L'Otan condamne les «actions agressives» d'Ankara

Libre des contraintes diplomatiques dictées par l’administration Trump, Pompeo fustige Ankara à propos de son opposition aux lignes directrices de l'Otan.
Libre des contraintes diplomatiques dictées par l’administration Trump, Pompeo fustige Ankara à propos de son opposition aux lignes directrices de l'Otan.
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

L'Otan condamne les «actions agressives» d'Ankara

  • L'Alliance ne pourrait pas maintenir sa cohésion si Ankara ne change pas son comportement interventionniste agressif, similaire à celui de la Russie
  • «Pompeo n'est donc plus contraint par son administration de maintenir des liens amicaux avec la Turquie et avec le président, Recep Tayyip Erdogan»

ANKARA: Une guerre de mots a éclaté entre la Turquie et les États-Unis lors d'une réunion virtuelle de l'Otan, au cours de laquelle le «comportement interventionniste agressif» d’Ankara a été critiqué pour avoir porté atteinte aux principes de l'Alliance militaire.

La dispute a ramené à la surface les frictions en cours entre Ankara et Washington, et remis en question la manière dont les relations entre les deux alliés de l'Otan se projettent dans le futur, surtout sous l'administration du président élu Joe Biden. La question principale reste de savoir si «le quasi isolement» de la Turquie perdurera en 2021.

Pompeo a fustigé la Turquie pour son opposition aux lignes directrices de l'Otan. Il l’a accusé d’enflammer sans cesse les tensions avec les pays méditerranéens, et d’avoir acheté un système de défense antimissile de fabrication russe jugé incompatible avec celui de l’Alliance.

La Turquie et la Grèce se sont engagées dans un mécanisme d’harmonisation militaire début octobre, sous les auspices de l'Otan, afin de désamorcer les tensions dans l'est de la Méditerranée. Ankara a cependant affirmé que la délégation militaire grecque n’a pas assisté à la dernière série de pourparlers au siège de l'Otan le 30 novembre. La Grèce était aussi absente des réunions précédentes les 16, 23 et 30 octobre.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a fait écho aux critiques de Pompeo. Il a affirmé que l'alliance ne pourrait pas maintenir sa cohésion si Ankara ne change pas son comportement interventionniste agressif, similaire à celui de la Russie.

Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau d'Ankara du German Marshall Fund des États-Unis, a déclaré à Arab News que la querelle entre Pompeo et Cavusoglu devrait être considérée à travers la perspective des dernières élections américaines. «Le président américain Donald Trump a perdu l'élection, Pompeo n'est donc plus contraint par son administration de maintenir des liens amicaux avec la Turquie et avec le président, Recep Tayyip Erdogan. Il préfère marquer des buts faciles en critiquant la Turquie», a-t-il souligné.

Joe Macaron, membre du Centre arabe de Washington DC, s'attend à ce qu'Erdogan perde l'accès direct qu'il avait à la Maison-Blanche sous Trump. Il devra dorénavant faire face à l’administration de Biden qui reflète vraiment l'establishment américain en donnant la priorité aux relations avec l'Otan, et en renforçant l'engagement envers les groupes kurdes en Syrie.

«Les relations américano-turques seront plus complexes sous l'administration Biden, surtout compte tenu de la potentielle position dure du Congrès américain avers Ankara l'année prochaine. Mais les deux parties n'ont pas d'autre choix que de gérer leurs différences», a-t-il révélé à Arab News.

Biden a par ailleurs averti, dans une interview avec le New York Times mercredi, que, si l'Iran se procure la bombe nucléaire, cela «mettrait inévitablement une pression énorme sur la Turquie». La question nucléaire iranienne pourrait décidément servir de test pour déterminer si la Turquie se tournera vers l'alliance occidentale ou restera un vrai fardeau pour cette alliance.

Macaron a de plus soutenu que les messages de Biden à la Turquie via le New York Times sont une tentative de rappeler à Ankara que ses intérêts sont mieux servis avec les États-Unis, plutôt qu’avec la Russie et l'Iran.

«Il n’est toutefois pas clair pour le moment dans quelle mesure ce message est efficace sans un changement significatif des politiques américaines ou turques concernant les missiles S-400 ou la Syrie», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.