Au marché noir, les feux d'artifice sont toujours disponibles

Pour les artificiers, ce décret va «renforcer le marché noir et les importations illégales vers lesquelles, c'est un fait nouveau, de nombreux consommateurs se sont tournés de manière croissante ces derniers temps», ont-ils ajouté. (AFP)
Pour les artificiers, ce décret va «renforcer le marché noir et les importations illégales vers lesquelles, c'est un fait nouveau, de nombreux consommateurs se sont tournés de manière croissante ces derniers temps», ont-ils ajouté. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

Au marché noir, les feux d'artifice sont toujours disponibles

  • Sur des comptes Snapchat et Telegram, les vendeurs de fusées proposent, avec les mêmes codes que les trafiquants de drogue, des menus par produits et des promotions pour les plus grosses commandes
  • Le gouvernement a interdit "jusqu'au 15 juillet inclus, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'articles pyrotechniques et artifices de divertissement sur l'ensemble du territoire national"

PARIS: "Un vrai marché noir": alors que l'Etat a interdit la vente "d'engins pyrotechniques" pour le 14 juillet, les feux d'artifice, très prisés par les émeutiers, restent disponibles sur un marché parallèle.

"120 euros les dix mortiers, 30 euros les 2 mortiers. Envoie (sic) dans toute la France. 30 euros minimum de commande," peut-on lire sur une boucle Telegram "Mortiers/pétard", où sont également diffusées des photos et des démonstrations vidéos des produits.

Sur Snapchat, "Mortier92" indique aussi sur son profil "Vente de mortier sur place dans le 92 vers La Défense et on livre dans les alentours. On vend des mortiers toute l'année, y'a jamais de pose (sic)."

Autre annonce: "10 euros le mortier 8 coups, partager le snap en masse."

Sur des comptes Snapchat et Telegram, les vendeurs de fusées proposent, avec les mêmes codes que les trafiquants de drogue, des menus par produits et des promotions pour les plus grosses commandes, souvent des fusées de la marque "Tropic", l'une des grandes enseignes polonaises (avec "Jorge") qui dominent le marché.

"Il y a le développement d'un marché parallèle", confirme à l'AFP Thibaut Prévot, gérant de la société française Jacques Prévot Artifices, à la fois importateur et vendeurs de feux d'artifice.

Le gouvernement a interdit "jusqu'au 15 juillet inclus, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'articles pyrotechniques et artifices de divertissement sur l'ensemble du territoire national".

Un décret qui affaiblit "considérablement" la filière, tout en passant à côté du "véritable problème du marché noir", ont fait valoir quatre distributeurs spécialisés dont Jacques Prévot Artifices, qui ont saisi le Conseil d'Etat.

Pour les artificiers, ce décret va "renforcer le marché noir et les importations illégales vers lesquelles, c'est un fait nouveau, de nombreux consommateurs se sont tournés de manière croissante ces derniers temps", ont-ils ajouté.

Des réseaux connus depuis 15 ans

"Nous, le marché légal, on est là depuis 30 ans et c'est un marché avec des obligations", précise-t-il.

Depuis décembre 2021, les vendeurs doivent signaler au ministère de l'Intérieur tout achat suspect d'artifices et tenir un registre de leurs ventes des 18 derniers mois à la disposition de la police et de la gendarmerie.

"Ces obligations font fuir les malintentionnés. Ceux-ci vont donc se rapprocher de vendeurs un peu moins consciencieux", ajoute-t-il, comme "un commerçant pas au courant des réglementations". "Mais il y en a de moins en moins", souligne-t-il.

Ou comme des vendeurs qui vont acheter des fusées dans les pays de l'Est et les importer "dans les zones urbaines françaises pour les vendre au détail, de téléphone portable à téléphone portable en quelques heures", ajoute Thibaut Prévot.

Selon lui, un tel délai est impossible à tenir pour son entreprise qui ne peut livrer que sous 8 à 10 jours.

Ces réseaux, "on les connait dans la profession depuis une quinzaine d'années mais ils ont été mis en lumière avec les événements récents", souligne le professionnel, en allusion aux violences urbaines qui ont touché diverses villes de France fin juin et début juillet.

«Pas d'histoires»

Le ministère de l'Intérieur surveille ces importations et a demandé aux préfets, dans un télégramme du 6 juillet consulté par l'AFP, le contrôle systématique des véhicules dans les départements frontaliers pour "prévenir l'importation d'articles destinés à un usage illégal".

"J'ai vidé ma vitrine, j'ai tout rangé", annonce Christian, le gérant de Pyrofolie's à Paris, un magasin spécialisé dans la vente des feux d'artifice.

Dès le début des émeutes, le gérant a dû faire face à une demande avec "de nombreux appels" l'interrogeant sur ses stocks de feux d'artifice encore disponibles.

"Moi, je ne veux pas d'histoires. La police passe souvent chez nous, on a de bonnes relations et, civiquement parlant, je ne souhaite pas que ce soit utilisé pour ce genre de choses", ajoute Christian qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Cette décision qu'il a prise par civisme pourrait lui coûter cher: le gérant table sur un manque à gagner "entre 5.000 et 10.000 euros" - même s'il n'a pas encore fait de chiffrage exact.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le "fabriqué en France" s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.