Après les émeutes, des festivités du 14-Juillet sous très haute surveillance

Le ministre français de l'Intérieur et de l'Outre-mer, Gerald Darmanin (au centre), s'exprime aux côtés du préfet de police de Paris, Laurent Nunez (à droite), et de la secrétaire d'État française à la Citoyenneté, Sonia Backes (à gauche), lors d'une conférence de presse visant à présenter le dispositif de sécurité pour les célébrations de la fête nationale française, le Jour de la Bastille, les 13 et 14 juillet, à Paris, le 12 juillet 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur et de l'Outre-mer, Gerald Darmanin (au centre), s'exprime aux côtés du préfet de police de Paris, Laurent Nunez (à droite), et de la secrétaire d'État française à la Citoyenneté, Sonia Backes (à gauche), lors d'une conférence de presse visant à présenter le dispositif de sécurité pour les célébrations de la fête nationale française, le Jour de la Bastille, les 13 et 14 juillet, à Paris, le 12 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Après les émeutes, des festivités du 14-Juillet sous très haute surveillance

  • Le gouvernement a déployé les grands moyens pour tenter de contenir les traditionnels incidents des festivités du 14-Juillet
  • A Paris, environ 10 000 policiers et gendarmes sont sur le terrain, dans la capitale et ses départements limitrophes

PARIS: Quelque 45 000 policiers et gendarmes, des unités d'élite et des blindés sur le pont chaque nuit depuis jeudi soir et jusqu'à samedi matin: dans la foulée des récentes émeutes, le gouvernement a déployé les grands moyens pour contenir les traditionnels incidents des festivités du 14-Juillet.

Pour la première fois un 14-Juillet, les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI, ainsi que les hélicoptères et les véhicules blindés de la gendarmerie sont engagés dans les communes les plus sensibles.

A Paris, environ 10 000 policiers et gendarmes sont sur le terrain, dans la capitale et ses départements limitrophes.

"On ne craint rien du tout, on est tout simplement prudent", a assuré jeudi sur BFMTV le préfet de police Laurent Nuñez, regrettant que les violences urbaines fassent "malheureusement partie des traditions" du 14-juillet.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a renouvelé le dispositif déployé lors des violences consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin.

«Dispositif exceptionnel»

Un "dispositif exceptionnel" de 45 000 policiers et gendarmes a été mobilisé dans la soirée de jeudi, puis devait l'être à nouveau vendredi soir.

"Nous sommes le seul pays au monde où nous devons être en +état de siège+ pour permettre la tenue de notre fête nationale", a fustigé sur Twitter la présidente du groupe RN à l'Assemblée Marine Le Pen.

Jeudi peu après 23h30, la Place Beauvau n'avait relevé aucun incident particulier à travers le pays. L'atmosphère était à la détente dans le centre de Paris, des terrasses animées des bars jusqu'à la caserne accueillant un bal des pompiers près du forum des Halles, selon une journaliste de l'AFP. Rien à signaler non plus à la cité Pablo Picasso de Nanterre, théâtre de plusieurs nuits d'émeutes il y a deux semaines.

"S'il y avait quelque débordement, nous interviendrions avec la plus grande détermination pour que l'ensemble de nos concitoyens puisse vivre dans le calme", avait assuré Emmanuel Macron.

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a lui indiqué qu'il enverrait une nouvelle note aux parquets pour demander une réponse judiciaire "rapide, systématique et ferme".

"Si d'aventure certains souhaitaient gâcher la fête, (...) la justice sera au rendez-vous", a-t-il promis jeudi après-midi devant la presse depuis la Chancellerie.

La vigilance s'exercera en particulier sur l'Île-de-France, le Nord et la région lyonnaise, selon une source sécuritaire.

Dans tout le pays, sauf exceptions, les bus et tramways se sont arrêtés de nouveau dès 22h00.

En raison des violences urbaines qui ont secoué le pays, plusieurs communes ont décidé de renoncer à leur feu d'artifice, notamment en Île-de-France et dans le Nord.

Mortiers

Le feu d'artifice sera tiré dans la capitale vendredi soir depuis la Tour Eiffel, comme de coutume. Il sera précédé d'un grand concert classique sur le Champ-de-Mars sur le thème de la fraternité.

"Nous avons particulièrement besoin de ces moments de rassemblement en famille ou entre amis. C'est aussi l'image de la France dans le monde à un an des Jeux olympiques et paralympiques de Paris", a plaidé auprès de l'AFP le cabinet de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Les autorités ont répété leur détermination à faire respecter le décret interdisant jusqu'à samedi la vente de tous les articles pyrotechniques, dont les "mortiers" d'artifice utilisés par les émeutiers comme armes contre les forces de l'ordre ou pour incendier des bâtiments.

Saisi en urgence par des importateurs et distributeurs de feux d'artifice, le Conseil d'Etat a en grande partie validé jeudi la légalité de cette mesure.

Au total, quelque "150 000 mortiers d'artifices" ont été saisis depuis le 27 juin, s'était félicité Gérald Darmanin mercredi. Le même jour, un homme de 21 ans, soupçonné de vente illégale sur le réseau Snapchat, a été interpellé à son domicile, où une perquisition a permis de saisir "une quantité très conséquente de mortiers d'artifices", selon le parquet d'Annecy.

Pour assurer le calme, Gérald Darmanin a fait savoir mercredi qu'une manifestation contre les violences policières organisée samedi à Paris serait interdite, ainsi que toutes celles "en lien direct avec les émeutes".

Samedi dernier, un rassemblement interdit à Paris en mémoire d'Adama Traoré, décédé après son interpellation par les gendarmes en 2016, s'était conclu par l'interpellation musclée du frère d'Adama, Youssouf Traoré.

En 2022, selon le ministère de l'Intérieur, 807 personnes avaient été interpellées en France à la suite des incidents survenus en marge des festivités du 14-Juillet, 749 véhicules brûlés et 55 membres des forces de l'ordre blessés.


Assassinat de Samuel Paty: Sursis et bracelet électronique pour les six collégiens

une plaque commémorative en l'honneur de l'enseignant assassiné Samuel Paty (portrait) près de l'école du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, Paris (Photo, AFP).
une plaque commémorative en l'honneur de l'enseignant assassiné Samuel Paty (portrait) près de l'école du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, Paris (Photo, AFP).
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  • La présidente a appelé un à un à la barre les adolescents, aujourd'hui âgés de 16 à 18 ans, pour détailler leurs condamnations
  • Cette affaire avait suscité un immense émoi en France et à l'étranger

PARIS: Des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme - aménagés sous bracelet électronique - ont été prononcées vendredi à Paris à l'encontre de six ex-collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste en 2020.

Des peines ordonnées au regard "de la gravité des faits", de leur "personnalité" et "évolution", et alors que les infractions sont "parfaitement établies", a déclaré le tribunal pour enfants dans son jugement, lu en audience publique après deux semaines d'un procès sous strict huis clos vu le jeune âge des prévenus à l'époque des faits, entre 13 et 15 ans.

La présidente a appelé un à un à la barre les adolescents, aujourd'hui âgés de 16 à 18 ans, pour détailler leurs condamnations, globalement conformes aux réquisitions du parquet antiterroriste.

"Vous avez compris ?", a-t-elle demandé à chacun.

A la sortie de la salle, les avocats des proches de Samuel Paty ont vivement critiqué des sanctions "pas à la hauteur du drame" et qui envoient "un mauvais signal", comme l'a dit l'avocate des parents du professeur et d'une de ses soeurs, décrivant leur "colère", "déception" et "incompréhension".

"Un homme décapité dans une rue ce n'est pas rien", et "je ne vois pas ce sursaut unanime de l'institution judiciaire, je ne vois pas cette révolte, ce stop", a déclaré Me Virginie Le Roy, très émue.

«Souffrances infinies»

En défense, Me Antoine Ory a dit le "soulagement en dépit de l'horreur des faits". Quant à la peine, "elle est juste", même si elle "ne sera jamais une peine à la hauteur des souffrances infinies et éternelles des parties civiles".

Cinq des adolescents ont été condamnés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées, pour avoir surveillé les abords du collège et désigné Samuel Paty à l'assaillant, contre rémunération.

Ce "alors que vous aviez connaissance des reproches formulés", au collège "et sur les réseaux sociaux" à l'encontre du professeur, leur a dit la présidente. La peine la plus lourde, deux ans de prison dont six mois ferme aménagés sous bracelet électronique, a été prononcée à l'encontre de l'ex-collégien abordé par l'assaillant Abdoullakh Anzorov.

"Vous avez communiqué à l'assaillant la description physique et vestimentaire" du professeur et son "trajet habituellement emprunté", "vous êtes resté pendant plusieurs heures" avec lui et "avez favorisé" sa "dissimulation", lui a dit le tribunal.

"Vous avez recruté d'autres collégiens afin de désigner" l'enseignant, organisé la "surveillance" aux abords du collège "pendant plusieurs heures" et enfin "désigné Samuel Paty à la sortie du collège".

Quatre autres jeunes ont été condamnés à des peines allant de 14 à 20 mois avec sursis probatoire (c'est-à-dire assorti d'une série d'obligations, notamment de suivre un enseignement ou une formation et d'être suivi par des professionnels de l'enfance).

«Mensonge persistant»

Une sixième adolescente a été condamnée à 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse. Cette collégienne avait, à tort, soutenu que M. Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. Elle n'avait en réalité pas assisté à ce cours.

Le tribunal a souligné devant elle "l'existence d'un mensonge persistant" que l'adolescente a "reconnu" et qui avait été "matérialisé" par un dépôt de plainte à l'encontre de Samuel Paty.

"Elle avait 13 ans" et "ne se pardonne pas ce mensonge", "elle va essayer d'avancer (...), vivre avec cette culpabilité permanente qui pour le coup ne va pas la traverser mais l'habiter", a réagi son avocat Mbeko Tabula.

Ce mensonge a été à l'origine d'une violente campagne alimentée sur les réseaux sociaux par son père, Brahim Chnina, et par un militant islamiste, Abdelhakim Sefrioui, auteur de vidéos qui avaient attiré l'attention sur le professeur. Ils seront jugés lors d'un second procès aux assises avec six autres adultes fin 2024.

Cette affaire avait suscité un immense émoi en France et à l'étranger. Samuel Paty, enseignant en histoire-géographie de 47 ans, avait été poignardé puis décapité le 16 octobre 2020 près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène abattu dans la foulée par la police.

Le jeune islamiste radicalisé de 18 ans reprochait au professeur d'avoir montré des caricatures de Mahomet, lors d'un cours sur la liberté d'expression. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le Prophète".


A Mayotte, Borne promet plus de moyens pour contrer l'insécurité

 La Première ministre française Elisabeth Borne (au centre), flanquée de Mikidache Houmadi (à droite), maire de Dzaoudzi Labattoir, est accueillie par des femmes vêtues de costumes traditionnels à Labattoir à Dzaoudzi, sur l'île française de Mayotte (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne (au centre), flanquée de Mikidache Houmadi (à droite), maire de Dzaoudzi Labattoir, est accueillie par des femmes vêtues de costumes traditionnels à Labattoir à Dzaoudzi, sur l'île française de Mayotte (Photo, AFP).
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  • «Ce n'est pas digne de notre pays», a jugé Mme Borne, déterminée à «renforcer la lutte» contre l'immigration illégale
  • L'hôpital de Mayotte va bénéficier de 240 millions d'euros pour sa modernisation

MAMOUDZOU: Entre sifflets et colliers de fleurs, Elisabeth Borne a été rattrapée vendredi à Mayotte par l’insécurité, dont ont témoigné devant elle beaucoup d'habitants, soignants, élèves ou gendarmes de ce département miné aussi par une grave sécheresse et la pression migratoire des Comores voisines.

La Première ministre s'est engagée à "refaire des opérations coup de poing" pour "ramener la sécurité". Interrogée sur la chaîne Mayotte la 1e, elle a aussi confirmé un futur 2e plan "Shikandra" de lutte contre l'immigration illégale, avec davantage de moyens, comme des radars de surveillance maritime modernisés en 2027.

Accueillie par des chants traditionnels et des colliers de fleurs, la cheffe du gouvernement, accompagnée par deux ministres, Aurélien Rousseau (Santé) et Philippe Vigier (Outre-mer), s'est d'abord penchée sur la pénurie d'eau, à laquelle les habitants n'ont accès qu'un jour sur trois.

C'est cette crise qui a motivé au départ la visite d'une douzaine d'heures, la première d'un chef de gouvernement depuis Manuel Valls en 2015. Mais l'archipel de l'océan Indien de 310.000 habitants, où Marine Le Pen (RN) a réuni près de 60% des suffrages à la dernière présidentielle, est secoué par des affrontements entre villages qui ont conduit à l'envoi de renforts de gendarmerie.

Une «prison»

Après la visite d'une usine de dessalement, qui doit être agrandie, la Première ministre a assisté à une distribution d'eau en bouteilles. Une mesure qui, comme la prise en charge des factures, va se poursuivre "aussi longtemps que nécessaire".

"Vous êtes bienvenue à Mayotte mais il y a un +mais+. Avant on vivait librement maintenant on est en prison" avec l'insécurité, l'a interpellée une élue locale. "Liberté égale à quoi chez nous? La prison. Egalité égale (...) la tuerie" et "la fraternité, la soif", a-t-elle déploré.

"On voit bien que la crise de l’eau se rajoute à toutes les crises qui existent", lui a répondu Mme Borne. L'archipel est confronté à sa pire sécheresse depuis 1997, aggravée par un manque d'infrastructures et d'investissements.

"La violence que vous vivez, ce n'est pas normal", a reconnu la Première ministre.

A Mamoudzou, elle a été accueillie par une petite centaine de manifestants munis de sifflets qui criaient "on en a marre". "Mayotte, paradis transformée en enfer", pouvait-on lire sur une banderole, face à Mme Borne descendue de la barge en robe traditionnelle.

La cheffe du gouvernement s'est ensuite frayée un chemin dans les dédales boueux d'un bidonville à Koungou (nord-est), quadrillé pour l'occasion par l'armée, qui doit prochainement être démantelé. Une opération d’intérêt national sur trois communes doit aider au relogement de ses habitants.

Pas digne de«notre pays»

"Ce n'est pas digne de notre pays", a jugé Mme Borne, déterminée à "renforcer la lutte" contre l'immigration illégale, et "au-delà" à proposer des logements "dignes" aux personnes en situation régulière.

La moitié de la population ne possède pas la nationalité française à Mayotte, selon l'Insee, même si un tiers des étrangers sont nés sur l'île. Environ 30% des logements sont de l’habitat insalubre.

Les résultats se font attendre. Les opérations contre les bidonvilles ont permis de détruire environ 700 habitats informels (ou cases) cette année, contre 1.600 en 2021. Le nombre d'expulsions d'immigrés illégaux a baissé: environ 22.000 depuis le début de l'année, contre 25.000 en 2022.

Au conseil départemental, son président Ben Issa Ousseni avait réclamé "l'état d’urgence". "Vous n'êtes pas seuls, vous pouvez compter sur la République", lui a assuré la Première ministre.

L'hôpital de Mayotte va bénéficier de 240 millions d'euros pour sa modernisation. Mais 70% des postes de praticiens hospitaliers ne sont pas pourvus, et l'insécurité est "l'élément bloquant" pour venir y travailler, témoigne la cheffe du service des urgences Alimata Gravaillac.

"Ce qu'on voit au bloc, c'est horrible. Faut voir les coups de machette" témoigne un soignant.

A Dembeni (centre est), commune touchée par les violences, Mme Borne a entendu plusieurs témoignages de forces de l’ordre et d’élèves.

"On ne comprend pas ce qui se passe dans leur tête", dit Mme Borne au sujet des auteurs de violences, faisant valoir une loi prochaine sur la justice des mineurs. "Ce sont des luttes de territoires", explique Lucien Barth, commandant de la gendarmerie sur l'île.

Le gouvernement financera des vitres sécurisées pour les bus mais pour la CPE du lycée de la ville, Chloé Bacoup, "ce n'est clairement pas suffisant".


Plusieurs villes se préparent à tester l'uniforme à l'école

Plusieurs villes candidates à une expérimentation de l'uniforme à l'école ont commencé à préparer le terrain pour organiser sa mise en place en France (Photo, AFP).
Plusieurs villes candidates à une expérimentation de l'uniforme à l'école ont commencé à préparer le terrain pour organiser sa mise en place en France (Photo, AFP).
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  • Le ministre de l'Education nationale a indiqué mercredi qu'il annoncerait d'ici les fêtes les modalités d'une «expérimentation d'ampleur»
  • A Puteaux (Hauts-de-Seine), le ministère a demandé à la mairie de mettre en oeuvre l'expérimentation dans «quatre écoles»

PARIS: Plusieurs villes candidates à une expérimentation de l'uniforme à l'école ont commencé à préparer le terrain pour organiser sa mise en place, avant même l'annonce de la liste des collectivités retenues par le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, prévue à la mi-décembre.

Le ministre de l'Education nationale a indiqué mercredi qu'il annoncerait "d'ici les fêtes" les modalités d'une "expérimentation d'ampleur" sur le port de l'uniforme à l'école dans diverses collectivités locales. Il en avait présenté le principe en septembre. Les villes intéressées avaient été appelées à candidater.

La ville de Metz, candidate, "devrait" avoir "la possibilité d'expérimenter dans une école publique" le port d'une tenue uniforme, a indiqué jeudi en conseil municipal Anne Stémart, adjointe au maire (LR) François Grosdidier.

"A partir du printemps 2024, dans une école publique de Metz qui sera retenue en concertation avec les parents et l'équipe enseignante, les écoliers porteront une tenue identique à l'école", a-t-elle ajouté, et ce "sans sollicitation financière des familles", car le financement sera "pris en charge par la ville et l'Etat".

"Il s'agit de ne rien imposer", mais "de demander aux directeurs d'établissements, enseignants, parents d'élèves, quel est leur point de vue", a ajouté le maire, précisant qu'il y aurait "une première vague" d'établissements qui le feraient en France "en février-mars" et "une deuxième en septembre".

A Denain (Nord), la maire socialiste Anne-Lise Dufour a indiqué à l'AFP qu'une consultation avait été menée auprès des parents d'élèves dans les écoles, et qu'elle attendait la confirmation du ministère d'une participation de sa ville pour "enclencher la phase B".

"Dans l'école la plus favorable, il y a eu 61% de oui, dans une autre école plus défavorisée, 50% de oui, 50% de non", a-t-elle précisé.

A Nice, le maire (Horizons) Christian Estrosi a "demandé d'expérimenter le port de l'uniforme dans quatre écoles", a indiqué la mairie. "Nous avons échangé avec les différentes communautés éducatives de ces écoles et nous sommes opérationnels pour mettre en place cette expérimentation", a précisé M. Estrosi dans un communiqué.

A Puteaux (Hauts-de-Seine), le ministère a demandé à la mairie de mettre en oeuvre l'expérimentation dans "quatre écoles", "trois pour mars" (une maternelle et deux élémentaires), "et une en septembre", concernant au total 1.100 élèves, a indiqué la municipalité à l'AFP.

"Ce sera validé uniquement si les directeurs d'établissements obtiennent l'accord" en conseil d'école, a précisé la mairie, soulignant que l'Etat s'était "engagé à payer pour moitié, l'autre moitié c'est les collectivités".