Une experte de l'ONU critique la séparation «systématique» des garçons dans les camps syriens

Une vue générale du camp de déplacés d'al-Hol dans le gouvernorat de Hasaka, en Syrie, le 2 avril 2019 (Photo, Reuters).
Une vue générale du camp de déplacés d'al-Hol dans le gouvernorat de Hasaka, en Syrie, le 2 avril 2019 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 22 juillet 2023

Une experte de l'ONU critique la séparation «systématique» des garçons dans les camps syriens

  • Les adolescents garçons sont systématiquement séparés de leurs mères dans les camps de détention du nord-est de la Syrie
  • Cela concerne tout particulièrement les ressortissants d'autres pays que la Syrie et l'Irak

GENÈVE: Les adolescents garçons sont systématiquement séparés de leurs mères dans les camps de détention du nord-est de la Syrie, ce qui leur cause des dommages irréparables et constitue une "violation des lois internationales", a dénoncé vendredi une experte de l'ONU.

De retour d'une visite de cinq jours en Syrie, Fionnuala Ni Aolain a déclaré à des journalistes à Genève avoir observé que "des centaines d'adolescents garçons étaient séparés de leurs mères sans aucune base légale".

Cela concerne tout particulièrement les ressortissants d'autres pays que la Syrie et l'Irak, a-t-elle précisé.

Cette pratique est justifiée par "le risque sécuritaire non démontré que feraient courir les enfants garçons lorsqu'ils atteignent l'âge de l'adolescence", a-t-elle expliqué, assurant avoir vu des enfants de seulement 11 ans séparés de leur mère.

"Tous les enfants que j'ai rencontrés étaient visiblement traumatisés par la séparation", a-t-elle indiqué, soulignant que cette "pratique systématique des séparations forcées (...) était une violation évidente des lois internationales".

Fionnuala Ni Aolain, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste, est la première experte en droits humains des Nations unies à avoir eu accès aux camps de détention et aux prisons du nord-est de la Syrie, contrôlé par les Kurdes.

Surpopulation

On estime que 52 000 jihadistes et membres de leurs familles, de 57 nationalités différentes, sont actuellement détenus dans les camps surpeuplés d'Al-Hol et de Roj, où la violence est endémique et les privations nombreuses.

60% d'entre eux sont mineurs, et la plupart ont moins de 12 ans, a affirmé Fionnuala Ni Aolain.

Si elle reconnaît que la situation locale est très complexe sur le plan politique et sécuritaire, l'experte estime que cela ne justifie en rien "la détention massive, arbitraire et pour un temps indéterminé d'enfants".

Leur rapatriement doit être organisé "de façon urgente", a-t-elle insisté, soulignant qu'au côté des autorités locales, soutenues par les Etats-Unis, tous les pays d'origine de ces enfants portaient la responsabilité des violations des droits humains qui s'y produisent.

Les pays occidentaux font face à des critiques croissantes pour leur refus de rapatrier davantage de leurs ressortissants partis en Irak et en Syrie pour rejoindre les groupes jihadistes comme l'organisation Etat islamique.

Il y a eu "un certain mouvement positif", les camps ayant compté jusqu'à 70 0000 prisonniers au maximum, mais au rythme actuel des rapatriements, ils "resteront ouverts au minimum pour 20 ans" supplémentaires, a averti Fionnuala Ni Aolain.

"Pensez à ce que cela signifie pour un enfant de deux ans qui vit actuellement dans l'un de ces endroits. Il semble n'y avoir pas de prise de conscience que cela enfreint absolument les lois internationales de retenir prisonnier des enfants pour ce qui semble être une période interminable, du berceau jusqu'à la tombe", s'est-elle indignée.

Les pays d'origine ne rapatriant généralement que les femmes et les enfants, cela signifie que les garçons ayant atteint un certain âge n'auront probablement nulle part où aller, a observé l'experte.

Elle a aussi souligné le manque de logique de cette pratique de séparation du point de vue de la sécurité, alors que certains hommes adultes sont autorisés à rester dans le camp avec le reste de la population de prisonniers.

L'experte a par ailleurs dénoncé le fait qu'elle n'a pas eu accès à "l'Annexe" du camp d'al-Hol, où sont retenus 10 000 étrangers.


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".