La Corée du Nord annonce l'échec du lancement d'un satellite espion

Un homme regarde un écran de télévision diffusant un journal télévisé avec des images d'archives du lancement d'une fusée porteuse de satellite nord-coréenne, dans une gare de Séoul, le 24 août 2023 (Photo, AFP).
Un homme regarde un écran de télévision diffusant un journal télévisé avec des images d'archives du lancement d'une fusée porteuse de satellite nord-coréenne, dans une gare de Séoul, le 24 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 août 2023

La Corée du Nord annonce l'échec du lancement d'un satellite espion

  • Selon l'état-major interarmées sud-coréen, l'engin a été lancé vers 03H50 (18H50 GMT mercredi) en direction du sud et «a traversé l'espace aérien international» au-dessus de la mer Jaune
  • Mardi, Pyongyang avait fait savoir au Japon que le lancement aurait lieu entre les 24 et 31 août, ce qui a incité Tokyo à mobiliser des navires

SÉOUL: La Corée du Nord a annoncé jeudi que sa deuxième tentative en trois mois pour mettre en orbite un satellite espion avait échoué, et a promis de refaire un essai en octobre.

Selon l'agence officielle KCNA, ce "deuxième lancement du satellite de reconnaissance Malligyong-1 à bord de la fusée porteuse de type nouveau Chollima-1" a eu lieu à l'aube du 24 août à Sohae, dans la province du Phyongan du Nord.

"Les phases une et deux du vol de la fusée ont été normales, mais le lancement a échoué à cause d'une erreur dans le système de mise à feu d'urgence au cours de la troisième phase de vol", a affirmé KCNA.

D'après l'agence, "la cause de l'accident en question n'est pas un problème majeur" et Pyongyang procédera à un troisième lancement en octobre après avoir pris des mesures correctives.

Selon l'état-major interarmées sud-coréen, l'engin a été lancé vers 03H50 (18H50 GMT mercredi) en direction du sud et "a traversé l'espace aérien international" au-dessus de la mer Jaune.

Le gouvernement sud-coréen a réuni son Conseil national de sécurité pour condamner le lancement, déplorant que la Corée du Nord "gaspillait des ressources rares dans des provocations inconsidérées tout en rejetant sur des fonctionnaires subalternes la responsabilité de la situation économique qui conduit son peuple à la famine et à la mort".

"Nous avons confirmé que rien n'a été mis en orbite terrestre lors du lancement cette fois-ci, et nous considérons donc qu'il s'agit d'un échec", a déclaré à la presse le Premier ministre japonais Fumio Kishida. "Néanmoins, un tel comportement va à l'encontre des résolutions de l'ONU et nous avons déjà fermement protesté", a-t-il ajouté.

M. Kishida avait auparavant indiqué que le projectile était passé dans l'espace aérien japonais, au-dessus de l'archipel d'Okinawa.

Mardi, Pyongyang avait fait savoir au Japon que le lancement aurait lieu entre les 24 et 31 août, ce qui a incité Tokyo à mobiliser des navires et à mettre en alerte son système de défense antimissiles PAC-3.

«Illégal»

Séoul a qualifié un tel lancement "d'illégal" car il viole les sanctions de l'ONU interdisant à la Corée du Nord de procéder à des essais utilisant la technologie balistique, qui est employée à la fois pour les tirs spatiaux et de missiles.

Malgré son échec, ce lancement constitue une "violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, aggrave les tensions, et augmente les risques de déstabilisation de la situation sécuritaire de la région et au-delà", a fustigé la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson.

Ce tir a eu lieu quelques jours après que les dirigeants américain, sud-coréen et japonais ont tenu un sommet aux Etats-Unis, avec les menaces nucléaires de la Corée du Nord à l'ordre du jour.

Il coïncide aussi avec Ulchi Freedom Shield, des manoeuvres américano-sud-coréennes de grande ampleur qui ont débuté lundi et doivent se dérouler jusqu'au 31 août. Selon les alliés, ces exercices visent à répondre aux menaces croissantes de la Corée du Nord.

Le 31 mai, la Corée du Nord avait tenté de lancer ce qu'elle avait décrit comme son premier satellite de reconnaissance militaire. Mais la fusée qui le portait s'est abîmée en mer Jaune quelques minutes après le décollage.

L'armée sud-coréenne, au terme d'une opération complexe de 36 jours en mer, avait fini par récupérer des parties de la fusée et du satellite. Après examen par des experts sud-coréens et américains, le ministère sud-coréen de la Défense ont estimé que le satellite n'avait "aucune utilité militaire".

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a fait du développement d'un satellite espion militaire une priorité pour "faire face aux actions militaires dangereuses des Etats-Unis et de leurs vassaux".

"Même si c'est un échec, le vol a progressé par rapport à la tentative précédente", a estimé auprès de l'AFP Joseph Dempsey, chercheur à l'Institut international d'études stratégiques.

"L'espace, c'est difficile", a-t-il ajouté.

"Il est important de garder à l'esprit que les ingénieurs apprennent des échecs", a déclaré pour sa part Jeffrey Lewis, expert en non-prolifération au Middlebury Institute of International Studies, selon qui les échecs dans la troisième phase d'un lancement sont "courants".

"Un grand nombre des premières fusées américaines Redstone ont échoué", a-t-il rappelé. "Ils ont fini par comprendre, et la Corée du Nord fera de même".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.