En temps de pandémie, l'«Espagne vide» séduit les «nomades numériques»

Fatigué des embouteillages et du coût de la vie à Madrid, Antonio Linaje a profité de la pandémie et du télétravail pour revenir s'installer dans le village de son enfance (Photo, AFP)
Fatigué des embouteillages et du coût de la vie à Madrid, Antonio Linaje a profité de la pandémie et du télétravail pour revenir s'installer dans le village de son enfance (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

En temps de pandémie, l'«Espagne vide» séduit les «nomades numériques»

  • «Tu as envie de revenir, mais au final, les circonstances font que tu restes dans les grandes villes»
  • «Cela a changé ma vie»

VILLALBA DE DUERO: « J'avais toujours rêvé de revenir sur mes terres ». Fatigué des embouteillages et du coût de la vie à Madrid, Antonio Linaje a profité de la pandémie et du télétravail pour revenir s'installer dans le village de son enfance. 

Depuis le mois d'octobre, ce consultant en politiques publiques de 28 ans s'est installé dans la maison héritée de ses grands-parents à Villalba de Duero, un village de 700 habitants à 170 km au nord de la capitale espagnole. 

Son quotidien a changé radicalement: au lieu de s'entasser dans le métro, sa première tâche de la journée consiste à descendre au garage pour y allumer l'antique système de chauffage au bois.  

Dans le village, les maisons abandonnées pullulent et il n'y a qu'un seul bar.  

Mais Antonio -- pour qui l'arrivée de la fibre optique a été un facteur clé dans sa décision de regagner son « pueblo » -- se réjouit d'acheter sa nourriture à des vendeurs itinérants plutôt qu'au supermarché et de « voir beaucoup plus la famille ». 

« Il n'y a que des avantages à vivre dans un village, pas seulement pour moi, mais pour l'ensemble de la population », car cela résout les problèmes du coût élevé de la vie en ville ou des transports bondés, affirme-t-il.   

« Phénomène planétaire » 

L'expérience du jeune homme n'est pas une exception, souligne Diana Moret, fondatrice en 2015 de Pandora Hub, une plateforme de projets de dynamisation des zones rurales, qui opère notamment en Allemagne, en France et même en Indonésie et au Cambodge. 

« C'est un phénomène planétaire, des gens du monde entier nous écrivent », explique-t-elle à propos de ces « nomades numériques ». 

Mais en Espagne, les difficultés d'accès à internet frustrent certains projets, comme celui de Carmen Rogado, employée de banque madrilène de 36 ans. 

« Tu as envie de revenir, mais au final, les circonstances font que tu restes dans les grandes villes », regrette cette femme qui a dû renoncer à son rêve de retourner dans son village d'Arabayona de Mogica (ouest, 400 habitants) faute d'un internet performant. 

Après des décennies d'exode rural, l'« Espagne vide » de l'intérieur, où le vieillissement est généralisé et la densité de population extrêmement faible, est frappée de plein fouet par la fracture numérique.  

Selon un rapport du syndicat UGT, 13 des 47 millions d'Espagnols n'ont pas accès à une bonne connexion internet. 

Le gouvernement espère améliorer les choses avec l'ambitieux « Plan Espagne Numérique 2025", alimenté par des fonds européens. Son objectif: « garantir une connexion numérique adéquate à 100% de la population » d'ici à cinq ans.   

« Opportunité historique » 

Le pays, qui sera l'un des principaux bénéficiaires du plan européen de relance, a désormais une « opportunité historique »  de « repeupler ces régions » intérieures comme la Castille ou l'Aragon, négligées depuis des décennies par l'administration, analyse Gema Roman, du cabinet de consultants Atrevia  

Il faudra pour cela investir dans la construction d'écoles et d'hôpitaux et donner la priorité aux « modèles mixtes » de travail alternant présence et télétravail, préconise celle qui vit la majeure partie du temps dans un village d'une centaine d'habitants à quatre heures de route de Madrid. 

« C'est une nouvelle perspective », assure-t-elle en vantant les activités vivifiantes de son quotidien, comme veiller à ce que la pluie ne mouille pas les bûches indispensables pour chauffer la maison. 

Si l'intérieur de l'Espagne attire des employés désenchantés de la ville, les côtes ne sont pas en reste. 

Raquel Caramés, Madrilène de 38 ans, a fait le grand saut après le dur confinement du printemps, qu'elle a passé seule dans son appartement. 

Polyglotte et ayant travaillé à Dubaï, au Brésil, en Allemagne ou encore en France, elle a démissionné en septembre de son poste de chargée de communication pour s'installer à Chiclana, village côtier d'Andalousie où elle avait l'habitude de passer ses vacances. 

Le même jour, elle était embauchée par une chaîne d'hôtels ruraux basée à Madrid, où elle retourne de temps en temps. 

« Cela a changé ma vie », dit-elle, s'émerveillant de la chaleur humaine rencontrée chez ses voisins. « Il y a un réseau très fort de personnes qui veillent sur toi », assure-t-elle. 


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.