La médecine spatiale ouvre de nouvelles frontières aux futur médecins saoudiens, selon un expert

Rayyanah Barnawi, première femme saoudienne dans l'espace et première femme arabe à bord de la Station spatiale internationale a mené des expériences scientifiques au cours de la mission Ax-2, notamment dans les domaines de l'ingénierie tissulaire et de la médecine régénérative (Photo, Twitter/Astro_Rayyanah).
Rayyanah Barnawi, première femme saoudienne dans l'espace et première femme arabe à bord de la Station spatiale internationale a mené des expériences scientifiques au cours de la mission Ax-2, notamment dans les domaines de l'ingénierie tissulaire et de la médecine régénérative (Photo, Twitter/Astro_Rayyanah).
Le Dr Farhane M. Asrar avec l'astronaute canadien Jeremy Hansen (Photo fournie).
Le Dr Farhane M. Asrar avec l'astronaute canadien Jeremy Hansen (Photo fournie).
L'astronaute saoudienne Rayyanah Barnawi utilise la boîte à gants pour mener des expériences sur les cellules immunitaires humaines et leur réaction inflammatoire en microgravité (Photo, AN).
L'astronaute saoudienne Rayyanah Barnawi utilise la boîte à gants pour mener des expériences sur les cellules immunitaires humaines et leur réaction inflammatoire en microgravité (Photo, AN).
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Publié le Dimanche 16 juillet 2023

La médecine spatiale ouvre de nouvelles frontières aux futur médecins saoudiens, selon un expert

  • «Une occasion unique pour l’Arabie saoudite de devenir un leader dans la région», selon un expert
  • «L'Arabie saoudite vise à devenir le leader du CCG, à jouer un rôle stratégique et diplomatique clé et à renforcer ses partenariats et collaborations à l'échelle mondiale», a déclaré Asrar

RIYAD : À l'ère de l'exploration spatiale, l'Arabie saoudite est en train de devenir un leader régional dans le domaine de l'espace, avec son programme d'astronautes et ses possibilités de recherche en médecine aérospatiale qui ouvrent de nouvelles opportunités pour les professionnels de la santé, a déclaré un expert.

Dans une interview accordée à Arab News, le Dr Farhane M. Asrar, professeur de médecine familiale et communautaire à l'université de Toronto et collaborateur de l'étude sur le profil immunitaire de la Station spatiale internationale en collaboration avec l'Agence spatiale canadienne et la NASA, a déclaré : «L'Arabie saoudite est en train de devenir un leader régional dans le domaine de l'espace et son programme d'astronautes a besoin de médecine spatiale pour soutenir le programme. L'introduction de ce domaine en Arabie saoudite l'aidera à s'appuyer sur son propre savoir-faire et ses propres ressources.»

La médecine spatiale est une branche interdisciplinaire et multidisciplinaire de la médecine qui s'intéresse à la gestion de la santé humaine dans l'espace et qui garantit une santé adéquate à ceux qui vivent et travaillent dans l'espace, en tenant compte des défis uniques des vols spatiaux, a expliqué le professeur, en ajoutant : «La médecine spatiale englobe les changements physiologiques, l'étude ou la recherche, la prévention, le diagnostic, le traitement et la gestion des problèmes médicaux dans l'espace.

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Farhan M. Asrar, professeur de médecine à l'Université de Toronto (Photo fournie).

«La gestion de la santé est essentielle pour obtenir le feu vert pour les missions spatiales d'astronautes. Même si vous pouvez vous assurer que vous disposez de la meilleure technologie, de la meilleure fusée et d'autres mesures sur la planète, aucune mission d'astronaute ne sera approuvée si vous n'avez pas abordé les aspects sanitaires, la sécurité et les risques de la mission», a déclaré Asrar.

«Une telle initiative n'a jamais été prise auparavant dans le royaume d’Arabie saoudite et dans les États du Golfe, ce qui en fait une première dans la région», a-t-il indiqué.

«On remarquera que plusieurs universités ou institutions saoudiennes ont organisé des événements et des initiatives en relation avec l'espace, mais jusqu'à présent, ces événements et initiatives concernaient les ingénieurs, les communications et les satellites, les affaires et l'astronomie, mais pas la santé. Quelques projets de recherche sur la santé et la physiologie dans l'espace ont été menés avec les astronautes, mais c'est tout et aucun ne s'est concentré sur la médecine spatiale dans son ensemble», a-t-il ajouté.

 

FAITS MARQUANTS

- La médecine spatiale est une branche interdisciplinaire et multidisciplinaire de la médecine qui s'intéresse à la gestion de la santé humaine dans l'espace.

- La pratique de la médecine aérospatiale va au-delà des soins cliniques prodigués aux membres d'équipage.

- Ce domaine réunira des ingénieurs, des décideurs politiques, des professionnels de la santé, des nutritionnistes et des juristes qui travailleront ensemble.

Selon Asrar, le développement et la mise en place de la médecine et de la santé spatiales ne signifient pas que l'on se concentre uniquement sur les médecins ou les professionnels de la santé.

Ce domaine réunira des ingénieurs, des décideurs politiques, des professionnels de la santé, des nutritionnistes et des juristes qui travailleront ensemble sur la médecine et la santé dans l'espace, a-t-il clarifié.

Les deux astronautes saoudiens Ali al-Qarni et Rayyanah Barnawi, qui ont récemment achevé la mission spatiale Axiom 2, leur voyage de dix jours vers la Station spatiale internationale, ont mené des activités scientifiques et de sensibilisation des médias.

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L'astronaute Ali Alqarni mesure les effets de la microgravité sur l'activité électrique du cerveau, lors de la mission Ax-2 en mai (Photo, Twitter/AstroAli11).

Barnawi, première Saoudienne dans l'espace et première femme arabe à bord de la Station spatiale internationale, a mené des expériences sur un large éventail d'applications thérapeutiques des nanomatériaux, telles que l'administration de médicaments, l'ingénierie tissulaire et la médecine régénérative. Elle a également produit les premiers nanomatériaux à base d'ADN à bord de Station spatiale internationale.

Al-Qarni et Barnawi ont également procédé à un essai de la charge utile DreamUp Nanoracks Space Kite, qui démontrera le comportement aérodynamique des cerfs-volants en microgravité.

Le prince Sultan ben Salmane est devenu le premier musulman, arabe et saoudien à voler dans l'espace en 1985. Depuis, l'Arabie saoudite a fait des progrès dans ce domaine, en réalisant des investissements importants dans le secteur spatial, en lançant plus d'une douzaine de satellites dans l'espace – notamment des satellites fabriqués localement – et en collaborant avec la NASA et les agences spatiales d'autres pays, surtout la Russie et le Royaume-Uni.

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«L'espace et la médecine spatiale sont très pertinents pour les trois piliers de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite : une société dynamique, une économie florissante et une nation ambitieuse.»

 

Farhane M. Asrar, professeur de médecine à l'université de Toronto

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Les différentes initiatives entreprises par l’Arabie saoudite joueront un rôle clé dans la Vision 2030 du pays.

Asrar a indiqué à Arab News : «J'ai discuté et rencontré un certain nombre de médecins, de dirigeants, d'enseignants et de chercheurs de plusieurs universités d'Arabie saoudite, ainsi que des professionnels de l'Agence spatiale saoudienne et de la ville intelligente saoudienne Neom.

«Plusieurs dirigeants, éducateurs, universités et médecins continuent de me contacter pour organiser des réunions et discuter d'une collaboration avec moi. J'ai donc beaucoup de réunions à venir», a-t-il précisé.

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L'Arabie saoudite vise à être le leader du CCG et à jouer également des rôles clés stratégiques et diplomatiques, ainsi qu'à renforcer ses partenariats et collaborations à l'échelle mondiale (Photo fournie).

«Je me réjouis également des opportunités qui s'offriront à d'autres de me contacter et de se mettre en relation sur ce sujet, qu'il s'agisse d'autres universités, de ministères concernés ou même d'autres projets majeurs futurs intéressés par l'espace, tels que le Centre des sciences, de la découverte et de l'innovation de l'ilmi à Riyad ou d'autres encore», a-t-il ajouté.

Asrar a déclaré à Arab News : «L'espace et la médecine spatiale sont très pertinents pour les trois piliers de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite : une société dynamique, une économie florissante et une nation ambitieuse.»

L'espace dans son ensemble a uni l'Arabie saoudite et l'a rendue très fière de ses réalisations, la médecine et la santé spatiales offrant au pays une occasion unique de devenir un leader dans la région, a-t-il estimé.

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La pratique de la médecine aérospatiale va au-delà des soins cliniques aux membres d'équipage (Photo fournie).

En outre, un mode de vie sain, des exercices physiques réguliers et des approches médicales innovantes peuvent contribuer aux soins de santé sur Terre, en favorisant une bonne qualité de vie et du bien-être.

En ce qui concerne l'économie florissante, Asrar a reconnu qu'en apportant quelque chose d'unique, la médecine spatiale est en train de devenir un nouvel axe de carrière et ouvre la perspective de nouvelles tâches de travail pour les médecins, les chercheurs et les talents de classe mondiale.

«L'Arabie saoudite vise à devenir le leader du CCG, à jouer un rôle stratégique et diplomatique clé et à renforcer ses partenariats et collaborations à l'échelle mondiale. La médecine et la santé spatiales offrent cette possibilité d'apporter quelque chose d'unique à l’Arabie saoudite et au CCG, et visent ainsi à faire de l'Arabie saoudite un leader dans la région, et à figurer parmi les leaders établis dans ce domaine, a déclaré le professeur Asrar.

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L’Association de médecine aéronautique et spatiale a été créée aux États-Unis en 1929 après que la Première Guerre mondiale a accéléré les progrès de l'aviation (Photo fournie).

Asrar, médecin, chercheur et universitaire formé à la double fonction de santé publique et de médecine préventive, et de médecine familiale, a déclaré qu'il avait plus d'une décennie d'expertise dans les sciences spatiales impliquant l'enseignement, la sensibilisation, l'éducation, la recherche, l'établissement de partenariats et la collaboration avec des experts d'universités, d'agences spatiales et d'organisations du monde entier.

Il a tenu des réunions et des discussions avec plusieurs médecins, de chercheurs, d'éducateurs, d'universités et de membres du personnel du programme spatial en Arabie saoudite sur les moyens de collaborer dans le domaine de la médecine spatiale.

«Les facultés et les universités sont de plus en plus intéressées à me contacter et à discuter d'une collaboration», a-t-il affirmé.

Bien qu'il s'agisse d'un domaine relativement restreint, la médecine aérospatiale existe depuis près d'un siècle. L’Amas (connue à ses débuts sous le nom de l’Association de médecine aéronautique et spatiale) a été créée en 1929 après que la Première Guerre mondiale eut accéléré les progrès de l'aviation.

La pratique de la médecine aérospatiale va au-delà des soins cliniques prodigués aux membres d'équipage. Bien que seul un petit nombre d'êtres humains aient fait l'expérience de l'espace, l'impact de l'environnement spatial sur leur physiologie peut enrichir les connaissances scientifiques de la population générale sur Terre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite s’inquiète des pressions de l’EAU sur le STC et met en garde contre des menaces sécuritaires

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  • L’Arabie saoudite a souligné que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge »
  • Riyad a également insisté sur l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures

Riyad : L’Arabie saoudite a exprimé mardi ses regrets face à ce qu’elle a qualifié de pressions exercées par les Émirats arabes unis sur les forces du Conseil de transition du Sud (STC) afin de mener des opérations militaires dans les gouvernorats yéménites de Hadramaout et d’Al-Mahra, avertissant que de telles actions constituent une menace directe pour la sécurité nationale du Royaume et la stabilité régionale.

Dans un communiqué, le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué que ces démarches alléguées étaient incompatibles avec les principes de la Coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu et qu’elles compromettaient les efforts en cours visant à instaurer la sécurité et la stabilité dans le pays.

#Statement | Pursuant to the statement issued by the Ministry of Foreign Affairs on 25/12/2025 corresponding to 5/7/1447 regarding the Kingdom’s concerted efforts, working with the brotherly United Arab Emirates, to end and contain the escalatory steps taken by the Southern… pic.twitter.com/lTyU0gLgpf

— Foreign Ministry 🇸🇦 (@KSAmofaEN) December 30, 2025

Le ministère a fait référence à de précédentes déclarations du Conseil présidentiel de direction du Yémen et du commandement de la coalition concernant le déplacement de navires transportant des armes et des véhicules lourds depuis le port de Fujairah vers Al-Mukalla sans autorisation officielle.

L’Arabie saoudite a affirmé que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge », ajoutant qu’elle n’hésiterait pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à de tels risques et les neutraliser.

Le Royaume a réaffirmé son soutien à la sécurité, à la stabilité et à la souveraineté du Yémen, ainsi que son appui total au Conseil présidentiel yéménite et à son gouvernement. Il a également rappelé que la question du Sud est une cause juste qui ne peut être résolue que par le dialogue, dans le cadre d’une solution politique globale impliquant toutes les parties yéménites, y compris le STC.

Riyad a en outre souligné l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures et de cesser tout soutien militaire ou financier à toute faction yéménite.

Le communiqué a appelé à la prévalence de la sagesse afin de préserver l’unité du Golfe, les relations bilatérales et l’objectif commun de stabilité et de développement régionaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Survivants traumatisés et «conditions indignes»: récit de la première mission de l'ONU à El-Facher

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  • Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même"
  • A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues

PORT-SOUDAN: Des survivants traumatisés vivant des "conditions indignes", sans eau ni assainissement: pour la première fois depuis le siège par les paramilitaires d'El-Facher dans l'ouest du Soudan, une équipe de l'ONU a pu se rendre sur place.

Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même", "une scène de crime", a résumé dans un entretien lundi avec l'AFP la coordinatrice humanitaire Denise Brown, qui n'a été autorisée à passer que "quelques heures" sur place.

A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues.

"De larges parties de la ville sont détruites", raconte Mme Brown: El-Facher est devenue "l'un des épicentres de la souffrance humaine" dans la guerre qui oppose depuis avril 2023 l'armée régulière aux paramilitaires.

Accès "âprement négocié" 

Fin octobre, les FSR se sont emparées du dernier bastion de l'armée au Darfour lors d'une offensive sanglante marquée par des exécutions, pillages et viols.

Depuis, ils ont imposé un black-out sur la ville, l'isolant du monde. A l'exception de vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-mêmes, suscitant l'indignation internationale, très peu d'informations ont filtré.

Plus de 107.000 personnes ont fui, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM).

Vendredi, l'équipe onusienne a pu pénétrer dans la ville après avoir "négocié âprement", explique la responsable canadienne, chargée pour le Soudan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Elle décrit des survivants "traumatisés vivant sous bâches plastiques", dans des conditions qu'elle qualifie "d'indignes et dangereuses".

Impossible de donner des chiffres à ce stade sur combien sont restés sur place. "Nous n'avons pas encore assez d'informations", dit-elle, alors que la ville comptait avant la guerre plus d'un million d'habitants.

L'équipe pouvait se déplacer librement vers les sites sélectionnés: l'hôpital saoudien, des abris de déplacés et cinq bureaux abandonnés de l'ONU.

Le complexe hospitalier, l'un des derniers en ville, "tient encore debout" avec du personnel médical sur place, mais il est à court d'antibiotiques et d'équipements, et quasi vide de patients.

"Partie émergée de l'iceberg" 

Privée d'aide humanitaire, El-Facher s'est retrouvée à court de tout pendant les 18 mois de siège.

Pour survivre, les habitants se sont résolus à manger de la nourriture pour animaux. En novembre, l'ONU y a confirmé l'état de famine.

"Un petit marché" subsiste avec de minuscules paquets de riz, des tomates, oignons et patates, quelques biscuits: "les gens n'ont pas les moyens d'acheter davantage", a-t-elle décrypté.

L'équipe "n'a pu voir aucun des détenus, et nous croyons qu'il y en a", a précisé la responsable onusienne.

"Nous n'avons vu que la partie émergée de l'iceberg", a-t-elle admis, "soucieuse" d'éviter les zones jonchées de munitions non explosées et de mines, dans un conflit qui a déjà tué 128 travailleurs humanitaires.

Les analyses d'images satellites et les témoignages recueillis par l'AFP font régulièrement état d'exactions sommaires et de fosses communes dans la ville, mais la responsable a préféré réserver ses observations aux experts des droits humains de l'ONU, qui préparent un rapport sur les atrocités à El-Facher.

La guerre au Soudan a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné 11 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".