«Une menace à bas bruit»: la montée des eaux inquiète Bahreïn

Un homme bahreïni regarde le ciel pour repérer le premier croissant de lune marquant le début du mois sacré musulman du Ramadan dans le village de Karzakkan, au sud de Manama, le 5 juin 2016. (AFP)
Un homme bahreïni regarde le ciel pour repérer le premier croissant de lune marquant le début du mois sacré musulman du Ramadan dans le village de Karzakkan, au sud de Manama, le 5 juin 2016. (AFP)
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Publié le Jeudi 17 août 2023

«Une menace à bas bruit»: la montée des eaux inquiète Bahreïn

  • Le royaume de près d'un million et demi d'habitants est confronté aux mêmes risques que plusieurs autres îles dans le monde
  • A Bahreïn, le niveau de la mer augmente de 1,6 millimètre à 3,4 millimètres chaque année depuis 1976

MANAMA: Suffocant déjà sous une chaleur extrême, la petite île de Bahreïn se mobilise face à une autre menace climatique: la montée des eaux qui pourrait engloutir une partie de sa côte densément peuplée, avertit son ministre de l'Environnement.

Situé dans le Golfe, au large de l'Arabie saoudite et du Qatar, "Bahreïn est vulnérable", reconnaît Mohamed ben Moubarak ben Daina, dans un entretien avec l'AFP.

Pour lui, "la menace la plus importante est une menace à bas bruit, c'est l'élévation du niveau de la mer".

Les autorités bahreïnies s'apprêtent à agrandir les plages, construire des digues plus hautes et surélever les terres, a assuré le responsable, qui est également ministre du Pétrole et envoyé spécial du royaume pour les affaires climatiques.

Considéré comme le pays le plus vulnérable au changement climatique dans le Golfe, Bahreïn est la seule île de la région. Et sa population vit essentiellement dans des zones côtières de faible altitude, moins de cinq mètres au-dessus de l'eau.

Le royaume de près d'un million et demi d'habitants est confronté aux mêmes risques que plusieurs autres îles dans le monde, la montée des eaux étant liée au réchauffement climatique qui fait fondre les glaciers et les nappes glaciaires.

A Bahreïn, le niveau de la mer augmente de 1,6 millimètre à 3,4 millimètres chaque année depuis 1976, a indiqué le ministre.

«Mur de pierre»

Et, selon lui, d'ici 2050, le niveau de la mer pourrait monter d'au moins un demi-mètre, un scénario considéré comme optimiste par les experts, surtout si les calottes glaciaires fondent dans l'océan plus rapidement que prévu.

Selon Sabah Aljenaid, chercheuse à l'Arabian Gulf University, 5 à 18% de la superficie totale de Bahreïn pourraient être submergés si le niveau de la mer augmentait de 0,5 à 2 mètres, a-t-elle dit à l'AFP.

Une montée des eaux plus importante, de cinq mètres, entraînerait même l'inondation de la majeure partie du pays, y compris l'aéroport international, d'après les autorités.

"C'est pourquoi il s'agit de l'une des principales priorités de Bahreïn", affirme Mohamed ben Moubarak ben Daina.

La montée des eaux aggrave les inondations, menace les côtes et accroît l'intrusion de l'eau de mer, ce qui compromettrait les réserves d'eau souterraine de Bahreïn, déjà peu abondantes.

Pour le ministre, le pays a "quatre options": "agrandir les plages, se préparer davantage (à la montée des eaux), construire des murs de pierre dans certaines zones, ou se rabattre sur des terres plus en amont du rivage".

Ces options font partie d'un "plan détaillé" qui sera achevé "dans les dix ans" et financé directement par le gouvernement, assure le responsable.

«Pétrole et environnement»

Bahreïn est par ailleurs confronté aux chaleurs extrêmes qui, selon les experts, pourraient, à terme, rendre une partie de toute la région invivable pour les humains.

Le pays a déjà enregistré cet été une consommation d'énergie la plus importante de son histoire alors que les températures tournent autour des 45°C avec un taux d'humidité dépassant parfois 85%.

"Il n'y a pas eu autant d'électricité consommée les années précédentes, ce qui montre bien que les températures augmentent", a déclaré M. Daina.

Dans une région productrice d'hydrocarbures, en grande partie responsables du changement climatique, Bahreïn prévoit de réduire ses émissions de 30% d'ici à 2035 et de développer les énergies renouvelables pour couvrir 10% de ses besoins au cours de la même période.

Les autorités veulent aussi verdir le pays et quadrupler la superficie des mangroves au cours des douze prochaines années.

Pour M. Daina, sa double casquette n'est pas contradictoire car "avoir la même personne pour s'occuper à la fois du pétrole et de l'environnement montre à quel point Bahreïn prend au sérieux" la lutte contre le changement climatique.

Ce double portefeuille lui permet de faire "appliquer toutes les réglementations environnementales à l'industrie pétrolière", affirme-t-il, rejetant l'idée que, à l'inverse, les intérêts de ce secteur polluant puissent l'emporter sur les préoccupations climatiques.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.