La Turquie, alliée de l’Otan, frappée par des sanctions américaines

Le président turc Tayyip Erdogan intervient lors d’une conférence de presse à la suite d’une réunion du cabinet à Ankara, en Turquie, le 14 décembre 2020 (Photo, Bureau de presse présidentiel via Reuters).
Le président turc Tayyip Erdogan intervient lors d’une conférence de presse à la suite d’une réunion du cabinet à Ankara, en Turquie, le 14 décembre 2020 (Photo, Bureau de presse présidentiel via Reuters).
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

La Turquie, alliée de l’Otan, frappée par des sanctions américaines

  • Les États-Unis avaient précédemment exclu la Turquie de leur programme de développement de l’avion de combat américain F-35 à cause de cet achat
  • Le gouvernement turc a aussi souligné ce qu’il considère être un double standard, puisque la Grèce, membre de l’OTAN, utilise des missiles de fabrication russe

WASHINGTON: L’administration Trump a imposé lundi des sanctions à la Turquie, alliée de l’OTAN, en raison de son achat d’un système de défense aérien russe, ce qui ouvre la voie à davantage de confrontations entre les deux pays, alors que le président-élu Joe Biden se prépare à prendre ses fonctions.

Cette décision survient à un moment délicat dans les relations entre Washington et Ankara. Les deux États sont en désaccord depuis l’année dernière en raison de l’acquisition par la Turquie du système de défense anti-missile russe S-400, des opérations turques en Syrie, ainsi du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en Méditerranée orientale.

Les États-Unis avaient précédemment invoqué cet achat pour exclure la Turquie de leur programme de développement de l’avion de combat américain F-35, mais n’avaient pris aucune autre mesure malgré les avertissements répétés de voix dans de leurs propres rangs. Ces dernières se sont longtemps plaintes de l’acquisition du S-400, qu’ils considèrent incompatible avec l’équipement de l’OTAN en plus d’être une menace potentielle à la sécurité des alliés.

« Les États-Unis ont à maintes reprises signifié aux plus hauts responsables turcs que son achat du système S-400 menacerait la sécurité de la technologie et du personnel militaires américains, et fournirait des fonds substantiels au secteur de la défense russe. C’est sans oublier l’accès de la Russie à l’armée turque et à l’industrie de la défense », souligne le secrétaire d’État Mike Pompeo.

« La Turquie a toutefois décidé de procéder à l’acquisition et aux essais du S-400, bien que des systèmes alternatifs interopérables avec l’OTAN soient disponibles pour répondre à ses exigences de défense », a-t-il indiqué dans un communiqué.

« Je somme la Turquie de résoudre le problème du S-400 immédiatement en coordination avec les États-Unis », a-t-il déclaré. « La Turquie est un allié précieux et un partenaire de sécurité régional important pour les États-Unis, et nous souhaitons que notre coopération productive de plusieurs décennies dans le secteur de la défense se poursuive en éliminant dès que possible l’obstacle de sa possession du S-400 ».

Les sanctions visent la Présidence des industries de la défense, l’agence en charge des achats d’armes du pays, son président Ismail Demir, ainsi que trois autres hauts responsables. Ces sanctions gèlent tous les avoirs que les quatre responsables pourraient détenir dans les juridictions américaines et empêchent leur entrée aux États-Unis. Elles comprennent également une interdiction de la plupart des licences d'exportation, des prêts et des crédits accordés à l’agence.

L’administration avait retardé l’imposition de sanctions punitives en dehors du programme d’avions de combat pendant des mois, en partie pour donner aux responsables turcs le temps de reconsidérer son déploiement et, selon certains, en raison de la relation personnelle du président Donald Trump avec le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan.

Cependant, au cours des derniers mois, la Turquie a procédé à des tests du système, suscitant les critiques du Congrès et d’autres parties, qui exigent que les sanctions soient imposées en vertu de la loi intitulée « Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act », ou CAATSA, qui impose des sanctions pour les transactions jugées préjudiciables aux intérêts américains.

Imposées à peine un mois et demi avant l’entrée en fonction de Biden, les sanctions constituent un dilemme potentiel pour la nouvelle administration. L’équipe du président élu a cependant déjà indiqué qu’elle était s’oppose à l’utilisation du S-400 par la Turquie, et à la désunion que ce système pourrait causer au sein de l'OTAN.

Le mois dernier, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a affirmé que la Turquie est prête à discuter avec les États-Unis de son « inquiétude » quant à l’interopérabilité des S-400 et des F-35. Les États-Unis ont réagi froidement à cette suggestion. Pompeo n’a, de manière ostentatoire, manifestement rencontré aucun responsable du gouvernement turc lors d’une visite à Istanbul.

La Turquie a testé le système de défense anti-missile pour la première fois en octobre, suscitant une condamnation de la part du Pentagone.

Ankara affirme qu’elle avait été forcée d’acheter le système russe parce que les États-Unis ont refusé de lui vendre ses missiles Patriot. Le gouvernement turc a aussi souligné ce qu’il considère être un double standard, puisque la Grèce, membre de l’OTAN, utilise des missiles de fabrication russe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

La Turquie condamne les sanctions européennes, Erdogan veut calmer le jeu
Par Fulya Ozerkan et Burcin Gercek/AFP -
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Par Menekse Tokyay -

Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com