Niger: inquiétudes occidentales avant les manifestations pour l'anniversaire de l'indépendance

Une photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre des passagers faisant la queue devant l'aéroport international Diori Hamani à Niamey le 2 août 2023, dans le cadre de la troisième évacuation une semaine après qu'un coup d'État ait renversé l'un des derniers dirigeants pro-occidentaux dans le Sahel ravagé par le djihad. (Photo Jonathan Sarago / Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) / AFP)
Une photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre des passagers faisant la queue devant l'aéroport international Diori Hamani à Niamey le 2 août 2023, dans le cadre de la troisième évacuation une semaine après qu'un coup d'État ait renversé l'un des derniers dirigeants pro-occidentaux dans le Sahel ravagé par le djihad. (Photo Jonathan Sarago / Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) / AFP)
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Publié le Jeudi 03 août 2023

Niger: inquiétudes occidentales avant les manifestations pour l'anniversaire de l'indépendance

  • C'est précisément une manifestation violente contre l'ambassade de France, dimanche à Niamey, qui avait conduit mardi le gouvernement français à lancer une opération d'évacuation de ses ressortissants
  • Les Etats-Unis ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade de Niamey

NIAMEY : Plusieurs manifestations sont prévues jeudi pour célébrer le 63e anniversaire de l'indépendance du Niger, poussant la France à demander de garantir la sécurité des ambassades étrangères, une semaine après le coup d'Etat d'une junte qui entend se maintenir au pouvoir en dépit d'une pression croissante.

"Alors que plusieurs appels à manifester sont diffusés pour le 3 août, la France rappelle que la sécurité des emprises et des personnels diplomatiques sont des obligations au titre du droit international, et notamment des Conventions de Vienne", souligne le ministère français des Affaires étrangères.

C'est précisément une manifestation violente contre l'ambassade de France, dimanche à Niamey, qui avait conduit mardi le gouvernement français à lancer une opération d'évacuation de ses ressortissants.

Plus de 1 000 personnes ont été évacuées depuis mercredi par Paris et Rome, notamment des Américains, Canadiens, Belges.

Les quatre premiers vols français ont permis d'évacuer 992 personnes, dont 560 Français, "aux côtés de nombreux ressortissants étrangers".

Les Etats-Unis ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade de Niamey. Londres a fait de même jeudi "en raison de la situation sécuritaire". Le ministère britannique des Affaires étrangères a même évoqué "des protestations qui peuvent être violentes".

Le Royaume-Uni réduit temporairement le personnel dans son ambassade au Niger

Le Royaume-Uni "réduit temporairement le nombre de ses employés dans son ambassade à Niamey" en raison de la "situation sécuritaire" au Niger, a indiqué jeudi le ministère britannique des Affaires étrangères sur son site réservé aux conseils aux voyageurs.

"Une prise de pouvoir militaire a eu lieu au Niger, ce qui a entraîné des protestations et des troubles", peut-on lire sur la fiche de conseils pour les voyageurs au Niger, actualisée jeudi matin.

"En raison de la situation sécuritaire, l'ambassade britannique à Niamey réduit temporairement le nombre de ses employés", ajoute le ministère, évoquant "des protestations qui peuvent être violentes" et "une situation qui peut changer rapidement sans prévenir".

Le ministre des Affaires étrangères britannique James Cleverly avait par ailleurs indiqué mercredi qu'un premier groupe de ressortissants britanniques avait "quitté en toute sécurité" le Niger.

La situation se tend un peu plus chaque jour depuis que l'ex-chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tiani, a pris le pouvoir à la tête d'une junte le 26 juillet, retenant le président Mohamed Bazoum depuis.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), présidée par le Nigeria, a dit se préparer à une opération militaire même si elle a souligné qu'il s'agissait de "la dernière option sur la table".

Les chefs d'état-major ouest-africains sont réunis à Abuja, au Nigeria, jusqu'à vendredi, deux jours avant l'expiration dimanche d'un ultimatum de la Cédéao exigeant un retour à l'ordre antérieur.

Une délégation de la Cédéao, conduite par l'ex-président nigérian Abdulsalami Abubakar, a parallèlement été envoyée à Niamey pour "négocier" avec les putschistes.

En ligne avec le blocus économique décidé dimanche, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger, qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.

La Banque mondiale, qui a dépensé 1,5 milliard de dollars d'aides au Niger en 2022, a annoncé la suspension des versements "pour toutes ses opérations et jusqu'à nouvel ordre".

Rejet en bloc

En face, la junte a envoyé un émissaire au Mali, qui a affiché son soutien à la junte de Niamey, tout comme le Burkina Faso - deux pays dirigés par des militaires depuis des coups de force. Le général nigérien Salifou Mody, porteur d'un message de remerciement à Bamako, s'est félicité de la bonne coopération actuelle entre les deux pays, selon RFI.

La junte a accusé lundi la France, ancienne puissance coloniale, de vouloir "intervenir militairement", ce que Paris a démenti fermement. Burkina Faso et Mali affirment que toute intervention armée serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao.

A Niamey, le général Tiani a déclaré rejeter "en bloc les sanctions" et refuser "de céder à toute menace", dans un discours télévisé, à la veille de la commémoration de l'indépendance du pays. "Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger".

Il a assuré que les Français, "qui n'ont jamais été l'objet de la moindre menace", n'avaient "aucune raison objective de quitter le Niger".

La France a vu dans les protestations de dimanche "une manifestation organisée, non spontanée, violente, extrêmement dangereuse, avec des cocktails Molotov, des drapeaux russes qui sont apparus, des slogans antifrançais copié collé de ce que l'on peut avoir ailleurs", selon sa cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna, qui relevait "tous les ingrédients habituels de la déstabilisation à la mode russo-africaine".

La Russie, qui avait demandé lundi le "retour à la légalité, a elle appelé au "dialogue" pour éviter une "dégradation de la situation", estimant que la "menace de recourir à la force contre un Etat souverain ne contribuera(it) pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays".

Pas d'évacuation des militaires

Pour l'instant, l'évacuation des quelque 1500 soldats français postés dans ce pays stratégique n'est "pas à l'ordre du jour", selon l'état-major des armées françaises.

Pas question non plus pour les Etats-Unis qui disposent aussi d'un millier de soldats déployés dans le pays dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel.

Ils ne ne parlent pas de "coup d'Etat", estimant qu'il reste encore une "petite fenêtre" pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, auquel le secrétaire d'Etat Antony Blinken a affirmé le "soutien inébranlable des Etats-Unis".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.