Le nouveau ministre de la Santé réfute tout «conflit d'intérêt» lié aux fonctions de son épouse

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau assiste à une réunion après sa visite au centre de santé pluri-professionnelle des Cordeliers, à Magny-en-Vexin, en banlieue parisienne, le 24 juillet 2023 (Photo, AFP).
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau assiste à une réunion après sa visite au centre de santé pluri-professionnelle des Cordeliers, à Magny-en-Vexin, en banlieue parisienne, le 24 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

Le nouveau ministre de la Santé réfute tout «conflit d'intérêt» lié aux fonctions de son épouse

  • Le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a réfuté lundi tout «conflit d'intérêt» lié aux fonctions de son épouse Marguerite Cazeneuve
  • Rousseau a par ailleurs assuré qu'il se mettrait «en déport» pour toutes les questions impliquant personnellement son épouse

MAGNY-EN-VEXIN: Le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a réfuté lundi tout "conflit d'intérêt" lié aux fonctions de son épouse Marguerite Cazeneuve, numéro deux de l'Assurance maladie, soulignant qu'ils poursuivaient tous deux le "même intérêt public".

"Il n'y a pas de conflit d'intérêt" qui puisse naître des responsabilités respectives occupées par le couple, "car nous poursuivons (...) le même intérêt public, qui est celui d'assurer l'accès aux soins de nos concitoyens" a déclaré le ministre, en marge de son premier déplacement public dans une maison de santé pluri-professionnelle, à Magny-en-Vexin (Val d'Oise).

M. Rousseau a par ailleurs assuré qu'il se mettrait "en déport" pour toutes les questions impliquant personnellement son épouse, directrice générale déléguée à l'offre de soins de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam).

"Il y a peut-être des sujets d'organisation" qui peuvent naître de cette situation, mais "j'ai demandé à la Première ministre (...) un décret de déport sur toutes les situations personnelles de ma femme", a-t-il dit.

Le secrétariat juridique du gouvernement, qui avait été sollicité en amont de sa nomination, a donné un feu vert, moyennant ce "déport" évoqué par le ministre.

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui doit se prononcer sur les mécanismes de déport examinera le dossier, a par ailleurs indiqué M. Rousseau.

«Engagement convergent»

Interrogé sur un risque éventuel de court-circuitage du directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, le ministre a là encore invoqué, avec ce responsable, "un engagement convergent (...) nettement plus grand que toutes les situations individuelles".

"J'ai été sous son autorité lorsqu'il était directeur adjoint de cabinet (du Premier ministre) et moi directeur général de l'Agence régionale d'Ile-de-France", a rappelé M. Rousseau.

Le nouveau ministre s'est rendu lundi avec sa collègue chargée de l'organisation des soins, Agnès Firmin-Le Bodo, dans une maison de santé pluri-professionnelle, l'un des outils encouragés par le gouvernement pour répondre à la désertification médicale.

Ces structures de soins regroupant des praticiens et paramédicaux libéraux, qui favorisent le travail en équipe, doivent rendre l'installation plus attractive pour les jeunes professionnels.

Le gouvernement s'est fixé un objectif de 4 000 maisons de ce type en France à l'horizon 2027, contre plus de 2 250 aujourd'hui.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.