Les voisins du Soudan exhortent les parties belligérantes à entamer des pourparlers

Les dirigeants des six pays voisins du Soudan se sont réunis au Caire pour les pourparlers de paix les plus importants depuis que le conflit a éclaté (Photo, Présidence égyptienne).
Les dirigeants des six pays voisins du Soudan se sont réunis au Caire pour les pourparlers de paix les plus importants depuis que le conflit a éclaté (Photo, Présidence égyptienne).
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Les voisins du Soudan exhortent les parties belligérantes à entamer des pourparlers

  • Aboul Gheit a appelé à un renforcement des efforts arabes, régionaux et internationaux afin d’empêcher l'effondrement de la sécurité alimentaire au Soudan
  • Les dirigeants présents au Caire ont reconnu la menace que le conflit fait peser sur l'ensemble de la région

LE CAIRE: Les dirigeants des six pays voisins du Soudan se sont réunis au Caire jeudi pour les pourparlers de paix les plus importants depuis que le conflit a éclaté dans le nord-est du pays africain à la mi-avril.

Les dirigeants de l'Éthiopie, du Sud-Soudan, du Tchad, de l'Érythrée, de la République centrafricaine et de la Libye ont participé à la réunion, organisée par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.

Le Soudan est secoué par la violence depuis le 15 avril, lorsque les tensions entre l'armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont débouché sur un conflit ouvert.

Les dirigeants présents au sommet ont reconnu la menace que le conflit fait peser sur l'ensemble de la région et ont exhorté les parties belligérantes à s'engager à respecter un cessez-le-feu immédiat.

Ils ont exprimé leur profonde inquiétude face aux opérations militaires et à la forte détérioration de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan.

Al-Sissi a déclaré que les participants au sommet avaient souligné leur respect de la souveraineté et de l'unité du Soudan, ainsi que la non-ingérence dans ses affaires intérieures et la nécessité d'un dialogue inclusif.

Ils sont convenus de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire par les pays voisins et d'établir un groupe de travail des ministres des Affaires étrangères pour résoudre la crise par une communication directe avec les différentes parties soudanaises.

Le groupe présentera les résultats de ses réunions et ses recommandations lors du prochain sommet sur le Soudan.

«Ce sommet se tient à un moment décisif de l'histoire du Soudan, alors que le pays traverse une crise profonde qui a des répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité de la région, du monde et, en particulier, des pays voisins du Soudan», a prévenu Al-Sissi.

Le président égyptien a déclaré que les combats avaient entraîné la mort de centaines de civils et le déplacement de millions de personnes vers des zones sûres à l'intérieur du pays ou vers les pays voisins.

«Cela s'ajoute aux dégâts matériels considérables causés aux biens publics et privés et à la destruction de nombreuses installations vitales dans le pays», a-t-il ajouté.

Selon son président, l'Égypte «déploiera tous ses efforts, en collaboration avec toutes les parties, pour mettre fin à l'effusion du précieux sang soudanais, préserver les acquis du peuple remarquable du Soudan et aider à réaliser ses aspirations, exprimées par des millions de ses fils au cours de leur glorieuse révolution, à vivre dans la sécurité, la liberté, la paix et la justice dans leur patrie.»

«Le Soudan souffre»

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a souligné la nécessité de préserver les institutions de l'État soudanais et a insisté sur l'opposition de l'organisation à toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures du Soudan.

La Ligue arabe souhaite coordonner et coopérer avec les Nations unies et l'Union africaine pour mettre fin au conflit, a-t-il indiqué.

Aboul Gheit a appelé à un renforcement des efforts arabes, régionaux et internationaux afin d’empêcher l'effondrement de la sécurité alimentaire au Soudan.

Mohammed al-Manfi, chef du Conseil présidentiel libyen, a appuyé les conclusions du sommet arabe qui s'est tenu en Arabie saoudite en mai, exhortant les parties soudanaises à s'unir, ce qui constituerait une étape importante pour mettre fin au conflit.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmad, a déclaré que les pays voisins du Soudan continueraient à souffrir si les parties en conflit ne répondaient pas aux efforts de paix.

Les effets du conflit sont ressentis par tous les pays voisins, en particulier la Corne de l'Afrique, qui a connu des vagues de déplacements, a-t-il alerté.

Ahmad a appelé à un cessez-le-feu immédiat et durable.

«Le Soudan souffre. L'Éthiopie fait de son mieux pour l'aider. En 2020, nous avons célébré un nouveau départ pour la démocratie, mais cette joie s'est maintenant estompée, d'autant plus que nous assistons à un violent conflit politique qui a entraîné la perte de centaines de vies, des destructions et de nombreux déplacements», a-t-il signalé.

Toutefois, Ahmad a déclaré qu'il espérait que les choses «ne seraient pas laissées à l'abandon à Khartoum, et que ce conflit devrait être maîtrisé d'une manière ou d'une autre».

Faustin Archange Touadera, président de la République centrafricaine, a mis en garde contre la prolifération des armes en raison de l'insuffisance des contrôles aux frontières.

Il a appelé les parties en conflit à s'asseoir à la table du dialogue et a exhorté les pays voisins à jouer un rôle de médiateur afin d'assurer la sécurité et la stabilité au Soudan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.