké (nord).

"Au moment où nous sommes confrontés à de nombreux problèmes économiques, sociaux et politiques, nous avons besoin d'espoir", déclare Elias Abou Nasr Chaalan, 44 ans.

"Nous devons nous unir en tant que Libanais, comme le pape a réuni les responsables et les chefs religieux lors de son arrivée, car c'est en restant unis que nous pouvons surmonter toutes les difficultés", ajoute ce père de deux enfants.

 "Modèle de coexistence" 

Dimanche soir, tous les responsables politiques et religieux se sont rendus au palais présidentiel pour accueillir le souverain pontife.

Dans un discours, le pape a appelé les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique depuis 2019 a aggravé l'émigration massive, et à oeuvrer pour la "réconciliation".

Devant les dirigeants, il a appelé la classe politique à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Le système politique libanais garantit une parité unique dans la région entre musulmans et chrétiens,mais en dépit du rôle politique important que jouent ces derniers, ils ont vu leur nombre diminuer ces dernières décennies, en raison notamment du départ des jeunes.

"La sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité", a déclaré dimanche soir le président Joseph Aoun, seul chef d'Etat arabe chrétien, devant le pape.

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer".


Gaza: Israël dit avoir tué 40 combattants palestiniens dans des tunnels à Rafah

L'armée israélienne a affirmé dimanche avoir tué plus de 40 combattants palestiniens au cours de la semaine écoulée lors de ses opérations visant les tunnels près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
L'armée israélienne a affirmé dimanche avoir tué plus de 40 combattants palestiniens au cours de la semaine écoulée lors de ses opérations visant les tunnels près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
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  • Selon un responsable du Hamas à Gaza, "entre 60 et 80 combattants" seraient coincés sous terre à Rafah
  • Mercredi, le Hamas a appelé les pays médiateurs à faire pression sur Israël pour permettre à ses combattants de quitter les tunnels où ils sont bloqués dans le territoire palestinien

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé dimanche avoir tué plus de 40 combattants palestiniens au cours de la semaine écoulée lors de ses opérations visant les tunnels près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre entre Israël et le Hamas.

Depuis 40 jours, les troupes concentrent leurs efforts dans la zone est de Rafah, "dans le but de démanteler les réseaux de tunnels souterrains qui subsistent dans la région et d'éliminer les terroristes qui s'y cachent", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

"Au cours de la dernière semaine, plus de 40 terroristes ont été éliminés dans la zone du réseau de tunnels" et "des dizaines d'entrées de tunnels et de sites d'infrastructures terroristes, tant en surface que souterrains, ont été démantelés dans la région", a-t-elle poursuivi.

Plus tôt, l'armée israélienne avait dit avoir tué quatre combattants palestiniens qui sortaient de tunnels à Rafah.

Plusieurs sources au fait des discussions ont indiqué jeudi à l'AFP que des négociations étaient en cours sur le sort de dizaines de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas, coincés depuis plusieurs semaines dans des tunnels dans le secteur de la bande de Gaza contrôlée par l'armée israélienne.

Selon un responsable du Hamas à Gaza, "entre 60 et 80 combattants" seraient coincés sous terre à Rafah.

Mercredi, le Hamas a appelé les pays médiateurs à faire pression sur Israël pour permettre à ses combattants de quitter les tunnels où ils sont bloqués dans le territoire palestinien, dans le secteur où s'est redéployée l'armée israélienne dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

"Nos combattants à Rafah ne peuvent pas accepter de se rendre ou de remettre leurs armes à l'occupation (Israël, NDLR)", a déclaré dimanche dans un communiqué Hossam Badran, un haut responsable du mouvement.

L'envoyé spécial américain Steve Witkoff avait lui affirmé début novembre que jusqu'à 200 combattants du Hamas seraient bloqués dans des tunnels à Gaza.

Interrogé alors par l'AFP, un porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait indiqué que celui-ci n'était pas disposé à leur délivrer un sauf-conduit.

La trêve conclue plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023 reste très fragile, les deux belligérants s'accusant mutuellement de la violer.

La bande de Gaza, dévastée par la campagne militaire israélienne, reste plongée dans une très grave crise humanitaire.


«La paix n'est pas seulement une question d'équilibre, c'est aussi savoir comment vivre ensemble», dit le pape au Liban

Le pape Léon XIV rencontre le président libanais Joseph Aoun dimanche au palais présidentiel de Beyrouth. (AFP)
Le pape Léon XIV rencontre le président libanais Joseph Aoun dimanche au palais présidentiel de Beyrouth. (AFP)
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  • Le dialogue mutuel, même en cas de malentendus, est la voie de la réconciliation, déclare-t-il
  • Aoun : "Si le Liban est paralysé ou transformé, l'alternative sera une ligne de fracture dans notre région et dans le monde"

BEYROUTH : Le pape Léon XIV a appelé à la paix au Liban lors d'un discours prononcé à Beyrouth devant plus de 400 personnalités politiques, religieuses et sociales du pays.

"La paix dans ce pays est plus qu'un mot ; c'est un désir, un message, un don et un travail en cours", a-t-il déclaré lors de la première étape de sa visite historique de trois jours au Liban.

Le Liban a "un peuple qui n'abandonne pas, mais qui, face à l'adversité, sait toujours se relever avec courage", a-t-il ajouté.

"Votre résilience est une caractéristique fondamentale des vrais artisans de la paix, car l'instauration de la paix est, en réalité, un éternel recommencement. L'engagement et l'amour de la paix ne connaissent pas la peur face à la défaite apparente, ni le découragement face à la déception. Au contraire, ils regardent vers l'avenir, accueillant et embrassant toutes les situations avec espoir".

Le pape, qui revenait d'une visite en Turquie, a déclaré au public libanais que "la construction de la paix exige de la persévérance".

Il a ajouté : "Vous êtes un pays diversifié, une communauté parmi les communautés, unie par une langue commune. Je ne me réfère pas seulement à la langue arabe levantine, dans laquelle votre grand passé a laissé des trésors inestimables. Je me réfère surtout à la langue de l'espoir, qui vous a toujours permis de prendre un nouveau départ.

"Presque partout dans le monde qui nous entoure, une sorte de pessimisme et de sentiment d'impuissance semble s'être installé, où les gens ne sont plus capables de se demander ce qu'ils peuvent faire pour changer le cours de l'histoire.

"Il semble que les grandes décisions soient prises par quelques privilégiés, souvent au détriment du bien commun, comme s'il s'agissait d'une fatalité. Vous avez beaucoup souffert des conséquences d'une économie dévastée et de l'instabilité mondiale, qui a eu des effets dévastateurs même au Levant, et de l'extrémisme des identités et des conflits. Mais vous avez toujours voulu, et vous avez su, prendre un nouveau départ".

Il a appelé la jeunesse libanaise à "ne jamais se séparer de son peuple et à se mettre avec engagement et dévouement à son service, riche de sa diversité. Ne parlez qu'une seule langue, celle de l'espoir".

En ce qui concerne le rétablissement de la paix dans le pays, il a déclaré : "Il y a des blessures personnelles et collectives : "Il y a des blessures personnelles et collectives qui prennent de nombreuses années, parfois même des générations, à guérir. Si elles ne sont pas traitées, si nous ne travaillons pas, par exemple, à guérir les mémoires et à réunir ceux qui ont souffert de l'injustice et de l'oppression, il sera difficile d'avancer vers la paix. Nous resterons piégés, chacun d'entre nous étant prisonnier de sa propre douleur et de sa propre façon de penser."

"La paix est bien plus qu'un simple équilibre - toujours fragile - entre ceux qui vivent séparément sous un même toit. La paix, c'est savoir vivre ensemble, en communion, comme des personnes réconciliées. Une réconciliation qui nous permet de travailler ensemble pour un avenir commun, côte à côte. Ainsi, la paix devient cette abondance qui nous surprend lorsque nos horizons s'élargissent, dépassant tous les murs et toutes les barrières. Le dialogue mutuel, même face à l'incompréhension, est le chemin de la réconciliation."

Le pape a exhorté les Libanais à "rester dans leur patrie et à travailler jour après jour pour construire une civilisation d'amour et de paix, car c'est une chose très précieuse". L'Église ne se préoccupe pas seulement de la dignité de ceux qui quittent leur patrie, mais elle ne veut pas que quiconque soit forcé de partir. Elle veut au contraire que ceux qui souhaitent retourner dans leur patrie puissent le faire en toute sécurité".

Il a ajouté : "Le défi, non seulement pour le Liban, mais pour l'ensemble du Levant, est de savoir comment faire pour que les jeunes, en particulier, ne se sentent pas obligés de quitter leur patrie et d'émigrer ? Comment pouvons-nous les encourager à ne pas chercher la paix ailleurs, mais à trouver des garanties de paix et à être des pionniers dans leur propre pays ?"

Léon XIV a souligné "le rôle essentiel des femmes dans l'entreprise ardue et patiente de préservation et de construction de la paix".

Il a déclaré : "N'oublions pas que les femmes ont une capacité particulière à construire la paix, parce qu'elles savent comment favoriser et renforcer les liens profonds avec la vie, les personnes et les lieux. Leur participation à la vie sociale et politique, ainsi qu'à leurs communautés religieuses, représente une véritable force de renouveau dans le monde entier".

Plus tard, le président libanais Joseph Aoun a déclaré : "Le Liban, ce petit pays par sa taille mais grand par sa mission, a toujours été et reste une terre qui unit la foi et la liberté, la diversité et l'unité, la douleur et l'espoir.

Il a souligné que le pays était "unique au monde", ce qui "nécessite que toute l'humanité vivante préserve le Liban".

M. Aoun a ajouté : "Car si ce modèle de vie libre et égale entre les adeptes de différentes religions venait à disparaître, il n'y aurait pas d'autre endroit sur terre qui puisse l'accueillir.

"Si la présence chrétienne disparaît du Liban, l'équation de la nation s'effondrera et sa justice s'effritera. Si la présence musulmane disparaît du Liban, l'équation de la nation sera perturbée et sa modération sera brisée. Si le Liban est paralysé ou transformé, l'alternative inévitable sera des lignes de fracture dans notre région et dans le monde, entre toutes sortes d'extrémismes et de violences intellectuelles, physiques et même sanglantes. C'est une chose que le Saint-Siège a toujours comprise.

"Nous affirmons aujourd'hui que la survie même de ce Liban, présent et présent autour de vous, est une condition préalable à la paix, à l'espoir et à la réconciliation entre tous les enfants d'Abraham."

Le président s'est adressé au pape et a déclaré : "Dans notre pays aujourd'hui, et dans notre région, il y a beaucoup d'oppression et beaucoup de souffrance. Leurs blessures attendent votre toucher béni. S'il vous plaît, dites au monde en notre nom que nous ne mourrons pas, que nous ne partirons pas, que nous ne désespérerons pas et que nous ne nous rendrons pas.

"Au contraire, nous resterons ici, respirant la liberté, créant la joie, pratiquant l'amour, embrassant l'innovation et aspirant à la modernité. Nous resterons le seul espace de rencontre de toute notre région, représentants unis de tous les enfants d'Abraham, avec toutes leurs croyances, leurs valeurs sacrées et leur héritage commun."

L'avion du pape a atterri à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, en provenance d'Istanbul, vers 16 heures, dans le cadre de mesures de sécurité et d'organisation rigoureuses.

Deux jets de l'armée libanaise ont escorté l'avion papal lors de son entrée dans l'espace aérien libanais.

Le pape a déclaré à la délégation de presse qui l'accompagnait dans l'avion que sa visite en Turquie avait été "positive et réussie".

Remerciant le président turc et l'Église d'Orient, il a ajouté que "le but de sa visite au Liban est de construire la paix".

Le président Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri, le premier ministre Nawaf Salam, le patriarche maronite Bechara Al-Rahi, le commandant de l'armée, le général Rudolph Haykal, un grand nombre de chefs religieux de tout le Liban, des membres du corps diplomatique arabe et étranger, des représentants des blocs parlementaires et des groupes de civils attendaient le pape sur le tarmac de l'aéroport de Beyrouth.

À sa sortie de l'avion, l'armée libanaise a tiré une salve de 21 coups de canon en son honneur et les cloches des églises ont sonné dans tout le Liban. Les navires amarrés dans le port de Beyrouth ont fait retentir leurs sirènes en guise de bienvenue.

Deux enfants du Children's Cancer Center ont offert au pape un bouquet de fleurs, du pain, du sel et de la terre du Liban sur le tarmac, dans le cadre d'une tradition symbolique.

Le pape a reçu un accueil officiel dans le salon VIP, après quoi il s'est rendu au palais présidentiel.

Le cortège de Léon XIV a emprunté les autoroutes de la banlieue sud de Beyrouth, où des dizaines d'habitants se sont massés le long des routes, brandissant des drapeaux libanais et du Vatican. Certains ont brandi des drapeaux du Hezbollah et des photos de l'ancien secrétaire général Hassan Nasrallah.

Le long de la route allant de la banlieue sud de Beyrouth à Hazmieh, en passant par les routes menant à Baabda et au palais présidentiel, des centaines de personnes - enfants, femmes, hommes, personnes âgées et malades - se sont rassemblées malgré la forte pluie. Elles portaient des parapluies blancs, agitaient des drapeaux du Vatican et du Liban et scandaient son nom. Certains ont déclaré qu'il était "une lueur d'espoir pour le Liban", tandis que d'autres espéraient que sa "visite historique sauverait ce pays de ses crises".

Une femme a déclaré : "Les diverses communautés religieuses qui accueillent le pape sont un signe d'espoir pour le Liban" : "Les diverses communautés religieuses qui accueillent le pape témoignent de l'engagement du Liban en faveur de la coexistence.

Avant d'arriver au palais présidentiel, le pape est passé de sa voiture blindée noire à son véhicule vitré, saluant au passage les personnes qui avaient arrosé son cortège de pétales de roses et de riz.

Au son de la musique traditionnelle libanaise dabke et accompagné d'une escorte de chevaux, le pape a été reçu dans la cour du palais présidentiel.

Dans le salon VIP, Léon XIV a tenu des réunions privées séparées avec chaque dirigeant libanais.

Dans une autre salle, les 400 personnalités politiques, dont une délégation de députés du Hezbollah, des chefs de communautés religieuses, des membres du corps diplomatique et des représentants de la société civile, attendaient d'entendre le discours du pape.